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  • Et le CEVA va...

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    Ce petit billet pour réagir à la communication triomphante du PLR. Son président croit bien tenir son glaive. Il pourfend l'avocat Poggia, responsable des millions que coûte le retard du CEVA. C'est bien méconnaître le dossier pour tenir pareils propos. Sans doute, l'ex-PDC Poggia a ferraillé un coup de trop, mais lui imputer les surcoûts du Cornanne (le Cornavin-Annemasse), c'est faire peu de cas des coups de crayon rouge 350 au total que Berne a infligé à la première copie de la grande coalition radsocverte.

    Quant au vote des Genevois, il faut rappeler qu'il ne portait que sur une petite partie du dépassement de crédit de 500 millions - 50% de plus que le crédit initial voté en 2002, une paille. Le reste est payé par Berne. Au passage, je note que le nouveau site internet CEVA.ch a escamoté toute l'historique du financement du projet. On y retrouve certes les projets de loi genevois depuis l'an 2000, mais rien sur le financement fédéral. Il faut pour cela se rendre sur le site des CFF où tout n'est pas dit.

    Je constate aussi que si Poggia abuse du droit des citoyens à des fins politiques, que dire du maire PLR de Veyrier qui a recouru lui aussi au Tribunal fédéral pour empêcher l'Etat de construire aux Grands Esserts. Je ne me souviens pas avoir lu de communiquer de son parti le remettant à sa place.

    Ah, j'espère encore qu'en 1917 Servette aura convolé avec Evian et que le stade d'Evian-Genève sera secouer par les Ola de tous les Genevois du Grand Genève...

    Pour les fans du CEVA, je leur recommande de retrouver son histoire ici, son financement ici et là.

    ceva site.jpg2017. Année phare du RER du Grand Genève. L'année où les Genevois de Nyon pourront aller à Thonon d'une traite ou presque. Et les Genevois de Bonneville pourront rejoindre Genève-Voltaire-Aéroport - GVA pour faire la nique à Saint-Ex et au Grand Charles - après avoir rebroussé chemin en gare d'Annemasse et avoir sans doute changé de train, voire de quai, à la gare de Cornavin. Car c'est ainsi que sera bâti le RER de Piogre. Dame, il a été conçu il y a 120 ans, à une époque où même Jules Verne ne voyageait pas en avion et où la Praille était encore toute entière recouverte de cardon épineux... A propos savez-vous pourquoi la gare de la Praille est à la Praille? La réponse est ici et .

    Mais bon. à l'heure où émergent les voitures électriques et le bitume silencieux, Genève saura se mouler dans l'âge du fer, très XIXe, comme elle se languit au bord de son lac, rechignant à lancer des immeubles vers le ciel et à réduire les frontières.

  • CEVA: les frontaliers ne sont pas invités

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    Pour le reste, sur le CEVA, je ne répéterai pas mes doutes qu'on retrouvera ici et . Pour 1,5 milliard de francs on aurait dû construire un pont autoroutier et ferroviaire sur la rade. Genève regrettera longtemps la réalisation d'un tracé de 1912, qui ne dessert correctement ni les cités satellites actuelles (Thônex, Lancy, Onex, Vernier Meyrin) et à venir (Ambilly, Les grands Esserts, La Chapelle les Sciex, Les Cherpines, Bernex, etc), ni l'infrastructure clé de transport du canton: l'aéroport.

    Et tout ça parce qu'au moment du vote du crédit initial par le Grand Conseil, fin juin 2002, le seul moyen de contraindre la Confédération de participer au financement était de respecter les termes et donc le tracé de l'accord qui liait depuis 1912 les CFF et le canton. Trois ans plus tard, Berne ouvrait un crédit de 6 milliards pour financer le transport d'agglomération. C'est dans ce crédit que la Confédération a puisé (en urgence) pour satisfaire le contrat de 1912. Dans cette affaire, les CFF qui n'ont jamais cru au CEVA n'investissent pas un sous.

    Quant à la construction de la voie sur France, je parie que Genève devra mettre la main au pot.

    Sans vouloir faire du mauvais esprit, je note que le site officiel du CEVA ne parle même pas du coup d'envoi du siècle.

    A noter qu'un petit tour sur la foire aux questions (FAQ) du CEVA offre un florilège de désinformation, non mis à jour de surcroît.Trois exemples:

    1. A la question où en est le projet, la Pravda signale quell'Office fédéral des transports (OFT) a octroyé son feu vert en 2008 pour le deuxième tronçon, que "56 recours pendants au Tribunal administratif fédéral (TAF) empêchent aujourd'hui cette DAP d'entrer en force et de permettre le début des travaux." Pas un mot sur les 386 charges imposées par l'OFT qui ont notamment obligé le canton à augmenter le budget de 50%.
    2. Les TGV rouleront-ils de Paris à Evian via Genève? La réponse vaut son pesant de langue de bois. Pour la question de la desserte TGV, cela relève du ressort des opérateurs CFF et SNCF. Quant aux trains marchandises, le site du CEVA déclare: "le trafic marchandise est exclu. L'objectif principal du CEVA est bien une desserte régionale pour les voyageurs." Ce qui exclut donc les TGV grandes lignes...
    3. Le CEVA est-il trop cher? Compte tenu de la complexité de ce chantier en milieu urbain, le budget n'est pas démesuré et les chiffres ne sont pas irréalistes. Pas une comparaison par exemple avec le chantier en cours à Zurich. Et cette réponse: Le premier tronçon devisé à 30 millions a été réalisé dans l'enveloppe prévue et en dessous du devis.

    C'est la cerise sur le gateau. "Le premier tronçon autorisé en 2005 à la sortie de la gare Cornavin a été en effet mis en service à la fin de l'année 2006", indique le site internet du CEVA. Souvenez-vous il a nécessité le ripage de la salle de gym de l'école primaire Necker. Ce qui permet de conclure que le coup d'envoi du chantier du siècle a déjà été donné. Le CEVA, c'est un peu comme les vieux crooners, il n'en finit pas de rater sa sortie.

     

    * L'hebdomadaire français Le Messager genevois du jeudi 10 novembre n'a pas publié l'encart officiel. Aucun article n'est consacré au coup d'envoi du chantier du siècle. Philippe Vachey signe un article dans les pages Annemasse intitulé "Future gare intermodale: les modes doux plébiscités". On y apprend de la bouche de Robert Borrel que "le futur CEVA offrira à terme des dessertes multiples le long de son trajets à des usagers qui ne seront plus obligés de venir à Annemasse pour rejoindre Cornavin". Pas un mot bien sûr à propos du financement de ces dessertes multiples non comprise dans le budget du CEVA.

    ceva coup d'envoi 15 nov 11.jpgSi l'on en croit l'encart publicitaire inséré dans mon journal préféré et sans doute dans quelques autres*, le "coup d'envoi du chantier de siècle" sensé relié Cornavin à Annemasse depuis 1912 sera donc donné le 15 novembre 2011, à la Praille, en présence de la ministre suisse des transports et des sept conseillers d'Etat de notre petit canton.  L'invitation ne mentionne aucune autorité vaudoise ou française. Les frontaliers ne seraient-ils pas les bienvenus? Y aurait-il de l'eau dans le gaz au-delà du Foron ou de la Versoix?

    Le RER tant attendu doit relier, 110 ans après son "heureuse" conception, "Coppet à Evian/St-Gervais et Annecy". Même si l'essentiel de l'étape du tronçon est genevoise, il aurait été bison fûté de citer nos voisins dans l'invitation.

    [Mise à jour le 14 à 16h: Jean-Jack Queranne, président de la région Rhône-Alpes, sera présent à la Praille et prononcera un discours. Le conseiller d'Etat vaudois Marthaler sera également présent. L'Etat de Genève a invité 1300 personnes. Si d'autres personnalités n'ont pas été citées dans l'invitation publique c'est que leur confirmation est arrivée trop tard, dit-on au DCTI.]

  • La belle, la bête et le CEVA

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    Que Lisa s'oppose au grand Luc n'a rien d'extraordinaire. C'est le lot de la démocratie qui a justement pour vocation de permettre aux divers intérêts de s'affronter dans un jeu dont on attend qu'en sortent non pas les meilleures solutions mais les compromis les plus acceptables, c'est à dire l'assemblage équilibré des intérêts. Lisa comme Luc et leurs amis pondèrent différemment les intérêts en jeu. Nul ne peut prétendre détenir la vérité à lui seul.

    Ainsi Lisa veut privilégier les piétons, les modes doux de déplacement et les transports publics. Nous sommes tous piétons. Perso, je vais aussi souvent que possible au boulot avec mon vélo électrique. Il se trouve pourtant que beaucoup ont besoin d'une auto pour y aller, au boulot, ou pour le faire, leur boulot, ou pour conduire les gosses ici et là et bien sûr aller skier ou chercher des champignons ou faire son marché à la ferme... Un compromis s'impose à l'évidence.

    Quant aux trams qui excitent tant Lisa et ses amis, on peut sérieusement s'interroger sur la pertinence de ce mode de transport hérité du XIXe siècle lorsqu'ils prétendent irriguer un territoire très peu dense, en serpentant au travers des quartiers et en prévoyant des arrêts tous les 300 mètres, voire moins, au prix évidemment d'une vitesse commerciale peu attractive, voire dissuasive, lorsqu'il s'agit de transporter les pendulaires d'un point assez éloigné au centre ou à l'autre bout du réseau.

    Mais ce qui va sans doute faire exploser le modèle des trams, c'est l'irruption prochaine des automobiles autonomes électriques. Elles vont révolutionner les modes de transports, ce qu'expose un article publié par Swissccom fin 2017 ou encore par mon journal préféré en septembre dernier (mais on trouve une foultitude d'infos à ce sujet sur le net ici et ). N'est-il pas temps de repenser le réseaux routiers genevois tout de suite dans cette perspective. Les vélos et charrettes électriques nous donnent un avant goût de la mobilité de demain.

    Sur cette folle perspective, Lisa et le grand Luc n'ont dit mot.

    Un conseil donc à Lisa: Dans l'ordre des priorités, l'humain est premier et la nature seconde.

    Et un conseil au grand Luc qui devrait travailler s'il veut un jour devenir Luc le grand: Arrête de dégommer les marguerites au glyphosate!

     

    marguerite fleur.jpgJe t'aime, un peu, beaucoup, à la folie... pas du tout. Je t'aime, un peu, beaucoup, à la folie...

    Lisa a une bouche un peu "poteuse". Elle a glissé vendredi dernier sur les ondes de notre radio nationale à abonnement obligatoire un petit mot qui fait depuis le beurre des gazettes à défaut de faire le buzz sur les réseaux. "Mais vous êtes fou Monsieur Barthassat". Le grand Luc a répliqué du tac au tac: "Pas de vous en tout cas!" Et voilà la machine médiatique mise en branle. Mon journal préféré a sondé les propos des deux élus d'où il ressort que l'un comme l'autre ont proféré des vérités approximatives. 

    Mais personne. à ma connaissance, n'a relevé que le coup d'arrêt donné aux trams, outre les recours collectifs ou individuels que permet notre démocratie surdéveloppée - signe qu'elle se soucie peut-être plus des intérêts particuliers que du bien commun - s'explique aussi par le siphonnage du budget des investissements qu'exerce la construction du CEVA: près de 2 milliards (dont 235 millions d'euros côté français) au dernier compte, dont deux tiers à la charge de la Confédération (proportion promise en 1912 par la régie alors toute jeune des CFF).