La belle, la bête et le CEVA (02/02/2018)

marguerite fleur.jpgJe t'aime, un peu, beaucoup, à la folie... pas du tout. Je t'aime, un peu, beaucoup, à la folie...

Lisa a une bouche un peu "poteuse". Elle a glissé vendredi dernier sur les ondes de notre radio nationale à abonnement obligatoire un petit mot qui fait depuis le beurre des gazettes à défaut de faire le buzz sur les réseaux. "Mais vous êtes fou Monsieur Barthassat". Le grand Luc a répliqué du tac au tac: "Pas de vous en tout cas!" Et voilà la machine médiatique mise en branle. Mon journal préféré a sondé les propos des deux élus d'où il ressort que l'un comme l'autre ont proféré des vérités approximatives. 

Mais personne. à ma connaissance, n'a relevé que le coup d'arrêt donné aux trams, outre les recours collectifs ou individuels que permet notre démocratie surdéveloppée - signe qu'elle se soucie peut-être plus des intérêts particuliers que du bien commun - s'explique aussi par le siphonnage du budget des investissements qu'exerce la construction du CEVA: près de 2 milliards (dont 235 millions d'euros côté français) au dernier compte, dont deux tiers à la charge de la Confédération (proportion promise en 1912 par la régie alors toute jeune des CFF).

Que Lisa s'oppose au grand Luc n'a rien d'extraordinaire. C'est le lot de la démocratie qui a justement pour vocation de permettre aux divers intérêts de s'affronter dans un jeu dont on attend qu'en sortent non pas les meilleures solutions mais les compromis les plus acceptables, c'est à dire l'assemblage équilibré des intérêts. Lisa comme Luc et leurs amis pondèrent différemment les intérêts en jeu. Nul ne peut prétendre détenir la vérité à lui seul.

Ainsi Lisa veut privilégier les piétons, les modes doux de déplacement et les transports publics. Nous sommes tous piétons. Perso, je vais aussi souvent que possible au boulot avec mon vélo électrique. Il se trouve pourtant que beaucoup ont besoin d'une auto pour y aller, au boulot, ou pour le faire, leur boulot, ou pour conduire les gosses ici et là et bien sûr aller skier ou chercher des champignons ou faire son marché à la ferme... Un compromis s'impose à l'évidence.

Quant aux trams qui excitent tant Lisa et ses amis, on peut sérieusement s'interroger sur la pertinence de ce mode de transport hérité du XIXe siècle lorsqu'ils prétendent irriguer un territoire très peu dense, en serpentant au travers des quartiers et en prévoyant des arrêts tous les 300 mètres, voire moins, au prix évidemment d'une vitesse commerciale peu attractive, voire dissuasive, lorsqu'il s'agit de transporter les pendulaires d'un point assez éloigné au centre ou à l'autre bout du réseau.

Mais ce qui va sans doute faire exploser le modèle des trams, c'est l'irruption prochaine des automobiles autonomes électriques. Elles vont révolutionner les modes de transports, ce qu'expose un article publié par Swissccom fin 2017 ou encore par mon journal préféré en septembre dernier (mais on trouve une foultitude d'infos à ce sujet sur le net ici et ). N'est-il pas temps de repenser le réseaux routiers genevois tout de suite dans cette perspective. Les vélos et charrettes électriques nous donnent un avant goût de la mobilité de demain.

Sur cette folle perspective, Lisa et le grand Luc n'ont dit mot.

Un conseil donc à Lisa: Dans l'ordre des priorités, l'humain est premier et la nature seconde.

Et un conseil au grand Luc qui devrait travailler s'il veut un jour devenir Luc le grand: Arrête de dégommer les marguerites au glyphosate!

 

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