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  • Swissmetro trop en avance. Et CEVA?...

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    chiffres ceva.jpgC'est la même raison qui devrait convaincre la majorité des Genevois de renvoyer le CEVA à son XIXe siècle. Trop peu de densité de population du côté de la vallée de l'Arve et du Chablais pour justifier un RER. Des bus à gaz demain à pile à combustible pouvant à la fois assurer une collecte fine et circuler sur des voies rapides offriraient des dessertes bien plus intéressantes et souples.

    Ce n'est pas la seule raison de s'opposer au CEVA. Son tracé dessiné avant 1900 qui ne dessert correctement ni l'hôpital, ni l'Université, ni Cointrin est aberrant. Il obligera le canton à construire une bretelle entre Cointrin et Cornavin via Chambésy - d'ores et déjà prévu dans le projet d'agglomération - pour pouvoir circuler au quart d'heure en raison des capacités insuffisantes de la ligne actuelle Cornavin Cointrin. A quel coût?

    Le CEVA n'est que le maillon d'un grand réseau express régional nécessaire à Genève qui doit rattraper son retard, répètent en boucle ses partisans. Personne ne s'oppose au RER genevois. Mais la priorité n'est pas ou plutôt n'est plus le CEVA, comme la traversée de la rade n'est plus la solution pour boucler le périphérique urbain de la ville. Avant de penser RER il faut penser train. Et le train est fait pour connecter des villes distante de 50 à 300 km (500 km avec le TGV). Le RER genevois devrait donc s'inscrire dans une logique tendant à terme à relier Bâle à Grenoble et à la ligne Lyon Turin, via Annecy et Chambéry, le fameux sillon alpin.

    Dans les années 90, le gouvernement genevois a imaginé pouvoir convaincre le gouvernement français de construire une nouvelle ligne de train entre Genève et Annecy sous le Mont Sion.  Hélas Paris a failli et c'est Bouygues qui a construit une autoroute... A cette époque Annemasse devait être reliée au centre ville et à Meyrin par un tram train, un véhicule de la dimension d'un tram capable de circuler sur les voies de chemin de fer par l'ajout d'un troisième rail. Cette technologie existe. Elle est même au coeur d'une proposition tendant à relier Nyon à Saint-Julien.

    Ce qui a fait basculer les partisans du tram pour le train, c'est et ce n'est que le financement. Le tram-train aurait été largement à la charge de Genève, tandis que le CEVA pouvait être financé à 60% par les CFF en raison d'une vieille convention entre le canton de Genève et la jeune régie fédérale des chemins de fer signée en 1912... Une convention issue elle-même d'une saga ferroviaire qui a empoisonné la fin du XIXe siècle genevois, lesquels ont déjà voté une fois sur ce projet.

    L'ironie de l'histoire, c'est que trois ans après le vote historique du Grand Conseil d'un budget global sous-évalué de 950 millions pour le CEVA, la Berne fédérale faisait voter la loi de financement des infrastructures d'agglomération: six milliards de francs. C'est sur cette enveloppe qu'on préleva en urgence les 550 millions du CEVA, participation de la Confédération en raison de la convention, mais aussi que les Vaudois financèrent leur M2.

    Le solde du pactole fédéral ne pouvait être distribué qu'aux agglomérations présentant un projet de développement en bonne et due forme. Genève s'est tardivement rendu compte que la région pouvait encore grappiller quelques dizaines de millions pour ses trams renaissants. C'est aisni que le projet d'agglo franco-valdo-genevois est né et a été signé le 5 décembre 2007, trois semaines avant l'échéance fixée par Berne.

    swisstxt20091102_11439812_6.jpgMon journal préféré m'apprend ce matin que Swissmetro va mettre la clé sous la porte le 20 novembre prochain, neuf jours avant que les Genevois - au terme d'une campagne de dupes sans précédent n'acceptent - 130 ans après les premières ébauches de la ligne - de relier Annemasse à Cornavin.

    Un milliard et demi de francs - deux milliards disent les opposants - pour dix sept kilomètres, six stations connectées au mieux tous les quarts d'heure (contre 5,9 km, 14 stations et 650 millions de francs pour le M2 automatique lausannois connectées toutes les trois minutes, y a pas photo comme ont dit - lire ici et ). Et les Savoyards qui voudront aller à Cointrin devont souvent changer de train à Cornavin. Même chose pour les Nyonnais qui voudraient se rendre à Annemasse (pour y faire quoi? On se le demande. Il s'arrêteront aux Eaux-Vives pour rire à la Comédie)

    Swissmetro en a fait rêver des ingénieurs des transports et des apôtres de la mobilité moderne et automatique. Il disparaît tout simplement parce que le nombre d'habitants est trop petit en Suisse pour justifier pareil investissement.

  • Le Discours de Saint-Pierre, le Cé qu'è lainô et la paix du 21 juillet 1603

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    Sans doute les constituants entonneront-ils, comme les Genevois ce soir, le Cé qu'è lainô à l'issue de leurs débats en mémoire de la bataille de 1602. Une commémoration qui devient de plus en plus anachronique en ces temps de libre circulation. Les Constituants seraient peut-être bien inspirés de décréter fête régionale le 21 juillet (calendrier grégorien), date de la signature de la paix de Saint-Julien en 1603 - certes imposée aux belligérants par Henri IV, l'Américain d'alors - mais paix tout de même, dont les Genevois ont fini par s'accommoder.

    Notre société libérale avancée est en recherche de signes fédérateurs. Mieux vaut fêter la paix que la bataille!

    Autre symbole fort qui pourrait forger la région dans le coeur de ses habitants bien davantage que les projets d'agglo qui restent l'apanage des technos, Charles Beer nouveau ministre des Sports devrait d'ici 2013 convaincre l'ancien club de football des Croix-de-Savoie, devenu ETG pour Evian-Thonon-Gaillard, de jouer dans le stade de Genève et trouver avec son nouveau propriétaire Frank Riboud les moyens de devenir un des club phare du championnat de France, Servette poursuivant sa lente remontée aux premiers rangs des clubs suisses. Zurich a bien deux clubs, pourquoi le Grand Genève n'en aurait-il pas autant?

    A propos du projet d'agglo, il appartient à Pierre-François Unger de démontrer qu'il est au service de la population du bassin qui s'étend de la vallée de l'Arve (jusqu'au Mont-Blanc) et des portes de Lausanne à celles d'Annecy. En tant que ministre de la santé, le PDC doit créer une seul région médicale transfrontalière - Annemasse construit un hôpital de 445 lits et des privés reconstruisent la clinique de Savoie (275 lits). En tant que ministre de l'économie, il doit trouver avec Paris, les moyens de rééquilibrer l'emploi dans la couronne frontalière. Vaste défi.

    Toujours à propos du projet d'agglo, Mark Muller doit parier sur trois grandes infrastructures et les engager pour que les chantiers commencent avant 2020:

    • la traversée autoroutière du lac, par un tunnel immergé reliant le Vengeron à la Pallanterie, puis contourner Annemasse par le nord.
    • une deuxième ligne ferroviaire qui, partant de l'aéroport de Cointrin - Genève Voltaire aéroport - reliera à 250 km/h, le long de l'autoroute, le plateau suisse, notamment Yverdon et l'aéroport de Payerne.
    • la délocalisation de la gare de triage de la Praille à Colovrex

    Toujours à propos du projet d'agglo, François Longchamp doit inventer le financement régionale et l'encadrement des personnes âgées dépendantes, dont le nombre ne va pas cesser d'augmenter. Il doit aussi prévoir l'extension de l'aéroport GVA qui ne peut se concevoir qu'à Annecy ou à Payerne.

    Isabel Rochat doit réformer la police. Les propositions de l'ancien flic de quartier devenu constituant seront-elles mises en oeuvre? Une brigade transfrontalière sera-t-elle créée. Une gendarmerie fédérale - pourquoi pas la police de l'armée et les gardes-frontière reconfigurés - viendra-t-elle en appui des cantons et surveillera-t-elle les missions étrangères? Quant à la Justice, elle doit nous démontrer que la réforme du code de procédure pénale qui met fin au juge d'instruction et au jury populaire ne revient pas à une privatisation. Mais c'est là un débat de politique fédérale.

    Reste Michèle Künzler. A elle d'inventer l'agriculture urbaine. Des basses-cours au pied ou sur les toits engazonnés des immeubles aux tours maraîchères, il y a de quoi faire.

    Enfin le roi David Hiler doit se mettre au travail et ne pas se contenter d'engranger les bénéfices des fonds spéculatifs qu'ils accueillent dans sa bonne ville. La fiscalité communale - si tant est que la Constituante conserve les communes en l'état - doit être fondamentalement réformée. Un bon modèle est celui qu'un professeur de Zurich, Carl-August Zehnder, a proposé il y a une quinzaine d'années déjà pour lutter contre le tourisme fiscal. Il s'agit pour faire simple de supprimer les centimes additionnels sur les revenus supérieurs à 200 ou 300'000 francs pour les verser soit dans un fonds communal soit dans la caisse du canton. Ainsi réduirait-on l'épaisseur des oreillers de paresse des communes aisées.

    Tous doivent enfin réussir le pari: construire 10'000 logements d'ici 2013!

     

     

     

     

    Saint_Pierre de nuit.jpgH-7. Dans sept heures, nos sept sages dévoileront au peuple de Genève assemblé en la cathédrale, rendue au culte civile pour l'occasion, le menu de la législature qui court jusqu'à fin 2013.

    Quatre ans qui seront marqués, en automne 2012 - l'année même du tricentenaire de la naissance de Rousseau et à l'avant-veille du bicentenaire de l'entrée de Genève dans la Confédération - par le vote des citoyens genevois sur la nouvelle constitution.

    Seule une minorité des habitants de la région franco-valdo-genevoise participera à ce scrutin. Outre le taux de participation qui ne dépassera sans doute pas 40%, les 230'000 électrices et électeurs genevois ne représentent aujourd'hui déjà que 30% des quelque 750'000 habitants de la région.

    Comment élargir le corps électoral du Grand Genève est sans doute l'un des défis majeurs de la Constituante, qui débat précisément ce jeudi 10 décembre de l'octroi des droits politiques aux étrangers établis à Genève.

  • La réponse de M. Zwahlen

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    "Monsieur, C’est avec surprise que j’ai pris connaissance de ce que vous exposez par rapport à mon intervention lors de la séance plénière de la constituante du 17 courant, dès lors que votre texte contient un grand nombre de contrevérités. Je pars du principe que vous avez été mal informé. En effet, le plan auquel je faisais référence n’était pas annexé au rapport de la Commission 4, comme vous le relatez mais simplement déposé sur une table dans la salle des Pas Perdus. Il n’a même pas été remis formellement aux constituants lors de la séance. Il n’y avait donc aucun lien formel entre le rapport de la Commission 4 et ce plan. Qui plus est, lors de mon intervention, je n’ai fais aucune relation entre ledit plan et le rapport de la Commission 4. Aussi, si je suis intervenu dans les divers, c’est précisément que je n’avais pas à l’esprit de mettre en relation ce plan avec le rapport de la Commission précitée.

    "Il importe de relever que ce plan n’avait aucune indication exposant qu’il s’agissait d’un projet et non d’un plan « réel ». De plus, il pouvait être erroné, du fait qu’il paraissait ne pas avoir été publié à Genève, mais selon les indications en bas du plan à Paris, qui plus est en 2007. J’ai donc simplement relevé, qu’il fallait faire attention de ne pas donner des documents qui contenaient des erreurs.

    "En effet, il n’y a en l’état pas de boucle entre la gare Cornavin et la gare de l’aéroport de Genève par exemple. De plus, il conviendrait de relever que sur le plan manque au niveau des dessertes par eau les Mouettes Genevoises. Il m’aurait paru correct, qu’avant de vous exprimer, vous preniez la peine de vous renseigniez auprès de moi-même ou des rédacteurs du rapport de la Commission 4 pour savoir exactement ce qu’il en était.

    "En effet, à l’issue de la séance, j’ai eu un entretien très cordial avec l’un des rédacteurs du rapport, Monsieur Yves LADOR, qui m’a exposé qu’en effet, c’était une erreur de leur part que ce plan n’ait pas été annexé à leur rapport, qu’il aurait dû y être effectivement formellement annexé, avec une explication qu’il s’agissait d’un plan de projet d’agglomération et non pas d’un plan « à jour ».

    "Je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de mes sentiments distingués."

    Guy ZWAHLEN

     

    Ce commentaire mérite quelques explications:

    Le plan qui fait apparaître une bretelle ferroviaire entre Cointrin et Cornavin n'aurait pas été annexé au rapport de la commission 4, comme je l'écris, mais a été simplement mis à disposition des Constituants dans la salle des Pas-Perdus.

    De fait, il n'est pas dans la brochure de la commission, mais figurait dans le dossier de presse. Il s'agissait donc bien d'un document associé au débat sur la gouvernance de la région à l'ordre du jour. Je note que M. Zwahlen n'a eu aucune hésitation à accuser la présidente de la commission 4 d'avoir diffuser un document faux. Il a donc lui-même fait cette association. La dernière phrase de sa lettre  montre d'ailleurs bien que c'était une "erreur" de la commission  4 elle-même, que de ne l'avoir pas annexé à son rapport, ce qui prouve une fois encore que ce plan contesté était bien associé au sujet débattu. Quant à savoir si ce plan est "à jour", je renvoie les lecteurs de ce billet au site officiel du projet d'agglo où ils découvriront que c'est bien le cas comme le montre la copie écran ci-dessus.

    "Il importe de relever que ce plan n’avait aucune indication exposant qu’il s’agissait d’un projet et non d’un plan « réel »".

    En effet, le projet d'agglo est un projet. Un des enjeux majeurs de la législature qui s'ouvre est de donner force de loi aux projets d'agglo notamment en modifiant le plan directeur cantonal. M. Zwahlen n'est pas sans savoir que le projet franco-valdo-genevois a été signé le 5 décembre 2007 par les autorités genevoises, vaudoises et françaises, d'où la date de 2007. La prochaine échéance du projet d'agglo est juin 2012. Quant à l'indication Paris, il s'agit du copyright de l'IGN, l'Institut de géographie nationale.

    Pour le reste, je renvoie M. Zwahlen et les personnes intéressées au site officiel du projet d'agglomération qui fait clairement apparaître la boucle ferroviaire Cointrin Cornavin, qui suscité la surprise et l'întervention de M. Zwahlen. (JFM)

    schéma d'agglo.jpgLe constituant radical Guy Zwahlen doit-il démissionner? Le billet publié dans ce blog au lendemain de la dernière session plénière de la Constituante de Genève a suscité quelques commentaires dont celui de M. Zwahlen qui me demande par ailleurs de bien vouloir publier sa réponse. Ce que je fais bien volontiers ci-dessous. M. Zwahlen écrit que mon billet "contient un grand nombre de contrevérités".