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Vu du Salève - Page 679

  • La femme et le malade

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    Ce dimanche était en Suisse la journée des malades. L'événement est resté discret comme chaque année. Notre société ne tolère pas la maladie et moins encore les maladies chroniques qui mettent en échec notre médecine.

     

    Tout autre sera la journée du 8 mars prochain, journée de la femme. Jamais en retard d'une action politiquement correcte, la Ville de Genève a même décidé d'étendre la chose à une semaine. Notre bonne municipalité est coutumière du fait. La fête de la musique en juin dure une fin de semaine, le 1er Août est noyé dans les fêtes de Genève, la journée de la mobilité en septembre s'étend sur 7 jours.

     

    Les Journée sont devenues des rituels dans notre société laïque et désacralisée. Elles ponctuent l'année comme autrefois les fêtes carillonnées. Et offrent aux diverses autorités l'occasion de discours de circonstance, de gestes citoyens, de manifestes sans lendemain.

     

    Ce 2 mars était donc la fête des malades. Au CESCO, une jeune pasteure, Sylvie Dunand, a commenté l'Evangile de Luc (8, 40-48) au cours d'une messe dite par l'aumonier du lieu, Assaad Daher (l'aumonerie du CESCO pratique sans tambour ni trompette un œcuménisme actif mais non confusionnel).

     

     

    C'est l'histoire d'une femme qui souffre d'hémorragie depuis 12 ans. Une maladie qu'aucun médecin n'a pu guérir et qui trahit le comportement social de celle qui en souffre. La femme a englouti tout son bien dans cette quête de la guérison, son argent bien sûr, mais aussi ses forces. Elle a épuisé ses proches. La loi juive, rappelle la jeune pasteure, exclut les femmes en période de menstrues.

     

    C'est donc par derrière, profitant de la foule qui presse Jésus, qu'elle s'en vient toucher les franges de son vêtement. Aussitôt elle est guérie. Miracle! Certes. Pourtant les malades du CESCO n'ont pour la plupart guère d'espoir à nourrir. Leur maladie les apportera.

     

    "C'est fini?" Une petite voix s'élève au milieu des malades rassemblés. Rires contrits parmi les fidèles. Imperturbable la pasteure poursuit sa longue catéchèse: Le miracle est ailleurs. Jésus a senti qu'une force était sortie de lui. Qui m'a touché demande-t-il? Question stupide, la foule le presse de tout côté. La femme guérie mais encore bannie se présente alors et raconte son calvaire et sa délivrance. Imaginez la scène. Une femme impure au pied d'un guérisseur. Jésus dit ces paroles connues à la femme que tous ont rejeté: "Ma fille, ta foi ta sauvée. Va en paix!"
    Plus que sa guérison physique, le miracle tient dans sa réinsertion sociale.

     

     

  • Le MIPIM forge la région

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    Assister à la conférence presse des participants du "grand" Genève, pardon du Lake Geneva Region (qui cette année s'étend jusqu'à Lausanne) au prochain MIPIM* est toujours quelque chose de surréaliste et de stimulant. Ladite conférence a eu lieu hier dans les locaux du Credit Suisse à la Praille en présence de Michel Pont, Euro oblige.

     

    Surréaliste, car les discours d'expansion, d'accueil souriant, de carrefour du monde, de progrès et de prospérité tenus par les autorités présentes est aux antipodes de ceux que les Genevois moyens entendent et où il est plus souvent question de sécurité, de tranquillité et de muraille électronique contre les importuns, qu'ils soient automobilistes ou mendiants.

     

    Stimulant, car le MIPIM est une vitrine européenne qui a pour première vertu, vu du Salève, d'effacer les rivalités régionales, les obstacles frontaliers, les coutures administratives, comme l'écrit joliment Patrice Mugny dans son dernier blog.

     

    Un pour tous, tous pour un. Au fond il faudrait plus souvent expédier nos gouvernants aux antipodes, ils reviendraient la tête pleine d'idées neuves et le lacis serrés des frontières intérieures apparaîtraient pour ce qu'elles sont. Une chrysalide anachronique dont Genève doit se libérer pour devenir le papillon admiré qu'elle ambitionne d'être.

     

    * Le MIPIM est le Marché International des Professionnels de l’Immobilier qui aura lieu du 11 au 14 mars à Cannes.

     

     

  • La métropole Genève, au ras des pâquerettes

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    Le dialogue franco-genevois, ce n'est pas du gâteau. Les quelques 70 personnes invitées hier soir par le maire de Saint-Julien (dont une vingtaine de ses colistiers) à discuter du projet d'agglomération franco-valdo-genevois ont pu s'en convaincre au cours d'une soirée où les échecs ont largement tenu le devant de la scène. A bien y réfléchir ni Robert Cramer, guest star de la réunion, ni Bernard Gaud, le don Quichotte français du projet d'agglo, ni Jean-Michel Thénard le plantureux maire de la ville frontalière n'ont donné d'exemples réussis. Ils en existent pourtant.

     

    Manifestement l'élaboration théorique du projet d'agglo, qui s'est achevé le 5 décembre dernier par une signature solennelle d'une Charte, ni sa mise en oeuvre, qui se poursuit à huis clos ou presque (le débat d'hier soir à Saint-Julien n'avait pas été annoncé par voie d'affiche), n'est pas toujours une partie de plaisir.

     

    Pour Bernard Gaud, c'est néanmoins un grand pas en avant. on se parle et pas seulement pour des raisons de pollution ou de trafic. Les Français ont en effet imposé les thèmes de la santé, de la culture, du social, du logements au projet d'agglo. Lequel n'existe, il faut le rappeler que parce que Berne doit distribuer quelques milliards d'ici 2025 aux quelque 32 agglomérations du pays. Genève s'est déjà taillé une bonne part du gateau en engloutissant plus de 550 millions dans le CEVA.

     

    Le CEVA est évidemment revenu sur le devant de la scène au détour d'une question qui fâche. Quid d'une liaison Pont-Rouge Archamps ou Bossey ou Saint-Julien, a demandé une voix innocente? Quid d'une liaison ferroviaire suivant le sillon alpin et raccrochant Genève à la ligne Lyon-Turin, qui fut un temps un projet officiel franco-savoyard? Riposte immédiate de Bernard Gaud qui dénonce les aventuriers qui n'auront qu'un effet démobiliser les autorités françaises parisiennes et régionales qui soutiennent le CEVA du bout des lèvres.

     

    Pas avant 2108 a renchérit Robert Cramer qui voit dans le CEVA l'épine dorsale du futur RER du Genevois. De quoi obliger les Français à ressusciter leur réseau ferroviaire, clame le magistrat genevois. En 2108 peut-être...