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Genève en rouge

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covid cantons 12 août corona data.jpg

Le Conseil d'Etat doit être en train de mettre la dernière main au budget 2021 (8,7 milliards de francs découpés en 13 politiques publiques et 50 programmes*). Il sera en rouge vif à n'en pas douter, car la pandémie frappe durement les entreprises et l'emploi dans le canton: le pib devrait reculer de 6,5% en 2020, estimait fin juin le groupe de perspective économique. Combien parmi les 45 communes (budget cumulé de 2,3 milliards de francs) profiteront de la pandémie et du nouveau régime fiscal des entreprises pour demander des dérogations à l'obligation de présenter des budgets équilibré? 

Une autre cote d'alerte rouge préoccupe le gouvernement genevois actuellement. Avec Zurich, Genève est au cœur de l'augmentation des cas de covid en Suisse. Rapporté au nombre d'habitants, notre canton est le "champion" (si l'on peut dire) suisse toutes catégories. Les statistiques compilées par www.corona-data.ch (ou par Google) sont éloquentes.

40% des travailleurs genevois étaient fin juin "au bénéfice" (si l'on peut dire) des RHT, soit du chômage partiel, ce qui ampute plus ou moins leur salaire et donc leur facture fiscale 2020. Même si un rebond est attendu en 2021, il ne compensera pas la chute de cette année.

L'équation est simple: moins de recettes fiscales, plus de chômage et plus de soutien à l'économie égalent un déficit budgétaire qui dépassera allègrement le milliard de francs. Le fonds conjoncturel constitué (à grand peine) durant les bonnes années ne suffira de loin pas à combler le trou. 

Les rentiers, dont je suis, qui n'ont subi aucune baisse de leur revenu et ne risquent aucun licenciment en raison de la pandémie, ne devraient-ils pas manifester leur solidarité en acceptant une hausse d'impôt sur les revenus issus des rentes du travail et du capital? Question taboue. La gauche aidée du MCG, qui se veut l'héritier de feu le parti radical, uniront leur force pour clamer haut et fort que la dépenses publiques est vitales en temps de crise, surtout que la dette ne coûte plus rien.

La dette, c'est comme une ligne de coke, on ne s'en désaccoutume pas. 

...

geneve champion covid août 2020.jpgQuant au covid, l'alerte rouge n'est pas encore déclenchée. Genève ne livre ses chiffres avec retard par rapport à Zurich. Cependant, alors que la pandémie ne fait presque plus de victimes hospitalisées ni de morts**, l'inquiétude augmente parmi les experts que les œillères de leur science rendent aveugles aux autres aléas de la vie. La moindre étude alarmiste fait les choux gras des médias en panne d'autres sujets facile. Conséquence inévitable des œillères et du matraquage, la rentrée promet d'être chaude. Chacun la pressent stressante alors que la canicule (qui n'en est pas vraiment une) met les nerfs à vif et fatigue les organismes. 

La Belgique a mis Genève sur la liste des destinations à risque. Que va faire la France? 

Reste pour moi cette question lancinante: combien de temps une personne infectée par le virus est-elle contagieuse? Dix jours comme semble l'indiquer les mesures de quarantaines? Alors pourquoi tout ce ramdam?

 

* Pour mémoire, le budget de la région Auvergne-Rhône-Alpes atteint moins de la moitié du budget genevois. Les compétences d'une région sont en France bien moindres que celles d'un canton suisse. 

 

** Pour mémoire, le covid n'est pas anodin mais il ne tue qu'à partir de 55 ans, des gens qui la plupart du temps souffre d'autres problèmes de santé. (Source OFSP)

covid 12 ao'ut 2020 ofsp.jpg

Commentaires

  • Il y a la dette dû à des évènements, et la dette structurelle.

    C'est la dette structurelle qui est inquiétant pour les cantons.
    Genève, même sans le virus aurait eu un gros problème avec le nouveau régime fiscale. Miser sur une augmentation à terme d'entreprises pour combler un déficit, n'est pas sérieux.

    Ce n'est pas la baisse du pib, ni un endettement pour passer la crise qui sont un problème, mais le nouveau régime fiscale.

    Entre une droite qui ne jure que par ce régime, et une gauche qui veut toujours dépenser plus, l'augmentation des impôts ira de soi après la pandémie.

  • " La dette, c'est comme une ligne de coke, on ne s'en désaccoutume pas. "

    Exactement (j'imagine, n'en ayant jamais consommé moi-même ...) !

    Genève qui n'a pas su, ou pas voulu (?), amortir sa dette publique lorsque les conditions économiques étaient favorables, comme l'a fait Vaud par exemple. Genève verra donc sa dette se creuser davantage encore, du fait des conséquences du COVID, de la réforme fiscale des entreprises et de la nième recapitalisation de la caisse de retraite de l’État (le tonneau des Danaïdes de la CPEG).

    Depuis le 26 juin dernier, on peut ajouter à cette liste les conséquences financières découlant du choix désastreux du Grand Conseil qui a accepté le PL 12553 (Projet de loi modifiant la loi sur le réseau des
    transports publics (LRTP) (H 1 50) ) qui engage les finances publiques pour plus de 5 milliards, uniquement pour la partie ferroviaire : l'inutile extension de la gare Cornavin et cette fameuse Raquette avec une gare sous la Place des Nations et une autre gare à l'aéroport, sous l'actuelle ...

    https://ge.ch/grandconseil/data/texte/PL12553.pdf

    Imaginez maintenant que les taux d'intérêts - actuellement extrêmement bas - remontent ...

    Un scénario catastrophe que personne ne souhaite.

    Mais Genève reste Genève : elle voyage en 1ère classe avec un billet de 3ème, voire sans titre de transport du tout ...

  • Vous citez..un manifeste de solidarité en acceptant une hausse d'impôt sur les revenus issus des rentes du travail et du capital, cela me fait bondir. Lorsque l'on sait que Genève taxe une caste de sa population à raison de 45 %, ce fameux 3 % qui paye pas loin de l'entier de l'impôt personne physique, qu'il y a une pyramide fiscale comme nulle part ailleurs, qu'il existe un impôt sur la fortune en taux marginal de 1 % à Genève et que ledit impôt n'existe pour ainsi dire plus ailleurs. J'ai envie de dire CELA SUFFIT et que cela va trop loin avec cette hausse de la fiscalité. Que c'est le temps des vaches maigres et qu'il y a encore bien des économies à faire. Un budget de plus de 8 milliards pour 500,000 habitant, certainement peu de collectivité ont de telles ressources

  • Si Genève veut avoir une petite chance de pas voir un jour - pas si lointain - ses finances paralyser tout le canton, je pense qu'il n'y aura pas d'autre choix que de :

    1) Perdre son goût immodéré pour les mégaprojets luxueux et mégalos au-dessus de ses moyens. Genève n'est pas Dubaï ou Singapour. Pourquoi par exemple avoir snobé le projet optimalisé de Rodolphe Weibel ou s'accrocher encore à l'idée d'une traversée autoroutière du lac qui coûterait les yeux de la tête tout en empirant les problèmes de circulation sur le long terme ?

    2) Modifier la répartition des charges entre canton et communes. Pour cela, il faudra accepter l'idée que le canton perde un peu de son pouvoir face aux communes.

    3) Cesser cette fuite en avant permanente, à cause d'une idée obsessionnelle qui voudrait que le canton soit en concurrence contre la terre entière alors que la croissance du PIB à tout prix se fait de plus en plus au détriment du bien-être de la population locale. Le bétonnage massif et le développement économique à tout va vont nous mener où ? Tout cela deviendra invivable et la délinquance va forcément finir par exploser. Et ce ne sont pas les milliards généreusement offerts par nos mécènes et fondations qui y changeront grand chose au final.

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