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Rebaptiser l'Ascension? Appelons-la fête des libertés!

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Le théologien Sylvain Thévoz, par ailleurs député de notre petit canton de Genève, dont j'apprécie fort les billets de son blog, se demande ce matin d'Ascension, dont il n'est maître en rien, s'il ne faudrait pas rebaptiser ce jour, qui rappelle la montée au ciel de Jésus ressuscité, de fête du collectif, vu que notre bon peuple a voté la loi sur la laïcité.*

Il est vrai que le christianisme, comme toutes les religions, s'est glissé dans le moule des fêtes antiques, les a rebaptisées et investies d'un sens nouveau. Rien de nouveau donc sous le soleil en notre cité qui ne sait plus trop quelle est son âme ni son Esprit. 

"Noël, propose le jeune père, pourrait devenir la fête des naissances (on parlerait conception, naissances, Gestation pour autrui, orientation sexuelle). Pâques: la fête des recommencements (on parlerait de résilience, de nouveau départ, de survivance). L'Ascension : une fête du collectif (qu'est-ce que faire communauté, vivre en société, appartenir). La Pentecôte deviendrait la fête des spiritualités (on parlerait de matérialisme, du virtuel, d'existentialisme) afin que cela parle à toutes et tous, et que le sens de ces journées et de notre société en soit renouvelé et vivifié.  

"Un Etat qui interdit le port de signes religieux à ses employé.e.s mais proclame à intervalles réguliers des fêtes religieuses et fériées manque sérieusement de cohérence et donc de crédibilité" , écrit encore Sylvain Thévoz.

Je trouve notre théologien socialiste un peu court.

Noël, fête des naissances? Mais, mon cher Sylvain, Dieu, le Père, a plus d'un tour dans son sac. Il avait, avant la PMA auquel Joseph a accepté d'être l'acteur, inventé l'immaculée  conception, soit la conception sans le mal qui corrompt l'être humain et le conduit aux pires crimes. Quant à l'orientation sexuelle, quel est le sexe des anges et celui de Dieu? Votre proposition est bien terre à terre. Noël c'est Dieu qui se fait petit d'homme. Et qui grandit comme nous. A nous de nous laisser inséminer...

Pâques, fêtes des recommencements? Mais la Résurrection n'est pas un recommencement à la manière de la métempsychose grecque ou indienne, c'est une libération de la mort et du mal. Un acte d'amour ultime.

L'Ascension, fête du collectif? L'idée me séduit davantage. En effet, il fallait que Jésus quitte ce monde (quant à savoir s'il est monté au ciel...) pour notre liberté. Et effectivement, cette liberté a ses limites que nous devons fixer d'un commun accord en société, au risque sinon de laisser place à l'anarchie du chacun pour soi ou à la dictature de quelques uns.

S'il faut rebaptiser l'Ascension, alors appelons-là fêtes des libertés.

Quant à la Pentecôte, elle n'a rien à voir avec la spiritualité. Elle est la manifestation de l'Esprit saint qui n'est ni une pensée ni un trait d'esprit dans les milliards de neurones qui vibrent dans nos têtes. Il est une force, un ami  qui nous veut du bien, qui lie et relie, console et soutient, donne le courage d'agir ici et maintenant. Rien à voir avec une réflexion ou un exercice de pleine conscience. 

Bonne fête de l'Ascension à tous!

 

* Pour mémoire, notre belle République (qui affiche sur son blason l'aigle du Saint Empire et la clefs de Saint Pierre) a gagné ses premières franchises du prince-évêque du Grand Genève, Adhémar Fabri, et d'un juriste immigré, Jean Calvin, et qui fut aussi la patrie de Clotilde, femme du roi Clovis, qu'elle convertit au christianisme.  

 

Commentaires

  • Nativité, Printemps…

    Mais sans perdre le sens de ces fêtes débouchant sur le concret, sur le réel.

    Une jeune femme réalise que l'être aimé en aime une autre qu'elle.

    Part modérer ou tempérer sa peine.

    Ses pas la conduisent devant deux routes.
    L'une descend: s'y laisser dégringoler…?

    L'autre route monte.

    Redressement, effort, dignité.
    Le choix s'impose: évoluer non involuer en se laissant aller.

    Notre amie rentre à son travail rassérénée, apaisée.
    Ce ne fut que plus tard qu'elle réalisa avoir vécu une forme d'ascension… ne marchons pas sur nos valeurs tant individuelles que collectives.

    Bonne fête, Monsieur Mabut.

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