Ponce Pilate était-il un journaliste? Le titre qu'il a fait placé au-dessus du corps supplicié du messager de la bonne nouvelle était faux ont dit les autorités juives de l'époque. Il fallait écrire: Cet homme a dit, "Je suis le roi des juifs". Eux, manifestement, n'ont pas cru, le fils du charpentier de Nazareth. Ils ont même prétendu que le fait de se désigner roi était un crime de lèse-majesté, puisque à l'époque seul l'empereur de Rome était roi. Il y a belle lurette qu'il n'y a plus ni empereur ni roi Rome. Ni d'ailleurs dans aucune autre capitale où quelques hommes ont cru un temps incarné le souverain.
Le supplicié en revanche est toujours là. Il est ressuscité, disent les chrétiens. Dans les églises, l'acronyme INRI est parfois encore noté sur la croix. Les chrétiens proclament qu'il est donc bien le roi des juifs. C'est qu'en fait, ils le sont sans doute tous devenus.
Mais son royaume n'est pas de ce monde. Il ne menace donc pas les souverains du monde.
En revanche, les pouvoirs, tous les pouvoirs, qu'il soient monopolisés, acquis par la force ou l'argent, cooptés ou élus sont remis en cause toujours, tous les jours par sa bonne nouvelle et ceux qui la porte, plus ou moins ardemment, plus ou moins vaillamment, plus ou moins joyeusement, avec espérance, respect et bonté.
Des Suisses ont lancé un pétition pour accueillir 50'000 réfugiés. ça ne résoudra certes pas le drame des migrants, mais chaque homme sauvé est sans valeur. La Suisse peut sans doute le faire. Et plus sans doute. Elle mérite d'être soutenue.