Au fond vous pourriez militer pour un canton à trois communes! Remy Pagani éclate de rire. "Oui, mais c'est impossible de changer quoi que ce soit dans les communes genevoises," me répond le politicien. Grand défenseur des quartiers contre l'appétit des promoteurs avant de devenir tiers-ministre de l'aménagement urbain (l'autre tiers-ministre est Antonio Hodgers et le troisième tiers est Doris Leuthard et la loi fédérale sur l'aménagement du territoire) Rémy Pagani est comme la plupart des politiciens convaincus qu'il y a trop de communes à Genève et que les doublons proviennent moins de sa cuisine que de celle du canton qui s'est arrogé des pouvoirs qui autrefois appartenait à la Ville de Genève.
Remy Pagani serait peut-être pour la fusion de la Ville et du Canton, comme à Bales s'il était sûr d'y conserver le pouvoir.
Or tel n'est pas le cas. La fusion de la ville et du canton fut un temps défendue par des libéraux dont Martine Brunschwig Graf qui y voyaient le moyen de reprendre le pouvoir. Pourtant une telle fusion des douze ou quinze communes de l'agglomération et du Canton serait sans doute un moyen de simplifier la gestion de ce petit coin de terre.
Pour ma part, les lecteurs de ce blog le savent, je défends un modèle plus ambitieux encore. Il maintient la géographie communale, comme en Suisse, on à conserver les communes bourgeoises. J'en augmente même le nombre à 75 en "upgradant" les quartiers de la ville et de quelques grandes communes, mais en transférant aussi ce qui reste des compétences communales - essentiellement la culture - au Canton.
J'ajoute un huitième conseiller d'Etat qui devient ministre de la Culture et des sports et donne au président qui devient aussi maire de Geneve une voix prépondérante en cas d'égalité dans le collège gouvernemental. Mais la réforme principale concerne le pouvoir législatif.
Chacune des 75 communes devient une circonscription électorale. Un député maire y est élu au scrutin majoritaire à un tour (système anglais). En tant que maire flanqué d'un ou deux suppléants, il est professionnalisé et devient maître de la consultation populaire locale et de la démocratie de proximité.
Ces députés maires forment la moitié du Grand Conseil. L'autre moitié des députés provient de l'élection au scrutin proportionnel sans quorum.
Chiche!