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La cuisine comptable genevoise non certifiée

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framboise.jpgNotre ministre des finances David Hiler s'est coulé dans le moule de sa prédécesseuse (selon le code romand du langage épicène) devenue ministre des Affaires étrangères. A ne pas confondre avec le ministère des affaires étranges que chaque ministre administre un jour où l'autre, car Kafka s'immisce toujours dans les rouages de l'Etat. Bref, ce préambule pour vous parler des normes IPSAS, qui sont à la comptablité publique ce que le Guide Michelin est la géographie touristique et les recettes de cuisine sont à la gastronomie: des guide-ânes.

 

Le député libre Claude Marcet n’en démord pas. Les comptes de l’Etat ne sont pas justes. David Hiler, qui ne jurait que par les normes IPSAS et clamait que le Canton de Genève serait bientôt certifié bon élève en matière de comptes publics, s'est soudain rétracté, quand il a constaté que la bible des comptables publics, les fameuses normes IPSAS, allait l'obliger à creuser sa dette pour renflouer la Caisse de retraite des fonctionnaires. 

Claude Marcet est libre depuis qu'il a quitté l'orbite UDC. Il siège en solitaire au Grand Conseil, payant son indépendance au prix fort, celui d'être condamné à n'être qu'un "demi-député", privé désormais de participation aux commissions, vu qu'à lui tout seul il ne forme pas un groupe parlementaire, ainsi va la démocratie...

Les comptes de l'Etat de Genève ne diraient donc pas toutes la vérité, car ils ne renseignent pas suffisamment sur le montant de la facture due par le canton à la caisse de retraite des fonctionnaires, en raison soit d'une décision de se dégager de quelque forme de garantie que ce soit (l'Etat n'est plus garant), soit d'une incapacité de la caisse à financer leurs engagements (par une augmentation des cotisations ou une diminution des rentes). Quelle importance, me direz-vous? L'Etat n'est-il pas pérenne? Au besoin, il pourra toujours augmenter les impôts. Justement, c'est ce qui chagrine Claude Marcet, qui ne trouve pas très cool de léguer pareil cadeau àaux générations futures.

A la fin 2007, me précise le député, par ailleurs expert comptable de son métier et membre (ancien président) du Mouvement Halte aux déficits,  le Board of IPSA s'est réuni en Asie du Sud, où il a décrété en substance que le nouvel article 25 des normes IPSAS serait grosso modo un copier coller de l'article 19 des normes IFRS (leur équivalent pour les entreprises privées). L'article 25 IPSAS, respectivement 19 IFRS, traite de la manière de comptabiliser les charges de personnel en particulier les normes applicables aux caisses de retraite publiques. Trois Etats ou assimilés se sont opposés à cette nouvelle règle, ajoute malicieusement le député Marcet. Je vous le donne en mille? La France, hasadé-je. Juste! Genève... Evidemment! Quant au troisième, il s'agirait du Québec. 

Bref, cette sortie de route du ministre vert motive notre député à relancer "Halte aux déficits" qui va très vraisemblablement se présenter à la Constituante (le président Herbert Ehrsam s'active dans ce sens, mais ne sortira du bois que lorsque la liste sera sous toit. Le plat de résistance des gardiens de l'orthodoxie comptable sera d'imposer dans la Constitution les règles de la transparence, toute la transparence, rien que la transparence. Ce qui réclamerait la révision des DiCo-GE, en langage marcetien: la fin des "genevoiseries" comptables.

Commentaires

  • Les Américains pensaient avoir inventer la "comptabilité créative" suite au scandale d'Enron. Que nenni! c'est Micheline Calmy-Rey qui en a eu la primauté avec la BCGE et ses comptes vite camoufflés avant que la grande Argentière rejoindre Berne. La tradition persiste, à Genève la transparence des comptes est un moyen pour se faire (ré)élire ou passer entre les gouttes. N'existe-til pas un contrôle des comptes indépendants dans notre bon Canton déficitaire ?

    PS : Dans le même lot, on pourrait mettre les statistiques qui sont elles-aussi une belle tromperie !

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