Ce dimanche, nous étions invités chez des amis près de la Chapelle-Saint-Sauveur, un bled de la Bresse profonde, entre Louhans et Pierre-de-Bresse. Un lieu sans relief ou presque, où les clochers des églises n'émergent pas au-dessus des arbres, où les chemins serpentent sans fin dans le bocage, où des poules blanches, formatées poulet de Bresse, passent trois mois dans le bonheur du pré avant d'être avalées dans les usines du label local. Un pays qui ne manque pas de charme et qui nous a réservé une surprise écolo.

Un pays agréable, où pas mal de Suisses, d'Anglais, de Hollandais, d'Allemands prennent racines en rachetant des fermettes abandonnées par des paysans trop petits. Ici, comme ailleurs en France, il faut deux à quatre cents hectares pour permettre à un exploitant agricole de vivre de son maïs, de son blé, de son soya, du lait de vastes troupeaux et des poulets.

La Chapelle-Saint-Sauveur est donc un pays tranquille, dont la vie paysanne d'antan se meurt, mais qui compte sur les nouveaux migrants pour se refaire une jeunesse. Et les élus ont eu la chouette idée de créer dans ce pays qui ne manque pas de gouilles, de mares à canards et de petits lacs bordés de roseaux et paradis des oiseaux, un bassin biologique en plein coeur du village.

Ouvert à la va-vite l'an dernier, la piscine offre désormais aux baigneurs un bassin de 1300 m2 d'une eau pure, quoique un peu verte, recyclée par tout une mécanique biologique, dont on voit et le travail des plantes d'eau et les effets. Un bel exemple d'innovation dans ce coin perdu de France profonde. La commune ne paie qu'un sixième de l'investissement de 600'000 euros. Un bon plan non! Et si on le réalisait à Croix-de-Rozon ou en quelques autres lieux du canton? Sur le sujet, le blog L'antre du Panda est intéressant.