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Conversation avec Hani Ramadan

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Longue conversation ce matin avec Hani Ramadan. Conversation de bistrot un peu décousue, sans autre prétention que le plaisir de l'échange intellectuel, où perce de temps en temps le besoin retenu de convaincre l'autre. Confrontation avec une pensée toute entière animée par la foi et son commandement: transmettre la connaissance véritable autour de soi.

 

Un croyant, quel qu'il soit, peut-il se soustraire à cette obligation du prosélytisme? N'est-ce pas un acte d'humanité, de charité que de faire connaître à son prochain les paroles vérité? L'Europe y consent dans l'espace public, non sans crainte, non sans résistance. Genève s'en préserve absolument dans ses institutions, où la transmission du savoir est la raison d'être. L'école est ici laïque et ne tolère pas la connaissance religieuse. Etrange paradoxe d'une cité dont l'esprit, dont elle est si fière, ainsi s'appauvrit.

 

Mais Genève n'est pas la seule, loin s'en faut, à dresser des murs contre les religions allogènes. En Inde et dans bien d'autres pays les chrétiens sont régulièrement la cible de croyants aveugles et extrémistes. Ils restent discrets sans arborer aucun signe ostentatoire d'appartenance. Ils sont souvent victimes en retour du prosélytisme des évangélistes (américains) qui battent la campagne en quête de nouvelles ouailles. Devenir chrétiens ou musulmans est pour les intouchables un moyen d'échapper à la hiérarchie illégale mais encore bien établie des castes.

 

A l'inverse, les musulmans qui viendraient à se détourner d'Allah sont partout les victimes de l'ostracisme et de la vindicte parfois meurtrière de leur communauté. Il n'est pas si loin le temps où sous nos cieux les couples mixtes protestants-catholiques étaient mis au ban de la "bonne" société alors pratiquante. Notre vernis de tolérance est aussi opaque que ténue.

 

Hani Ramadan étudie une sourate où il est question de l'olivier, du figuier, de la Mecque pour faire l'homme. L'olivier renvoie peut-être au Jardin des oliviers, la Mecque sûrement au Prophète. L'imam des Eaux-Vives s'interroge sur le sens qu'il faut donner au figuier. Ne serait-il pas l'arbre sous lequel le Boudha s'est éveillé? Pourquoi pas? Je lui rappelle que le figuier est cette arbre que Jésus sauve d'une coupe certaine par son propriétaire lassé d'entretenir un arbre qui ne porte plus de fruit. Le figuier n'est-il pas le signe de l'espérance infinie, du travail des hommes qui finit parfois par "faire des miracles". Bref l'homme en interaction perpétuelle avec son créateur, l'homme co-créateur du monde au jour le jour. L'homme à l'image de Dieu.

 

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