Où étaient les pendulaires hier soir au débat Tribune 24 heures sur le thème Le district de Nyon doit-il convoler avec le canton de Genève? (lire aussi les deux notes ci-dessous) Dame, à 17 heures, heure de la convocation à la salle Perdtemps, les quelque 60'000 travailleurs vaudois travaillant à Genève pendulaient...
Leur absence est-il donc à l'origine de ce sentiment d'inconfort que j'ai ressenti au cours de ce débat trop policé par rapport à son enjeu? Si les pendulaires avaient envahi la salle communale de Nyon, peut-être auraient-ils plus fortement soutenu l'idée de ce regroupement institutionnel, poser le problème des accès à Genève, de l'harmonisation scolaire, de l'accès aux hôpitaux, etc. Mais aurait-il reçu une réponse convaincante. Rien n'est moins sûr et c'est là la seconde raison de mon inconfort.
En fait, tant les deux syndics Poitry et Romanens que les deux conseillers d'Etat Longchamp et Broulis étaient à contre-emploi. Aucun ne se soucie réellement du sort des pendulaires, car aucune autorité ne recouvre la totalité des problèmes qu'ils rencontrent. Aucun syndic ou maire ne peut être réélu et refuser longtemps un gendarme couché à sa population, laquelle par ailleurs dénonce aussitôt la multiplication des obstacles sur sa route et réclame des accès plus rapide à son lieu de travail. Or ni le canton de Vaud, ni le canton de Genève ne se sont senti jusqu'à présent responsables de l'infrastructure intercantonale, par définition une affaire des CFF et de la Direction des routes nationales. Absentes hier soir à Nyon. Leur directeur aurait-il été là qu'ils auraient expliquer combien leur planification est dépendante de choix politiques nationaux et de subtiles arbitrages régionaux. Ce n'est pas la réponse qu'attend la population.
Cette incurie des autorités à inventer et à faire fonctionner des structures de dialogue et de collaboration durable et démocratique est un des échecs majeurs du fédéralisme helvétique.
"La fusion Nyon Genève, mais c'était une évidence pour moi, quand j'ai émigré de Genève ici il y a 35 ans, me confie un voisin au fond de la salle. Mais je dois dire qu'aujourd'hui à la retraite, j'ai un peu changé d'avis. J'apprécie l'autonomie des communes vaudoises et ne voudrait pour rien au monde voir La République du bout du lac mettre le grappin sur nos compétences."
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Commentaires
Tout-à-fait d'accord avec votre analyse ! J'ai aussi l'intime conviction que la population n'est pas aussi fermée à l'idée de parler frontières cantonales que leurs élus. Cette population est certes formée de résidents de longue date, originaires de la région, travaillant pour la plupart les métiers de la terre. Mais les autres, toujours plus nombreux, travaillant à Genève et vivant sur la Côte, des classes moyennes et supérieures, grosses utilisatrices d'infrastructures (transports, écoles, loisirs, etc.) et gros contribuables, continueront-ils longtemps encore à élir des politiques figés dans leurs certitudes ? Car le mythe du bon Vaudois qui prend son temps et qui ne veut rien changer va devoir faire place à une vision mieux adaptée au temps que nous vivons !