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Nyon genevois? Non!

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Qualifiée d'emblée de délire par François Longchamp, l'idée d'élargir les frontières genevoises au district de Nyon n'a recueilli que bien peu de soutien ce soir à Nyon où la Tribune et 24 Heures avaient convié les élus et la population à un débat sur la question un brin provocatrice: Genève doit il annexer Nyon? Une grosse centaine de personnes essentiellement masculines a sagement écouté une série de considérations polies et politiquement corrects du conseiller d'Etat genevois chargé des affaires sociales et de l'aéroport et de son collègue ministre des finances Pascal Broulis, deux radicaux bon teint.

 

"Les autorités vaudoises et genevoises se parlent", a déclaré le président du Conseil d'Etat vaudois. Ne riez pas, c'est un progrès. Le pataquès créé par Micheline Calmy-Rey qui avait envoyé des bordereau d'impôt à des cadres travaillant à Genève et habitant la région nyonnaise et le niet des Genevois au Rhuso (la collaboration des hôpitaux) ont mis du temps à être digéré.

 

De quoi parlent-ils nos gouvernants? De l'aéroport, dont Genève veut élargir l'actionnariat public, de l'harmonisation des programmes scolaires désormais imposée par Berne, des hautes écoles, sous la férule également de la Confédération, des hôpitaux sous la pression des assureurs et de la 3e voie CFF, pour laquelle chacun fait son mea culpa et jure que le lobbying va se professionnaliser.

 

Pas un mot sur la culture, pas un mot sur la concurrence en matière d'implantation des entreprises, pas un mot sur l'hospitalisation des Vaudois à Genève, pas un mot non plus ou très peu sur la fiscalité. Sinon pour entendre pleurnicher le syndic de Nyon que le canton affame avec la facture sociale (les communes vaudoises paient la moitié du budget de l'assistance sociale) et la nouvelle péréquation intercommunale. Ce qui lui a valu une remontée de bretelles de la part de Pascal Broulis un rien agacé par l'égoïsme récurrent des gens du district et de leurs autorités.

 

Ce syndic de Nyon, Alain-Valéry Poitry, et son compère Pierre André Romanens, président du disctrict ,ont heureusement jeté quelques pavés dans la mare. Du style: quand est-ce que Vaud travaillera au rattachement de la communauté tarifaire genevoise unireso jusqu'à Rolle? Pascal Broulis déclare ne pas savoir, avoir d'autres priorités et finit pas renvoyer la balle: "J'attends un projet avec son financement." Ce qui lui vaut cette réponse du municipal: "Je vous l'envoie dans la semaine. Aurais-je une réponse dans les huit jours?"

 

Romanens tente une percée en direction de la 3e voie autoroutière. Sans plus de succès. "C'est Berne qui finance et donc qui décide." Broulis qui répète qu'il ne fait pas de promesses ce qu'il ne peut pas tenir a réponse à tout. Et d'enchaîner à l'attention des Genevois et des 377 syndics vaudois: Ne cassez pas la dynamique du nouveau découpage territorial vaudois. Vaud passera en effet de 19 à 10 districts au 1er janvier prochain. Ce n'est pas le moment de rattacher le plus riche d'entre eux à l'opulente Genève. [cliquer sur l'image pour l'agrandir]

 

 

Les conseillers d'Etat se parlent donc. Ce sera l'enseignement majeur de la soirée. Mais le dialogue institutionnel n'est pas encore entré dans les mœurs des autorités communales. Le maire de Versoix n'imagine pas, lui non plus, que la frontière cantonale saute de la Versoix à l'Aubonne. Patrick Malek-Asghar (encore un radical) se plaint du poids de la ville de Genève. Et laisse entendre qu'au fond, il ne serait peut-être pas mécontent de voir sa commune passer sous la coupe lausannoise. Comme nombre de maires genevois, il envie ses voisins syndics et les compétences qui sont les leur en matière notamment d'aménagement du territoire.

 

Deux grands absents auront marqué la soirée. Les Français et la Confédération. Les premiers sont les partenaires incontournable du grand Genève, que l'Etat français a érigé au rang de l'une des 19 métropoles européennes de l'Hexagone (un million d'habitants en 2025) et Berne qui promet de répartir 3.5 milliards dès 2010 pour améliorer le trafic au sein des 35 agglomérations qui doivent rendre leur copie d'ici la fin de l'année.

 

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