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  • La gare de Paris n'a pas séduit les Genevois

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    Il y a donc une gare de Lyon à  Paris, mais il n'y a pas de gare de Paris à Genève (ni de Lyon ni de Zurich ni de Berne d'ailleurs). Il y a une route d'Annecy à Genève où j'habite et une rue de Genève à Annecy. Comme il y en a une aussi à Annemasse, mais, à ma connaissance, il n'y a pas ni de gare ni de rue d'Annemasse à Genève... Pauvre banlieue!

    Quand le premier train de Bellegarde entra en gare de Cornavin, en 1858, notre cité était une petite bourgade, juste libérée de ses remparts, une presqu’île en terre catholique, bordée au sud par la Savoie encore indépendante et au nord par l'empire du Napoléon III, formé en "suisse" et copain de notre général Dufour.

    Genève n'était toutefois pas une cité comme les autres. Ses plus fortunés citoyens entretenaient des liens avec le vaste monde, noués notamment au travers de l'internationale calviniste. Faute d'investir son pays alentour, Genève était chez elle à Paris, Londres, Boston, Amsterdam, New-York, Moscou, Lucca...

    Cité de précepteurs, de drapiers, de financiers, d'imprimeurs, d'horlogers, d'ambassadeurs, Genève manqua le virage des maîtres de forge et son produit phare la machine à vapeur et le chemin de fer. L'arrivée du train de Lyon donna enflamma cependant les esprits et donna naissance à plusieurs projets avant qu'on ne fixe la gare à Cornavin. Jusqu'à la fin du XIXe siècle les projets se succédèrent en vue de relier la nouvelle gare au réseau de la Savoie, devenue française. Et c'est ainsi qu'on vit fleurir des gares en cul de sac à la Servette, à la Cité, à Rive. Puis aux Vernets, en 1870, comme l'illustre la gravure ci-dessous. 

    Bénédict Frommel, historien au Département du Territoire, a retracé en 2004 cette histoire dans une passionnance étude de 257 pages illustrées, disponible en ligne "Les chemins de fer du Canton de Genève, de 1840 à 1960". 

    A l'heure où la grenouille CEVA se fait appeler Léman Express, la lecture de ces pages est aussi roborative qu'instructive sur Genève et ceux qui l'ont faite.

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    Une question, parmi d'autres, me turlupine encore à propos des horaires du plus grands réseaux ferroviaires transfrontaliers d'Europe:

    Pourquoi la ligne Genève-Bellegarde du Léman Express, en service depuis 1858, propose un dernier train au départ de Cornavin à 20h18 (arrivée 20h53)? Sur la ligne Eaux-Vive - Evian (en fonction depuis 1888), le LE circule jusqu'à 0h02 - jusqu'à Annemasse certes puis en car jusqu'à Evian. (Accessoirement, pourquoi n'est-il pas possible de prendre les TGV entre Genève et Bellegarde, où la vitesse de circulation permettrait au pire de voyager debout?)

     

    horaire CEVA Bellegarde vs Evian.jpg

    gare de lyon.jpgTout Genevois qui se respecte monte dans la capitale en train, descend à la gare de Lyon, se restaure au mythique Train bleu, prend la ligne de métro numéro 1... Quand les trains roulent évidemment, ce qui, reconnaissons-le, est le cas la majeure partie du temps et à des tarifs bien plus populaires que nos chers CFF.

    Dans le pays de Marianne, la liberté de circuler passe toutefois après le droit de faire la grève. Ce n'est pas un choix politique, c'est un fait, imposé par quelques syndicats adeptes de la démocratie populaire, c'est-à-dire de la dictature de quelques-uns sur le dos de tous. Qu'en pensent les gilets jaunes? Rien, les médias ne relaient pas ou que très rarement les humeurs de la majorité silencieuse.

  • 5000 Genevois ont répondu au questionnaires Genève 2050

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    30 ans plus tard, la Chine est la première nation la plus riche du monde. L'empire du milieu se hisse au niveau des Etats-Unis dans presque tous les domaines - ce jour, me signale Heidi.news, elle a fait décoller sa première fusée privée - (l'un et l'autre n'ont pas aboli la peine de mort, mais les Etats-Unis gardent une bonne longueur d'avance en matière de liberté, sans être exceptionnels). 

    Qui sera la puissance dominante en 2050? L'inde sera 2e derrière la Chine, dit PWC. Sans doute pas l'Afrique. Et pas non plus l'Europe qui se débattra, comme le Japon aujourd'hui, avec une population vieillissante et en diminution.

    La terre portera 2 milliards de personnes de plus que les quelque 7,7 milliards actuels, prévoit l'ONU. C'est dire si le prélèvement des ressources sera vif, inégalitaires et plus conflictuels, à moins que la technologie ne nous offre d'ici-là de quoi nourrir la planète grâce aux insectes et à la viande de synthèse, climatiser nos maisons et nos bureaux sans pomper dans les réserves de pétrole et de charbon, faire tourner nos prothèses cérébrales informatiques, nos exosquelettes et les robots de toute sorte grâce à l'électricité solaire ou nucléaire... La mobilité sera moindre car trop coûteuse en énergie. Les sites touristiques seront fermés pour les préserver des hordes de touristes. Chacun fera du ski, du surf, du tennis, du football, des voyages grâce à l'immersion virtuelle holographique. Plus vraie que nature.  

    Bref des enjeux considérables. Face à cet avenir, voici la première question que le Conseil d'Etat a posé aux Genevois (le sondage était ouvert du début mai à la fin juillet, mais il reste encore accessible ici). 

    Dans un blog publié sur Mediapart, parie sur l'imaginaire et cite Saint-Exupéry: Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité.

    Le sujet m'a inspiré plusieurs billets dont:  Quel Genève en 2050? Ni grippe, ni bug, ni Europe dans Genève 2050 En 2050, chaque citoyen genevois sera responsable de sa santé Genève 2050 et l'espace dans les 50 prochaines années  Genève en 2050... si

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    En bref, plus de crème chantilly au soya de Cartigny sur les framboises bio de Meinier, sans amande impossible à produire à Genève mais parsemé de quelques insectes au miel des toits tous verts d'une ville paritaire, sans voiture, sans chômeurs, sans pauvres, sans violence. Mais qui peu dire non?

    Les questions s'enchaînent toutes aussi complexes. Exemple question no 16. 

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    C'est quand l'avenir?

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    Franchement en 2050, le CEVA aura 30 ans. Pensez-vous qu'il reliera Annecy à Genève en moins de 30 minutes ce qui est le temps actuelle en voiture? Et la traversée du lac? Le sondage l'ignore. Pourtant les Genevois en ont voté le principe.

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    On arrive à la moitié du sondage. 

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    On arrive à la fin. Le questionnaire ignore les questions de genre et n'en reconnaît que deux.

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    5000 Genevois ont répondu au sondage en ligne, indique la page Facebook (suivie par 561 personnes) du projet lancé en septembre 2018 par le gouvernement genevois. Qui sont-ils? Combien de femmes, d'hommes, de jeunes, de LGTBIQ et +, d'étrangers, de Suisses, de Genevois? J'en fais partie mais, honnêtement, j'ai répondu de manière assez désinvolte à cette enquête. Dès le début, j'ai eu le sentiment d'un jeu un peu pipé. Pour vous en convaincre, je publie quelques questions ci après.

    Genève 2050, le projet annoncé par Pierre Maudet lors du discours de Saint-Pierre en mai 2017, n'a pas mobilisé les foules. 2050 ce n'est que dans 30 ans pas plus loin que 1990 quand le monde du XXe siècle bascula dans la XXIe avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement sans effusion de sang de l'empire soviétique. 

  • Le pactole d'Anières et les petites cachoteries de notre grand argentier

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    400 millions, ça n'est jamais que la moitié du renflouement urgent de la caisse de retraite des fonctionnaires genevois que David Hiler a inscrit aux comptes d'Etat en 2013. Ça ne représente que cinq ans du solde du renflouement de cette même caisse de pension, qui compte encore a l'Etat quelque 170 millions de francs chaque année jusqu'en 2052... Une histoire qu'on ne lit pas sur le site de la CPEG. Amnésie, amnésie...

    400 millions, c'est un peu plus de la moitié des investissements annuels du canton, un quart du prix du CEVA. C'est encore un petit cinquième du coût des casseroles de la banque cantonale (joliment appelé stratégie résurrectionnelle d'une banque), au remboursement partiel duquel son patron, M. Goetschin, ne veut pas contribuer à plus que les 3,6 millions convenus par année... Il faudra à ce rythme 611 millions d'années pour éteindre les dettes des folles années 80...

    Pour Anières, 120 millions, c'est évidemment gigantesque puisque cette somme équivaut à 12 fois son budget annuel. Or la commune de la côte dorée genevoise - elle est une qui dépense le plus par habitant - est non seulement sans dette mais, faute d'avoir baissé les impôts, elle a accumulé une réserve égale à trois fois sa dépense annuelle. Même la donation du duc de Brunschwig à la Ville de Genève à la fin du XIXe siècle n"était pas aussi considérable. Qu'Anières touche le pactole est juste un scandale et la démonstration la marque d'un manque d'anticipation politique - mais le silence de Dal Busco ne permet pas de conclure définitivement.

    Car l'autre question brûlante de cette affaire tient à son timing. Depuis quand le Conseil d'Etat savait? Une telle affaire ne se conclut pas en un jour. Le fait que le pactole soit inscrit aux comptes 2014 suggère que l'opération s'est conclue au cours de l'année dernière. Avant ou après le débat budgétaire qui a tenu en haleine la classe politique tout l'automne et nous vaudra cette année de voter sur quelques coupes dans les dépenses sociales?

    Quand le Conseil d'Etat s'est trouvé en l'an 2000 devant l'obligation de renflouer la banque cantonale, le duo Grobet Calmy-Rey a concocté une législation, très favorable à la banque, frappée d'une clause d'urgence qui a empêché sa contestation par voie référendaire. Dans le cas d'espèce, il n'y a pas d'urgence. Mais sans doute le temps de modifier la législation pour empêcher qu'une commune bénéficie seule d'un pactole supérieur à la moitié de son budget annuel, dont elle n'a pas à l'évidence besoin, qui va bouleverser la péréquation financière des communes pendant plusieurs années et qu'elle touche sans avoir levé le petit doigt.

    etat distributeur dessin.png400 millions pour le canton, 120 pour la commune d'Anières sont tombés du ciel au détour d'une "transaction patrimoniale couverte par le secret fiscal". La nouvelle, connue d'un petit cercle d'initiés depuis quelque temps, est devenue publique tard vendredi soir. Elle éclaire soudain les déclarations récentes des initiés qui considèrent que le bénéfice 2014 qui ne sera annoncé officiellement qu'à la fin mars - pourquoi un délai si long? - devrait être consacré à rembourser la dette du canton et non à servir les multiples quémandeurs que cette soudaine manne ne va pas manquer de réveiller.

    Remettons cet héritage ou cette donation d'un vieil oncle célibataire ou cette régularisation d'un banquer devenu anonyme (?) dans son contexte et en perspective.