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  • Socialistes, PLR... c'est dur la campagne à Genève

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    Les discours paraissent sortir des mêmes moulins à prières. Precautionneux, sans grandes ambitions, généralistes, répétitifs. Personne ne promet des lendemains qui chantent. En Suisse, la démocratie directe émascule, on le sait et eux aussi, les politiciens. On n'avance qu'à petits pas, voire à très petits pas. Quand on avance. La législature qui s'achève laisse un goût amer. À la décharge du Conseil d’Etat, on rappelle qu’aucune majorité n’est sortie des urnes en octobre 2013 et que le parlement genevois est champion suisse des fanfaronnades oratoires. Son ordre du jour n’est jamais épuisé et ses 23 commissions, un autre record national, coutumières de nombreux rapports souvent longs.

    Petit bilan non exhaustif de la législature 2014-2018

    Genève a raté la réforme de l'impôt unique des entreprises (Vaud l'a fait).

    Le Canton n'a pas réformé sa gestion du personnel de ses quelque 45’000 employés (Vaud l'a fait).

    La nouvelle répartition des tâches entre les communes et le canton a accouché d'une souris (petite la souris) (Vaud l'a fait). C’est la faute à Longchamp, dit le président de son Communes genevoises et candidat PS, Thierry Apothéloz. 

    La réforme de la fiscalité et des finances communales n’a pas été engagée (Vaud l’a fait). 

    La dette publique reste la première de Suisse (mais les actifs dont certains ont été réévalués permettent de calculer encore une fortune au bilan de l’Etat) quand Vaud a réduit son endettement de 7 à un milliard de francs. À Croix-de-Rozon, Salerno a répété que Genève  ne dépense pas trop et que la dette n’est pas un problème.

    L'instruction publique n'a pas doté les élèves des outils qu'offrent les nouvelles technologies de l'information ni former les profs à cet effet (Vaud ne l'a pas fait).

    Les procédures en matière d'urbanisme et d'autorisations de construire ont été un peu simplifiées mais restent bien plus complexes et longues que dans les autres cantons.

    Quelques phases vertes ont été testées sur quelques axes routiers, avec succès, et le bitume phonoabsorbant a réduit un peu la pollution sonore, mais les bouchons demeurent.

    La traversée du lac, qui n'est plus une compétence cantonale, attendra 2040 au plus tôt, mais le Conseil d’Etat s’entete. Le CEVA accapare plus du tiers des investissements.  Ses gares n'auront pas de parkings, en raison notamment du refus des Genevois d'en cofinancer la construction hors des frontières cantonales, gelant du même coups le développement du Grand Genève.

    Les Genevois paient la cotisation maladie la plus élevée du pays sans que leur bulletin de santé soit meilleur qu’ailleurs.

    Le seul texte de loi stratégique de la législature, a dit Maudet a Troinex, est la réforme de l'organisation de la police qui a obtenu un tout petit oui devant le peuple et qui peine à se mettre en place en raison de la résistance passive et active d'une partie des policiers. 

    Et la justice? Quelqu’un peut-il me dire si son bilan est positif?

    89A55B65-FC4F-42AC-9856-3465D3BF2F5C.JPGLes trois candidats socialistes au Conseil d'Etat étaient ce vendredi à l'épicerie-bistrot l'Eki-thé, à deux pas de chez moi. Le commerce est géré sur le mode de l'économie sociale et solidaire, un seul salarié, plusieurs bénévoles. Une quinzaine de militants, deux ou trois candidats au Grand Conseil, un PLR et une PDC ont répondu à l'invitation de la section du PS Genève-Sud. La table est mise. Elle est accueillante. En octobre 2013, 69 bulletins socialistes ont été comptés à Bardonnex, 5% des 1361 électeurs de la commune (54% ont exercé leur devoir civique). Où sont-ils ces électeurs socialistes?

    Les trois candias libéraux radicaux au Conseil d'Etat étaient ce samedi matin à la salle communale de Troinex, à deux pas de chez moi. Une petite centaine de militants et de curieux ont répondu à l'invitation des sections PLR de Bardonnex, Troinex et Veyrier, dont une grosse dizaine de candidats. Le PLR fête les rois et offrent aux convives des couronnes et des galettes à la frangipane. Des ballons bleus gonflé à l’hélium butent sur le plafond bas. Quatre conseillers municipaux PLR de Bardonnex ont fait le déplacement. En 2013, les urnes ont livré 173 bulletins PLR, soit 12,7% du corps électoral. 

  • Ah, Zurich! Ah, Basel! Oh Genève!

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    Avec Ledergerber, nos conseillers d'Etat seront dans un rêve.

    Voilà un socialiste qui fut rien moins que le city manager de sa ville, un patron, comme le municipal Olivier Francey l'est pour la ville de Lausanne lui qui a inauguré le M2 en août 2008. alors que le CEVA est toujours en rade (comme la traversée éponyme), pourtant les deux projets ont été voté la même année 2001...

    Zurich n'est pas seulement une capitale. C'est une commune dont le budget rivalise avec celui du canton de Genève, non seulement parce que la commune de Zurich occupe une territoire six fois plus grande que celui de la commune de Genève et abrite deux fois plus d'habitants, mais aussi parce que les compétences de la Ville sont autrement plus importantes que celles des communes genevoise. 40% du budget total du canton et des communes de Zurich sont gérés par les communes alors que ce taux est à peine de 20% à Genève.

    Bref nos conseillers d'Etat pourront rêver d'une ville de Genève qui aurait absorbé les villes de la banlieues et acquis le poids de la ville de Zurich. Qu'ont-ils fait pour aider la Constituante à réaliser ce rêve?

    * Le communiqué du Conseil d'Etat ne dit pas si l'ambassadeur de la région Robert Cramer est aussi de la réunion ou s'il sera dans les coulisses, comme le nouvel architecte cantonal qu'on n'a pas encore beacoup entendu.


    A lire en rapport avec ce billet

    Le blog de Xavier Comtesse

    conseil d'etat.jpgOutre la fessée administrée aux garnements de la Constituante - une réaction assez puéril d'un gouvernement qui n'a eu de cesse de mettre les bâtons dans les roues d'une assemblée voulue par 80% des Genevois en février 2008 - notre Conseil d'Etat a annoncé mercredi qu'il retourne ce jeudi à Chamonix sur les bancs de l'école. Les professeurs sont:

    - l'ancien maire de Zurich, le socialiste Elmar Ledergerber, dont la Genève officielle avait boudée l'excellente conférence donnée, le 7 mars 2008, à Uni Bastions à l'invitation de la Nouvelle société helvétique et la Fondation pour Genève,

    - l'incontournable machine à moudre des idées Xavier Comtesse d'Avenir Suisse qui expliquera sans doute à nos sept sages combien les pouvoirs mous (soft power) font le monde de demain tandis que leur hard power coupe les cheveux en quatre dans des territoires archaïques

    - et le professeur Jacques Lévy, professeur ordinaire de géographie et d’aménagement de l’espace à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, que je n'ai pas l'honneur de connaître. En revanche, j'ai suivi avec attention les travaux du professeur Harry Gugger, ex-membre du bureau Herzog & de Meuron (à qui l'on doit MetroBasel), qui, à l'invitation de la Chambre de commerce et d'industrie de Genève, pense qu'on peut largement loger 100'000 nouveaux Genevois dans un cercle de 3 km autour du centre ville.

    Les géographes, urbanistes, futurologues et autres juristes de notre bonne Alma Mater apprécieront sans doute de n'être pas invités. Le Conseil d'Etat aurait pu également inviter l'architecte genevois Charles Pictet à qui l'on doit le premier concours sur le quartier La Praille Acacias et qui propose une vision pour Genève d'une belle ambition en délocalisant la gare de La Praille à Colovrex. *

    On n'est, c'est vrai, jamais prophète en son pays...

  • Pour une réforme de la gouvernance des communes et du canton en profondeur

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    Quelle gouvernance nous prépare la Constituante? On n'en sait rien officiellement muselée que nos constituants sont lorsqu'ils travaillent en commission. Le radical Thomas Buchi, membre d'écologie libérale et fabriquant d'un pont en bois qui ne sert à rien et qui, me dit-on, n'a pas que des amis au Grand Conseil, a soulevé un tout petit peu le voile lors de la dernière passe d'arme relative crédit supplémentaire que la Constituante demande à la Commission des finances. Il serait question de réduire le nombre de député à 80. Quelle révolution!

    Je me permets donc de proposer une réforme plus ambitieuse qui d'un coup voudrait transformer le pouvoir des communes et le mode d'élection du Grand Conseil. Dans la foulée on réformera aussi le Conseil d'Etat et on élira toutes ces autorités en un seul scrutin. A deux tours pour ce qui est des magistrats de l'exécutif.

    Je propose donc au terme d'un processus d'adaptation qui devrait durer douze ans, soit trois législature, d'élireun Grand Conseil de 120 membres égaux élus selon deux modes: (chaque électeur dispose de deux voix comme en Allemagne)

    • soixante députés élus au suffrage majoritaire. Les circonscriptions correspondent aux communes actuels (regroupées selon leurs affinités pour les plus petites d'entre-elles) et aux grands quartiers. Ces députés sont également maires de leur commune/quartier. Ils sont des magistrats professionnels à plein temps et exercent des activités d'animation et de juges de paix de premier niveau. Ils sont dotés de budget et d'une petite administration. Deux à quatre maires adjoints sont élus avec eux à la proportionnelle pour exercer les responsabilités communales dévolues par le canton. Les Conseils municipaux sont abolis, la souveraineté fiscale communale aussi.
    • soixante autres députés sont élus le même jour selon le système proportionnel. Le canton forme une seule circonscription. Le quorum est réduit à 1%, assurant la représentation des minorités.

    Le même jour, comme c'est le cas actuellement dans les autres cantons suisses, a lieu le premier tour de l'élection du Conseil d'Etat (scrutin majoritaire à deux tours).  Le nombre des Département reste à sept. Les dicastères sont

    1. les finances et les agences publiques (aéroport, SIG, TPG),
    2. les institutions (Justice, Police, contrôle de l'habitant),
    3. l'environnement (voirie, parcs) et la santé,
    4. l'économie et la solidarité les droits politiques et les communes,
    5. l'éducation et la jeunesse,
    6. le territoire et les infrastructures.
    7. la culture et les sport

    La législature dure quatre ans. La durée des mandats n'est pas limitée.

    Les mots clés de cette réforme sont représentativité, légitimité, professionnalisation partielle, efficacité, économie, plasticité. Je reviendrai sur ces mots clés dans de prochains billets.

    Votre avis m'intéresse évidemment. Bonne journée à tous.

    nouveau grand conseil.jpgLe canton de Genève est minuscule. Mais c'est un ogre. Il engloutit plus de sept milliards de francs par année (sans compter le 1,9 milliard des communes). Tant mieux pour les Genevois, encore que sans doute on pourrait faire mieux pour moins cher. Il n'est en effet pas du tout sûr que les Genevois soient en meilleure santé, mieux formés, plus actifs (moins de chômeurs), sans bien sûr évoquer le BNP, le bonheur national brut, dont personne n'a parlé durant cette campagne. On a parlé CEVA, un projet dispendieux du XIXe siècle. On a parlé gendarmes dans les rues et nouvelles prisons. On a parlé filet social plus serré et on s'est offert une baisse d'impôt.

    On n'a pas ou très peu parlé du projet d'agglomération concocté par Robert Cramer et ses technocrates sans aucun débat démocratique. On n'a pas parlé prix de revient des services de l'Etat, on n'a pas parlé non plus de la gouvernance de la République. Certes ce sujet est désormais la tasse de thé de la Constituante qu'un Grand Conseil gouverné par une droite aux abois, sans vision, ni projet pour Genève, tient par une laisse courte.