Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : ligne

  • Un TGV (Lyon) Genève-Zurich (Munich)?

    Imprimer

    Daniel Mange s'en désole et réclame pour 2050 une ligne TGV à travers la Suisse et sa connexion avec le réseau européen. Est-ce bien raisonnable? Est-ce possible? Au vu des défis géographiques, fonciers, financiers, une telle nouvelle ligne paraît bien utopique. Prenez le tracé Genève, Lausanne peu accidenté, on pourrait longer l'autoroute sur la majeure partie de son tracé. Cependant la densité du bâti sur le plateau suisse rend peu probable une vitesse supérieure à 200 kn/h.

    D'autre part, le train favorise les grands centres. Jamais le TGV suisse s'arrêtera à Nyon, Yverdon, Neuchâtel, Soleure, Lucerne ou Winterthur. Enfin, le train reste un mode de transport coûteux uniquement intéressant pour les pendulaires qui sont seuls dans leur voiture.

    Il faut bien reconnaître que le réseau CFF est un grand RER, contraint par ses propres limites. Il ne répond ni au maillage fin que seul assure les véhicules privés et les bus ni au maillage européen au-delà de 3h de voyage, sauf pour les touristes.

    Photo (cliquer sur l'image pour l'agrandir): Croix fédérale de la mobilité: les transformations planifiées sur l’axe Ouest-Est, selon Olivier Français (tiré de sa conférence «Histoire du rail en Suisse et perspectives pour le futur» du 20 novembre 2017).

     

    A propos d'autres projets genevois, voir:

    Le site, hélas endormi, de 500 mètres de ville en plus.

    Le projet également endormi de l'architecte Charles Pictet de déplacer la gare de La Praille à Colovrex

    La création d'une branche du Leman express sous la colline de Bernex 

    et bien sûr le projet le plus avancé quoique contesté par l'ingénieur Weibel de la construction d'un gare souterraine à Cornavin (coût 1,6 milliard) et d'une boucle reliant la ligne de Paris en passant sous la gare de l'aéroport.

    En attendant, la revitalisation de la ligne Tonkin (celle des Carpates l'a été), 

    l'eurométro Lyon-Cointrin ou encore

    la remise en fonction de la ligne du pays de Gex et sa connexion à  Nyon et à Meyrin.

    daniel mange genève st gall.jpgL'histoire des chemins de fer dans la région genevoise est longue et davantage ponctuée d'échecs et que de succès. Celle des chemins de fer suisses est plus ambitieuses et vient, en ouvrant le tunnel de base du Lötschberg et plus récemment du Gothard, de reprendre provisoirement la tête des plus longs tunnels du monde. Des milliards pour la mobilité des marchandises surtout. Il suffit de voir les bouchons qui n'ont pas diminué de part et d'autre du tunnel routier à l'heure des vacances. Pour le reste, comme le note l'ingénieur Daniel Mange dans son blog de ce jour, nos trains circulent sur des tronçons dessinés au XIXe siècle. 

    Créer une nouvelle ligne à "grande" vitesse entre (Lyon) Genève et Zurich voire Saint-Gall, voire Munich ou Stuttgart devrait être le prochain objectif des CFF. Mais il n'en est rien. La régie publique peaufine son vieux réseau, rajoute une troisième voie ici, creuse un petit tunnel là. On va à Paris - 540 km - en 3h08 et à Zurich - 280 km - en 2h41. 

  • Berne donne des ailes à l'Administration genevoise

    Imprimer

    Le recensement fédéral de la population de 2010 qui se fera à partir du registre de la population est le catalyseur d'une nouvelle révolution informatique à l'Etat de Genève. La loi fédérale sur l'harmonisation des registres met en effet les administrations publiques dans l'obligation de définir d'une même manière les noms, les adresses, les bâtiments. Ce travail était en cours, mais à la vitesse du fédéralisme suisse. Le crédit programme de 30 millions qui est sur le bureau du Conseil d'Etat et que Mark Muller espère déposer au Grand Conseil cette année encore va en accélérer l'exécution.

     

    Dans la foulée, quelques vingt-cinq nouvelles prestations seront offertes en ligne aux habitants du canton. Jean-Marie Leclerc a dévoilé les grandes du plan AeL (Administration en ligne) à l'issue de la 17e Journée des technologies de l'information organisée à l'Ecole d'ingénieurs. Les domaines qui seront mis en ligne seront les suivants:

    • Impôts en ligne, y compris l'impôt à la source
    • l'aide sociale
    • le portail de la population
    • le service des automobiles
    • les autorisations de manifestations
    • les PME Genève
    • le dossier de construction électronique
    • la gestion administratives des praticiens
    • l'espace école en ligne

     

    Le patron du Centre des technologies de l'information de l'Etat (CTI) promet des réalisations concrètes dès l'an prochain.

     

    Le projet pionnier du vote par internet a en fait servi de laboratoire au CTI. Y ont été testées notamment des procédures de sécurité parmi les plus pointues au monde. C'est que l'Etat ne peut pas croiser les données qu'il détient et dont il doit conserver l'intégrité sur des dizaines d'années sans garantie du discrétion totale aux citoyens. Autre leçon tirée du vote en ligne, le partenariat public privé et le laboratoire d'essai et de test du projets.

     

    La partenariat public privé sera mis en oeuvre pour financer les infrastructures nécessaires et un AeL Center sera mis en place qui permettra de tester avec les usagers les nouveaux services offerts. Jean-Marie Leclerc assure que chaque franc du crédit programme de 30 millions, qu'il nomme également crédit d'impulsion, rapportera à l'Etat et aux citoyens. L'enveloppe a été dimensionnée en fonction du degré de maturité des projets déjà en cours et du socle technologique nécessaire. Il comprend également des moyens pour accompagner le changement et assurer une bonne conduite du plan AeL. Il ne sera pas facile en effet de mettre au diapason des administrations qui travaillent côte à côte mais vivent parfois sur des planètes différentes.

  • Nombrilisme genevois 2

    Imprimer

    Dans toute cette histoire, pas un mot de la France qui relia Genève au monde ferroviaire deux mois avant la Suisse et met la dernière main à la ligne des Carpathes, avec des capitaux suisses, qui raprochera Genève de Paris de 20 bonnes minutes. La Foire de Genève qui accueillera l'exposition des CFF corrigera-t-elle cet oubli?

    Pour mémoire, c'est la compagnie privée Paris Lyon Marseille, la fameuse PLM, qui a lancé la première les travaux de liaison avec Genève et qui aurait souhaité une gare à La Praille ou à Annemasse. La nécessité de relier les villes suisses fait pencher la balance pour Cornavin qui sera installé tout comme la nouvelle basilique Notre Dame, dont on fête aussi cette année les 150 ans, à l'emplacement des remparts.

    Traverser Genève pour rejoindre la vallée de l'Arve était en effet plus simple que de devoir grimper jusqu'à Archamps où la SNCF peinait du temps de la vapeur à hisser ses trains. Combien, enfant, n'ai-je vu de convois patiner furieusement et même partir à reculons vaincus par cette côte qui est l'une des plus raides d'Europe.

    Le détail de la construction de la ligne est raconté sur le site Passion - trains .

     

    Article paru dans la Tribune du 25 juin 2008

    La voie entre Genève et Lausanne fête ses 150 ans

    Laurent Aubert,

    A 150 ans, la ligne de -chemin de fer Lausanne-Genève est loin de prendre sa retraite. Elle voit passer 200 trains de voyageurs par jour et 38 000 personnes. Pourtant, elle a bien failli ne pas voir le jour. Ou, en tout cas, être recalée au rang de petite ligne secondaire. A l'époque de sa construction, la guerre du rail faisait rage et plusieurs tracés étaient en concurrence. Au nord, on voulait construire une ligne allant de Genève jusqu'en Suisse alémanique en passant par Yverdon. Au sud, il était question de relier les deux bouts du Léman par la rive -savoyarde...
    En fiacre ou à dos d'âne...

    Il faut dire que si les Suisses sont aujourd'hui champions du monde de train, ils ont au début pris pas mal de retard sur leurs voisins. La première ligne de Suisse romande, entre Bussigny et Yverdon, a été construite en 1855. Avant, les transports se faisaient en diligence, char ou fiacre, ou encore, pour les marchandises, à dos d'âne.

    Ou alors par voie lacustre. Le premier bateau à vapeur de Suisse, le Guillaume Tell, est introduit sur le Léman à Genève en 1823. Il assure une liaison régulière avec Morges ainsi que des croisières jusqu'à Vevey le week-end. Il a une capacité de 200 personnes et une vitesse de pointe de 13 km/h.

    Suite au succès de ce mode de transport, les différentes compagnies genevoises et vaudoises se livrent une concurrence acharnée qui fera rapidement croître la puissance et la capacité des engins. Côté route, 500 diligences de la Poste sillonnent le pays à une vitesse moyenne de 8 km/h. Il faut donc bien huit heures pour faire Genève-Lausanne. Avec l'ouverture de la ligne ferroviaire, les deux villes ne sont tout d'un coup plus qu'à une heure et vingt minutes l'une de l'autre. En 1859, il y a déjà six allers-retours par jour.
    Lausanne «hors de portée des chemins de fer»

    Mais la jonction n'aura pas été facile. Les bisbilles sur le tracé amèneront notamment l'Etat de Vaud à mettre la Ville de Lausanne sous tutelle pour avoir pactisé avec un Etat étranger (Fribourg). En effet, la commune, considérée hors de portée des chemins de fer», avait souscrit à 600 000 francs d'actions de la Compagnie d'Oron, pour que la Confédération impose le tracé topologiquement difficile de Berne-Fribourg-Lausanne. Ceci contre les projets de la Compagnie de l'Ouest qui a plusieurs concessions en terre vaudoise.
    Premier tronçon

    Cette dernière réunit un groupe de capitalistes anglais à un groupe suisse. Mais après des difficultés financières, les Anglais se retirent et sont remplacés par des Français. C'est Ouest-Suisse qui construira le tronçon Bussigny-Morges, inauguré en 1855. Puis celui qui relie Lausanne, en 1856. Mais le groupe a un adversaire de taille: la Compagnie Genève-Versoix, créée par les Rothschild et des banques anciennes, d'entente avec le gouvernement genevois. C'est elle qui reliera Genève au réseau français, le 18 mars 1858, date de l'inauguration de la gare Cornavin. En avril, Ouest-Suisse finit de prolonger la ligne de Morges à Versoix. Et le 25 juin, Genève-Versoix ouvre le dernier tronçon du même nom. Quant à la deuxième voie, elle sera achevée en 1879. On attend toujours la troisième.
    «Le potentiel d’augmentation est de 30 à 40%»

    Quel avenir pour la ligne ­Lausanne-Genève - La Plaine?

    Responsable Grandes Lignes, Vincent Ducrot répond à nos questions.


    Cet anniversaire ne souligne-t-il pas la vétusté de la ligne?
    Avec ces fêtes, nous voulons montrer le développement continu des transports. Cette ligne a été ouverte il y a cent cinquante ans, le matériel a fortement évolué, les temps de parcours ont été réduits, le nombre de voyageurs a explosé. Pour présenter l’histoire qui sous-tend la mobilité actuelle, nous avons choisi d’aller au-devant des gens au Comptoir de Lausanne et à la Foire de Genève. Ce ne sera pas une fête nostalgique avec de vieilles locomotives mais un événement tourné vers l’avenir.
    Quel est, selon vous, le vrai problème sur cette ligne?
    Le premier est lié à la topographie: il n’y a pas d’axe de délestage. En cas de panne, la ligne est interrompue, sans possibilité de contournement. Pour nous, c’est le problème le plus grave, qui ne peut pas être résolu. Le nombre de places assises est aussi un problème aux heures de pointe, mais il n’est pas spécifique à Lausanne-Genève. On le rencontre aux abords de toutes les grandes agglomérations.
    Allez-vous appliquer des tarifs différenciés?
    On va forcément y arriver. Mais il ne faut pas en attendre un changement des habitudes des pendulaires. Cette mesure s’adresse plutôt à une nouvelle clientèle qui peut partir plus tard parce que ça coûte meilleur marché. Ça ne touchera guère Lausanne-Genève où les pendulaires forment l’essentiel de la clientèle.
    Quel est votre pouvoir pour faire avancer la troisième voie?
    Notre rôle est de préparer les études pour l’Office fédéral des transports qui planifie et arbitre. Le désavantage de la troisième voie est qu’elle n’induit pas d’effet réseau sur l’ensemble du système ferroviaire. Même si elle est très importante pour la région. Notre position est qu’il est possible d’absorber la croissance du trafic dans les années à venir et que la troisième voie sera indispensable à l’horizon 2020-2030.
    Comment se présentera-t-elle?
    Le risque, si on construit la troisième voie tout de suite, c’est de la faire au mauvais endroit. Sur cet axe, notre objectif est d’accélérer le temps de parcours entre Lausanne et Berne. Il faudra en tenir compte pour déterminer la position idéale des tronçons à trois, quatre voire cinq voies que nous voulons construire. Car poser une troisième voie sur toute la ligne serait une aberration. Il vaut mieux raisonner en termes de croisements et de séparation du trafic.
    Quelles sont les solutions dans l’immédiat?
    Nous allons engager systématiquement des Intercity à deux niveaux. En trafic régional également, des trains à deux étages seront introduits. Nous comptons aussi sur l’OFT qui doit différencier le prix des sillons (ndlr: droit de passage sur la voie) pour inciter le trafic marchandises à circuler aux heures creuses.
    Qu’en attendez-vous?
    Le potentiel d’augmentation est de 30 à 40%. C’est beaucoup mais ça dépendra de l’évolution du trafic. Actuellement, la croissance est de 7% par an!
     

    loco à vapeur.jpg"Le miel coule dans les oreilles romandes". Le Temps nous a raconté jeudi une belle histoire d"amours ferroviaires sur la ligne Lausanne-Genève" où l'officialité alémanique concédait l'urgence - toute relative on est en Suisse - de la 3e voie CFF. Le gratin politique de la mobilité romande s'est donc assis dans un train d'époque pour commémorer les 150 ans de la ligne Lausanne Genève (ici et ). Le convoi est allé jusqu'à La Plaine, gare terminus! Non sans faire escale à Satigny, histoire de déguster quelque rouille du sieur de Châteauvieux. Au dessert, on a  parlé donc parlé de la troisième voie. Le lendemain, la Tribune qui avait boudé l'événement a raconté une matinée du patron des CFF au contact des pendulaires. Au ras du ballast.