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Une ligne de chemin de fer qui ne sert plus qu'à véhiculer les poubelles. Sera-t-elle un jour reliée sur le ligne suisse du côté de Coppet et de Nyon? ne pourrait-elle pas se brancher sur la gare de la Zimesa toute proche et devenir le CEVA de l'ouest du bassin genevois?
Il est vrai que le centre commercial est sur le carrefour de la route expresse à quatre voies du Pays de Gex, alors que la gare de Thoiry est en rase campagne.
- Tiens, voilà justement le bus Unireso qui circule du village aux Avanchets en s'arrêtant comme de juste à la gare abandonnée et au centre commercial achalandé. Trois quarts d'heure tout de même pour se rendre en ville, quand une voiture met moins d'une demi-heure.
J'habite du côté du Salève et ne vais que rarement du côté de Thoiry. Thoiry pour de nombreux Genevois, c'est la Migros du Pays de Gex. Pour la Tribune, c'est un ancien collègue devenu maire. C'est le pied du Jura qui dresse sa façade de sapins sombres et de feuillus plus clairs sans issues. Thoiry c'était aussi une gare du chemin de fer qui de Divonne irriguait tout le versant genevois du département de l'Ain jusqu'à Bellegarde.
Ainsi l'axe gare du Prâlay aéroport gare d'Annemasse viendrait compléter l'axe nord sud actuel, offrirait un vrai désengorgement de l'autoroute de contournement et une vraie opportunité pour la France de revitaliser la ligne de chemin de fer Annemasse Annecy, mettant Lausanne à moins d'une heure de la cité olympique 2018!
La Tribune donne ce matin les détails de l'étincelle qui permet de repenser - pour le XXIe siècle et non par l'exécution d'un projet de 1912... - les circulations routières et ferroviaires de la région. Cornavin deviendrait la gare des RER, la gare de l'aéroport celle des grandes lignes TGV (Paris-Bourg en Bresse-Genève-Annemasse, Zurich-Berne-Lausanne-Genève-Lyon, Bâles-Genève- Annecy- Chambéry- Grenoble). Yverdon par une ligne à grande vitesse ne serait qu'à moins d'une demi-heure de Cointrin de quoi permettre aux partenaires de la Lake Geneva Region de planifier une deuxième piste de l'aéroport de Genève dans la plaine de l'Orbe à l'horizon 2050.
Bémol! Espérons que lamotion électoraliste du libéral Ameunier ne précipitera pas cette idée qui mérite une étude sérieuse dans un bras de fer partisan dont Genève a le secret. [cliquer sur l'image pour l'agrandir]
* En 2005, prenant le contre-pied de la politique urbanistique officielle, un groupe d'architectes lançait un concours international d?idées intitulé « Genève 2020 ». Son objet, la requalification d'une zone industrielle située au coeur de l'agglomération genevoise, le quartier Praille-Vernets-Acacias. Cette initiative, issue de la société civile, a rencontré un écho considérable auprès du public. Elle a conduit les autorités à réviser leur doctrine, puis à entreprendre une démarche de planification.
Cet ouvrage présente, de manière claire et didactique, les projets du concours « Genève 2020 » en proposant plusieurs clés d?interprétation. Il permettra de nourrir le débat sur l'avenir de ce site, d'une importance stratégique majeure pour Genève. Ce livre peut être commandé sur le site Internet des éditions infolio www.infolio.ch
ça fait quatre ans qu'il réfléchit et bâtit son projet. Depuis qu'il a lancé avec quelques collègues de la FAS Genève le concours d'architectes Genève 2020*, sur le losange Praille-Acacias-Vernets. Le premier prix fut décroché par un Zurichois. Il s'étendait aussi sur la gare de marchandises de la Praille, qui tourne au ralenti depuis des lustres. Il y proposait la revitalisation du cours inférieur de l'Aire, là où cette rivière plonge sous l'autoroute des jeunes. Charles Pictet est un arrière-arrière- ...- petit neveu de Charles Pictet de Rochemond, l'homme qui au congrès de Vienne rattacha Genève à la Confédération, dont la demeure, devenue mairie de Lancy, etait une ferme modèle où Pictet de Rochemond avait acclimaté des moutons mérinos.
Ce lointain cousinage dit les racines de cette architecte cosmopolite, très peu banquier, libéral écolo, président de la FAS Genève, dont l'idée de délocaliser la gare de la Praille et les entreprises qui y sont attachées au Prâlay, au nord de la piste de Cointrin, peut dynamiser le projet d'agglo franco-valdo genevois en rendant évidentes deux infrastructure manquantes aujourd'hui: Un tunnel ferroviaire et autoroutière de la rade entre le Vengeron et Choulex et une deuxième ligne ferroviaire à grande vitesse entre L'aéroport et la ligne Milan-Paris, quelque part entre Lausanne et Cossonay.
Côté passion un très bon débat donc. Côté démocratie participative, le score est plus difficile à établir. Match nul? Retour sur un événement médiatique et perspective si le résultat devait être négatif dimanche prochain. Je parie pour ma part qu'il n'en sera rien et que le crédit sera adopté par 60% des citoyens. Moins ce serait un giffle à la classe politique genevoise.
Les partisans et opposants du CEVA ont surtout répété leurs arguments en boucle.
"Le tracé du CEVA est peut-être ancien, a déclaré Robert Borrel, mais le vôtre est vieux!" L'ancien maire d'Annemasse a tout de même concédé que le barreau sud n'a pas toujours été un projet sans avenir. Il fut un temps, à la fin du siècle dernier où le barreau sud était le projet phare des décideurs de Genève et de la région (voir à ce sujet l'analyse d'alp Rail datant de1998), qui espéraient relier non pas seulement la vallée de l'Arve à la Côte vaudoise ou Thonon à Nyon, mais avaient l'ambition de relier le plateau suisse à Grenoble (et surtout à la ligne TVG Lyon Turin), via une ligne moderne à construire entre Saint-Julien et Annecy.
Dix ans plus tard, c'est une autoroute qu'une entreprise privée a bâtie et fait financer par un péage: un projet PPP comme on dit en Suisse. Un partenariat public privé qui a sonné le glas du barreau sud. En tant que ligne internationale. Pas forcément en tant que ligne RER. J'ai déjà eu l'occasion de citer l'étude de l'architecte Barthassat qui propose après le CEVA un RER La Praille Saint-Julien Bernex, Satigny Saint Geny Gex Divonne Nyon.
Le barreau sud a donc encore de l'avenir. Tout comme une traversée du lac conjointe avec le bouclement est du périphérique genevois qui connectera bien mieux que le tracé du CEVA Cointrin à la vallée de l'Arve et à Annecy (pour autant que Réseau ferré de France veuille bien améliorer la ligne actuelle). Musique d'avenir donc.
Si le 29 novembre le vote devait être négatif - ce que je ne crois pas - ce serait la marque d'un divorce grave entre la classe politique et les Genevois. Divorce durable, car l'on entend ici et là que le refus d'un crédit supplémentaire de 113 millions ne saurait remettre en question le crédit principal de 1,47 milliard de francs.
Il était sur ce point très intéressant d'entendre jeudi soir à Uni Mail Mark Muller affirmer, à la suite de l'ancien maire d'Annemasse, que tous les chantiers publics connaissent des dépassements. Lors de la conférence de presse du séminaire mobilité organisé par le projet d'agglomération franco-valdo-genevois le 5 novembre dernier à St-Cergue, Robert Borrel a clairement répondu à un journaliste que "compte tenu de la dimension du budget global du CEVA, il ne devrait pas être difficile de trouver des économies à hauteur du crédit supplémentaire demandé."
Quelle foire d'empoigne, jeudi à Uni Mail! Quel ramdam! Rarement débat genevois aura été aussi disputé. Fabienne Freymond Cantone, municipale chargée des Finances à Nyon, députée socialiste vaudois, a eu bien du mal en fin de soirée à se faire entendre. Chahutée elle aussi par les opposants au CEVA, de loin champions dans l'invectives des débataires. (Voir son interview vidéo ci-dessous et le fil du débat ici)
Du côté des partisans, ce n'était pas mal non plus, mais ce sont plutôt des applaudissements qui ponctuaient les bons mots ou les tirades des quatre invités de la Tribune favorables à la liaison ferroviaire entre Cornavin et Annemasse, que Genève attend depuis 100 ans.