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  • Rebaptisons la Compagnie 1602 et instaurons le 21 juillet jour férié!

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    Certes la paix de 1603 fut une paix imposée par les puissants d'alors, Henri IV et le pape. Mais elle fut tenue et si cet accord de raison ne s'est jamais transformé en mariage d'amour, d'où l'anachronisme des frontières actuelles et le dédain ancestral dans lequel les Genevois tiennent leur arrière-pays naturel, il assura à la région une prospérité durable.

    Dans un article de la Tribune paru le 18 juillet 2003, Etienne Dumont rappelle l'événement. Le Traité de 1603 ne satisfaisait ni les Genevois qui auraient bien voulu à l'époque occuper tout le territoire entre Salève et Jura ni le duc de Savoie qui n'octroya pas la souveraineté mais ne put jamais remettre les pieds dans la cité. Il est ainsi fondateur de l'exception genevoise qui durera jusqu'à l'entrée dans la Confédération du canton arrondi aux communes réunies par les traités de Paris le 20 novembre 1815 et de Turin le 16 mars 1816 (à lire l'article I qui définit la nouvelle frontière de Genève avec la Savoie) et grâce aux ambassades de Charles Pictet-de-Rochemont.

    Bref il est temps de rebaptiser la Compagnie 1602 en Compagnie 1603 et de décrêter le 21 juillet jour férié!

     

    21 juillet 1603, Genève et la Savoie font la paix

    par ETIENNE DUMONT

    Le 12 décembre 1602 ancien style, c'est-à-dire pour les adeptes catholiques du nouveau Calendrier grégorien le 22 décembre, les Genevois se retrouvaient escaladés, mais heureux. Ils avaient repoussé l'invasion savoyarde, dernier épisode en date d'un conflit qui n'osait pas dire son nom. Depuis des années, les escarmouches se multipliaient Nos compatriotes ravageaient volontiers les terres du duc Charles-Emmanuel. De 1589 à 1601, ils avaient même occupé le Pays de Gex, que s'était alors arrogé Henri IV. On peut lutter contre ses ennemis, pas avec ses amis.
    «C'est une histoire extraordinaire», explique Olivier Patio, auteur l'an dernier avec Béatrice Nicollier du beau livre Comprendre l'Escalade. «Les Genevois auraient bien voulu reprendre la guerre. Charles-Emmanuel n'avait rien abandonné de sa superbe. C'est l'Europe qui les empêchera de se battre. Elle amènera à la table de négociation des gens qui n'avaient aucune envie de s'y asseoir.» L'Escalade mettait en danger un fragile équilibre après des décennies de guerres de religion. Il ne fallait pas y toucher. Avec raison! La prochaine fois que cet ordre se verra menacé, ce sera à Prague en 1618. Commencera alors la Guerre de Trente Ans, la plus meurtrière que connaîtra jamais le continent.

    Otages savoyards à Genève

    Chacun presse donc ceux sur lesquels il exerce une influence. Henri IV admoneste les Genevois, qui ont mis la main sur Saint-Genis d'Aoste. Le pape et le roi d'Espagne sermonnent Charles-Emmanuel, qui a proposé aux Bernois la rive droite du Rhône à condition de prendre la gauche. «Il n'y avait que des problèmes à commencer, par le lieu des négociations.» Il est exclu que le duc ou ses ambassadeurs viennent à Genève. Les Genevois refusent de s'enfoncer en terre ennemie. Ils se méfient «Quand on tombera sur le nom de Saint-Julien, les Savoyards devront du reste envoyer des otages à Genève.» Trois thèmes martèleront les discussions. Le premier est militaire. Les Genevois veulent le sabordage de la flotte, savoyarde sur le Léman et le démantèlement des forteresses sur un rayon de 4 lieues (environ 18 kilomètres).


    «La souveraineté implique la renonciation perpétuelle de la Savoie sur la ville.»

    Vient ensuite la revendication économique. La République réclame la liberté du commerce, autrement dit la fin des péages depuis ses mandements (Jussy, Satigny) et le droit de libre importation. Le politique déboule enfin en force. Genève entend se voir reconnu comme un Etat souverain, garanti par la France.

    Revendications territoriales

    «Cela fait beaucoup», poursuit Olivier Patio. «Passe encore pour l'économie. La Savoie y trouve son compte. Mais la reconnaissance de la souveraineté implique la renonciation perpétuelle de la Savoie sur la ville.» Un coup dur pour Charles-Emmanuel, qui entend encore récupérer le château de l'Ile - dont il reste la Tour - battre une monnaie commune, recevoir l'allégeance des syndics et se faire offrir un cheval pour la Saint-Maurice. Les sessions virent donc à l'aigre. Commencées en mars, elles s'éternisent. Les délégués savoyards doivent solliciter des avis du duc, resté à Turin, qui en veut lui-même du pape. Charles-Emmanuel ne viendra pas à Saint-Julien. C'est en dessous de sa dignité. Il ne rencontrera donc jamais les plénipotentiaires genevois Chabrey, Lect et Sarasin.
    Les pourparlers échouent après deux mois. Il faut la France et les cantons helvétiques «neutres» - c'est-à-dire liés ni avec Genève, ni avec la Savoie -pour les faire reprendre. Ces Suisses se proposent comme intermédiaires. D'accord ! Mais seront-ils de libres arbitres, avec pouvoir de décision, ou de simples médiateurs? Plutôt des médiateurs. Voilà qui ne facilitera pas un accord, d'autant plus que Genève aimerait maintenant bien s'agrandir un peu, en allant du Jura au Vuache, afin de désenclaver son territoire.

    Une existence de fait

    Comment cela finira-t-il? Par un accommodement bien sûr. Côté frontières, nos compatriotes feront chou blanc. La paix perpétuelle ne leur sera pas octroyée. Le libre échange est accordé. La démilitarisation demeurera partielle. Charles-Emmanuel - qui fait l'admiration d'Olivier Fatio pour une obstination assez grandiose - ne voudra évidemment pas admettre l'existence de la République. Mais le seul fait d avoir ratifié la paix, signée le 21juillet 1603 à Saint-Julien, constitue une reconnaissance de fait «Pour arriver à celle du droit, il faudra le traité de Turin de 1754 rectifiant les frontières (voir la Tribune du 7 juillet). On peut cependant admettre que l'installation d'un Résident de France à Genève par Louis XIV en 1679 confirmait l'existence internationale de la République. Seul un Etat souverain avait droit à un Résident» Le traité, dont on fête aujourd'hui les 400 ans, se verra-t-il remis en question? Oui. La Savoie voudra parfois le suspendre. «En 1611, Charles-Emmanuel proposera à la très catholique régente Marie de Médicis, fraîchement veuve d'Henri IV, de basculer dans son camp. La reine ne tombera pas dans le panneau.» Richelieu pensera un temps, dans les années 1620, à partager Genève entre la France et la Savoie avec le Rhône comme frontière. «Mais ce qui arrangeait finalement tout le monde, quelle que soit sa religion, c'est le statu quo. Il ne fallait pas mécontenter les Suisses, grands pourvoyeurs de mercenaires, ni les pousser à envahir la ville. Le plus simple était par conséquent de laisser Genève aux Genevois.»

    Comprendre l'Escalade, d'olivier Fatio et Béatrice Nicollier aux Editions Labor & Fides, 120 pages.

    Paru dans la Tribune de Genève du vendredi 18 juillet 2003

    paix de st julien.jpgHier c'était le 21 juillet 2009. Rien de particulier à noter en ce jour de canicule! Le Jet d'eau jaillissait comme à son habitude (enfin presque, incroyable tout de même que les SIG aient mis quatre jours pour réparer le symbole de la rade!).

    Personne n'a donc levé les couleurs ni du côté genevois ni du côté frontalier. Et pourtant le 21 juillet est une date historique qui pourrait, avec un peu de bonne volonté, et un soupçon de vision devenir l'emblème historique de la région franco-valdo-genevois, tout comme le mariage du Servette FC et du Evian FC pourrait offrir à la région l'espoir de briller un jour au firmament de la Champions league (point besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer!).

    Or donc le 21 juillet est le jour où les Genevois et les frontaliers, Savoyards confondus et Gessiens associés devraient commémorer la paix de Saint-Julien (et ), que les adversaires du 12 décembre 1602 signèrent à leur corps défendant, sous la pression du roi de France et du pape et la médiation de cantons suisses neutres.

  • Cocagne veut des poules en ville

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    Des poules en ville. Reto Cadotsch ne rit pas. Sa proposition est sérieuse comme les quatre autres qui délivre d’une voix forte portée par une vie consacrée à démontrer qu’on peut vivre en marge du modèle marchand dominant. 1) La Ville et le canton doivent financer des postes d’animateurs chargés de créer des enfants de Cocagne, 2) l’industrie laitière a déclaré la guerre aux paysans. Lors de la prochaine grève du lait, la Ville doit installer des distributeurs automatiques de lait et organiser des distribution de lait dans les écoles. 3) Merci à Sandrine Salerno d'avoir financé un moulin via la promotion économique. La Ville doit encore créer des centres de stockage et de transformation de céréales pour produire par exemple du boulgour genevois, 4) La ville doit enfin favoriser l’accès à la terre et louer ses terres agricoles aux nouveaux paysans des coopératives de consommateurs.

    "L'association de Cocagne est née en ville. A l'âge de trente ans, il est temps qu’elle réinvestisse la ville. La souveraineté alimentaire, c’est aussi l’affaire des consommateurs. Et des politiques," rappelle Cadotsch. La loi genevoise sur la promotion de l'agriculture est le fruit d’une commission lancée il y a 5 ans à l’initiative de Cocagne qui fêtait ses 25 ans.

    Consommacteur précise François Erard. Le directeur d'AgriGenève - syndicat patronal des paysans - rappelle les étapes de la souveraineté alimentaire et dénonce la politique de la Suisse qui s’apprête à sacrifier son agriculture: "La Suisse importe 40% de ses besoins alimentaires et Genève 15%. L’accord de libre échange agricole (ALEA) que négocie Doris Leuthard, amputera 50% du revenu de l’agriculture. C'est proprement scandaleux!" Erard met les consommacteur devant leur responsabilité: vous avez voté l'interdiction des oeufs en batterie. Fort bien, mais les consommateurs continuent d'acheter des oeufs importés pondus hors sol. Nous devons sortir l’agriculture de l’OMC!

    « Non, nous devons sortir l’OMC de la société » renchérit Willy Crétégny au fond de la salle dans un tonnerre d’apéplaudissements.. Le viticulteur de Satigny est en verve lui aussi : Ils dénoncent les Verts et les socialistes qui soutiennent la politique de Leuthard : l’ALEA et le Cassis de Dijon. Seul l’UDC est contre. Voilà une déclaration qui va faire plaisir au président du Grand Conseil, l’UDC Levraz , viticulteur bio de Peissy. Et qui me fait penser à une récente interview de l’ancien président des Verts suisse, le paysan bernois Ruedi Baumann émigré dans le Périgord. Son père était UDC, sa femme socialiste. Il a fondé le parti des Verts. D’où l’équation UDC+socialiste=Verts?

    Willy Crétegny dénnonce également les labels qui ne sont que des attrape-nigauds. Le label "Genève région terre avenir" sorti de la Commission de la souveraineté alimentaire couvre aussi les tomates genevoises dont 80% sont cultivées hors sol. "J’en marre de retourner les produits, lire les indications lacunaires en tout petits pour ne pas me faire avoir. La norme doit être appliquée, clame le fougueux viticulteur. Point. Où est l’Etat de droit !" Tonnerre d’applaudissements.

    Serré sur la grande scène comme une couvée sous une mère absente, Reto Cadotsch, François Erard et Sandrine Salerno laissent passer l’orage. Le meneur de jeu Michle Schweri récolte les questions à la brassée.

    Florilège et éléments de réponses saisis au vol en vert:

    Pourquoi ne végétalise-t-on pas les toits. On pourrait y placer des jardins sous serres et pourquoi pas les poules, demande un habitant du Bd Carl-Vogt!

    L'idée n'est pas reprise au vol par les débateurs. Dommage, ce serait un beau symbole que de construire une tour maraîchère à la Praille.

     

    Vincent Gall de l’association Partage rappelle qu’à Genève 1800 personnes n’ont plus accès à la nourriture. Et que les grands distributeurs éliminent 860 tonnes d’invendus...

    "Cocagne n'est pas réservé aux élite", souligne Reto Cadotsch. "Onex nous a octroyé un crédit pour produire des aliments. nous travaillons avec La petite maison. Arrêtons avec la politique suicidaire des prix bas!Il faut des prix rémunérateurs pour les producteurs et se battre pour que les plus pauvres puissent acheter des produits sains."

     

    Je suis choqué par les étalages de bouffe la veille des fêtes. Que deviennent tous ces légumes, s’interrogent une autre voix dans la salle.
    Et pourquoi ne développe-t-on pas davantage les jardins familiaux?

    "A Genève, la création de jardins familiaux nécessite le déclasement de la zone agricole en zone de loisirs?" explique François Erard. Il ne dit pas que les maraîchers genevois ne voient pas d'un bon oeil cette concurrence. Mais il dit sa méfiance des jardiniers du dimanche qui cultivent à coup de pesticides.

     

    Durant la guerre, les jeunes étaient obligés de travailler un mois par année dans les fermes. J’en garde un excellent souvenir.
    Cadotsch a raison, la ville et le canton doivent financer des animateurs créateurs de coopératives alimentaires.

    AgriGenève a mis sur pied un projet pédagogique l'école à la ferme. A Cocagne, les coopérateurs doivent quatre demi-journées de travail par année ou verser 65 francs.

     

    Comment réaliser la souveraineté alimentaire à Genève alors que M. Erard nous dit que le canton ne couvre que 15% des besoins alimentaires de la cité ?

    La souveraineté alimentaire doit s'appréhender au niveau national répond Erard. Genève a bénéficié durant des siècles des denrées alimentaires des zones franches et rentraient en ville sans payer de droits de douane.

     

    Je connais plein de monde qui n’ont pas le temps d’aller cueillir un pomme dans un jardin.

     

    Que consomment les cantines scolaires, la prison, les hôpitaux ?

    Marie-Pierre Theubet assure que la fourchette verte est un bon label et qu'on ne sert pas deux fois de la viande aux mômes. Mais la culture bio genevoise est loin de fournir le volume qui est nécessaire à la nourriture des dix mille gamins qui fréquentent chaque jour les restaurants scolaires.

     

    Mangeons moins de viande et de poisson et achetons les aliments de proximité à leur juste prix.

     

    Un paysan de Chêne-Bougeries va cesser son activité. Des immeubles seront construits. Comment faire pour sauver cette ferme et en faire une ferme urbaine, demande une militante de EcoAttitude qui milite pour les Ecoquartiers.

    François Erard conteste l'idée des fermes urbaines: "L'activité paysanne génèrent des nuisances qui sont peu compatibles avec la vie en ville." Nombre de coqs ont vu en effet leur siflet couper par décision judiciaire et les cloches des vaches restent pendus sous l'avant-toit des fermes. Quant au fumier...

     

    Et la culture hors sol, ne peut-elle pas participer à l’augmentation de la souveraineté alimentaire ? Pourquoi ne construit-on pas des tours maraîchères ?

    Reto Cadotsch répond: "Cocagne est philosophiquement contre. Le hors sol c'est de l'industrie!"

     

    L’agriculture contractuelle est un modèle qu’il faut étendre à d’autres secteurs économiques via l’économie sociale et solidaire.
    Comment empêcher les gens de ne pas consommer des légumes hors saison ?

    C'est au consommateur d'être vigilant. il existe assez de bouquins qui illustrent le rythme des saisons.

     

    Et qu'en est-il du projet d'agglomération franco-valdo-genevois? L'agriculture en est aussi un partenaire important.

    Chaque mètre carré de sol soustrait à la culture devrait être perçu comme une catastrophe par toute la population et non seulement par le monde paysan. Reto Cadotsch renvoit les planificateurs à cette question: Quand on construit une ville, on devrait s'interroger sur qui va la nourrir!

    poules.jpg"Des poulaillers en bas des immeubles ! Genève doit être la première ville qui interdise que le chant du coq soit interdit!" La proposition de Reto Cadotsch déclenche des rires surpris et des applaudissements nourris. C’était samedi soir, à l’Alhambra, au deuxième jour du Festival Mangeurs d'Avenir organisé par Les Jardins de Cocagne qui fêtent leurs trente ans et sont le fer de lance de la souveraineté alimentaire à Genève.

    Reto Cadotsch est cultivateur. Il a participé à la création de l’association qui milite pour l’autonomie alimentaire – on ne parlait pas encore de souveraineté alimentaire en 1978. Quelques 400 coopérateurs paient mille francs par an et sacrifient quatre demi-journées contre une cinquantaine de cornets de légumes et d'autres denrées alimentaires bio garantis d'ici. Des hautes et des bas, mais depuis quelques années la liste d’attente ne désemplit pas, une vingtaine d’aventures similaires en Suisse romande, qui se sont fédérées en avril dernier.

    Des poules en ville. Et pourquoi pas sur les toits plats qui sont nombreux et qu’il faut de toute urgence transformer en jardin. La proposition vient de la salle, très en verve, très diverse dans ses questions fleurant bon l’utopie rurbaine.

    Le Festival Mangeurs d'Avenir se poursuit jusqu'à 17heures ce soir.

  • Le pont donc, what else?

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    La méthode Segond ou la méthode de cabinet.

    Elle consiste à créer une commission d'experts dans le secret des cabinets avec interdiction pour ses membres habilement choisis dans tous les partis et milieux syndicaux de piper mot à l'extérieur. Parallèlement le chef du département entretenait des journalistes de ses amis et quelques députés et hauts fonctionnaires influents de la marche du projet. Lequel mûrissait à l'ombre de la tour Baudet et sortait enfin au grand jour tout ficelé ou presque soit via le Conseil d'Etat, soit via la commission ad hoc du Grand Conseil. Tous les projets n'étaient pas saufs pour autant. On se souvient du couac du Rhuso qui devait marier les hôpitaux de Genève et de Lausanne.

    La méthode Cramer ou la méthode de la démocratie militante.

    Elle a connu son apogée avec le projet d'agglomération I. Engagé au pas de charge - Genève a failli rater le train de la loi fédérale de financement des infrastructures d'agglomération de 2006, dont le canton avait profité d'une belle tranche découpée en urgence pour le CEVA - le projet d'agglo a fait la part belle à la consultation des forces vives de la nation rebaptisées société civile. J'ai participé à quelques-unes de ces grands messes, où l'on retrouvait les grosses associations de l'environnement, les syndicats, les associations économiques, mais pas les partis politiques, sauf côté français où les élus étaient mieux représentés que côté suisse.

    Du coup la droite qui politise à l'ancienne, via les structures de la démocratie représentative, s'est vite retrouvée piégée par le militantisme des roses, rouges, verts et des syndicats. Le projet d'agglo a décroché les financements des trams. Les bureaux d'architecte étaient aux anges, le génie civile avaient du boulot et le Grand Conseil s'est transformé en chambre d'enregistrement. Pour le reste le projet d'agglo montre ses limites, puisque, côté logement et emplois également répartis des deux côtés de la frontière, on est loin du compte.

    La méthode Muller ou la méthode de l'expertise.

    pont de genève variante 1.jpgMark Muller, mandaté par la droite du Grand Conseil en janvier 2008 pour étudier une grande traversée du lac du Vengeron à Vésenaz, a rendu hier un rapport de 199 pages tout à fait intéressant. Le doigt sur la couture du pantalon, le ministre des infrastructures s'est pliée au diktat de Berne qui interdit au canton - dixit le rapport - de penser ladite autouroute dans la région (!). D'où cette incroyable épingle à cheveux et ce raccordement sous Thônex sur l'autoroute blanche. Le rapport sort directement des bureaux des ingénieurs et des experts, sans aucune consultation populaire ni annonce préventive. Sans information non plus de quelques leaders d'opinion.

    Le pavé est dur à avaler, mais vaut la lecture. Les 135 premières pages expliquent au quidam pourquoi le pont s'impose. Sur ce point le rapport paraît convaincant. Les pages suivantes expliquent que la construction d'une nouvelle autoroute a des conséquences sur l'aménagement du territoire. On a le sentiment que le dialogue entre les experts du pont et les urbanistes du projet d'agglo n'a pas été d'une grande intensité pour ne pas dire d'une franche hostilité. A vérifier.

    Pour lire le rapport sur le pont de Genève 2030, cliquer ici. [cliquer sur les images pour les agrandir]

     

    Comment faire sortir le pont du lac?

    En politique il y a plusieurs stratégies de communication pour faire aboutir un grand projet. Pour rester à Genève, outre les méthodes classiques de la démocratie directe - projet de loi du Conseil d'Etat plus rarement du Grand Conseil et plus rarement encore initiative populaire - il y a les méthodes Segond, Cramer et Muller: la méthode byzantine, celle de la démocratie militante et celle de l'expertocratie...

    pont de genève 2030 illustration.jpg