J'opte, mes lecteurs assidus le savent, pour le Grand-Genève. Par minétisme avec d'autres grandes cités qui commandent, c'est ainsi, le devenir de leur région et en sont naturellement le porte-drapeau. Le grand Lyon (près de deux fois la superficie du canton), le grand Paris, le grand Londres...
Genève, je parle de la ville, est sur ce plan un peu particulière. L'histoire et Napoléon y sont pour quelque chose, qui l'ont émasculée des pouvoirs que d'autres métropoles ont conservés voire augmentés. A Genève, c'est le contraire qui se passe. La Ville n'a pas de pouvoir. Un petit exemple.
Cette semaine, un de ses nombreux chargés de com annonce le remplacement de cinq micocouliers sénescents à la rue de la Croix-Rouge. Je m'enquiers du pourquoi et du comment cette rue qui file de la place Neuve le long des remparts et passe sur la tête des Réformateurs est plantée depuis un siècle d'une espèce pas de chez nous, encore qu'elle s'y est parfaitement acclimatée. La réponse tient d'une part dans un gros rapport - on ne plante plus un clou sans un rapport - et d'autre pas sur le fait que la décision n'appartient pas à la ville, mais au canton, en particulier à la DGNP, la Direction générale de la nature et du paysage. Donc, même pour replanter cinq micocouliers, il faut un feu vert des fonctionnaires cantonaux. Heureusement que le Conseil municipal ne s'est pas emparé du sujet...
La commune de Genève, outre le fait d'être minuscule en terme de territorie - 16 km2, quand Zurich en compte 88, Lausanne 41, Berne 51, Bâle 23 km, tout de même 50% de plus que le confetti lémanique et qui cumule les pouvoirs municipaux et cantonaux - la commune de Genève donc se complait dans un superbe isolement. La gauche majoritaire s'y recroqueville comme si les remparts existaient encore. Son conseil municipal perd dans d'interminables palabres la mesure de la politique. Bref, alors que les autorités de la Ville devraient donner le la à la région, elles ne sont tout simplement pas présentes et quand elles le sont, elles ne sont qu'une autorités quinticéphales parmi les 44 autres communes du canton...
Et cela ne semble gêner personne. Nous sommes dans une cité micado, le premier qui bouge a perdu...
Heureusement il y a le loup. L'animal rode désormais chez nous et fait la une des journaux. Les Genevois de la Ville vont-ils enfin au travers de l'animal regarder leur arrière-pays comme un véritable pays et non plus comme un espace vide, une image saisisante qu'offrent parfois les cartes de géographie.
Encore 15 jours et le projet d'agglo franco-valdo-genevois cessera d'être un projet. Le 1er mai sera clos le concours pour donner un nom, sinon une identité à cet espace économique, qui des hauts du Jura au sommet du Mont-Blanc se fiche des frontières dessinée par le congrès de Vienne de 1814, lui-même rejeton d'une longue histoire. Il paraît que les participants sont plus nombreux qu'attendus. L'objectif de 5000 réponses pourrait être dépassé. Grâce au numéro postal enregistré, on devrait même savoir qui des Genevois français ou suisses auront le plus voté.
Qui du Grand Genève, du Genevois ou de GenèvAgglo, les seule trois dénomination proposées, l'emportera? Votez ici.