La gauche est majoritaire dans le pays (13/02/2017)

IMG_3428.PNGUne fois n'est pas coutume, la gauche est majoritaire en Suisse. Sans le lancement par le Parti socialiste du référendum contre la RIE3, nous ne l'aurions pas su. En France, le Parti socialiste gouverne par décret (49.3) et impose une loi également disputée sur le travail... Deux nations, deux médiations des divisions...

Si la gauche l'a emporté ce dimanche et sans discussion - pas comme l'UDC le 9 février 2014 - est-ce qu'en Suisse comme ailleurs les repères sont bousculés, la géographie politique brouillée, les frontières entre les partis poreuses ou n'est-ce qu'un incident de parcours qui vient jeter un caillou dans une chaussure qui reste bien ficelée à droite ou encore n'est-ce pas qu'au fond le vote de dimanche est un vote de repli, un vote UDC, par lequel on refuse que l'étranger, ce dimanche le grand capital, à d'autres occasions le migrants, l'idéologie étrangère, viennent faire la loi chez nous?

 

Bien sûr, la campagne de la droite était molle et classique, alors que la gauche n'a pas hésité à user de tous les arguments populiste et de la peur. Il y a bien sûr eu l'irruption vengeresse d'EWS et celle plus anecdotique du Genevois Huissous, ci-devant commissaire général au contrôle de l'Etat. C'est de bonne guerre.

L'argument rationnel et économique de la droite (la perspective que la croissance à venir, boostée par la baisse des impôts des entreprises, puisse compenser à terme les pertes fiscales, vérifié lors de RIE I et de RIE II) n'a pas convaincu.

En ce temps de post-vérité, les élites, comme naguère les pasteurs et les journalistes, n'ont plus la cote. Le peuple n'entend que ses peurs, peur devoir passer à la caisse, sous forme d'une perte de prestations publiques ou/et d'une augmentation d'impôt, peur de lendemain qui déchantent, peur des robots, peur de la techno.

Les affiches de l'extrême gauche à Genève n'étaient au fond pas très différentes de celle de la burka de l'UDC. Dans les deux cas, elles désignent l’étranger comme la menace dont les Suisses, petits nains vertueux dans la mine mondiale, ont bien raison de se méfier. 

Et maintenant? 

"Il faut aller vite", dit le gouvernement genevois.

"Il faut raboter tout ce qui dépasse, c'est simple", dit le conseiller national PLR Benoît Genecand. 

En clair, comme le dit le PDC, il faut que Berne introduise dans la loi fédérale les bons plans du projet genevois, lequel rejette la déduction des intérêts calculés sur une part du capital et fixe un taux d'impôt plancher à 13%.

Bref, reculer pour mieux sauter. Pas sûr que ça suffise à répondre à l'angoisse existentielle d'un pays vieillissant.

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