Le Mouvement contre Genève tire une balle dans le pied du canton et s'en fout (02/09/2015)

Ah, la belle escalade que voilà! On va dénoncer une convention signée en 1973 qui rétrocède à la France environ un tiers des impôts payés à la source par les travailleurs frontaliers à Genève. On se fiche avec cette idée à quatre sous du bordel qu'on met dans la morne campagne des élections nationales du 18 octobre, des holà et des ouh là là des élus d'ici et d'ailleurs. Ce qui compte, pour le Mouvement contre Genève, c'est qu'on parle de lui. Pari gagné!

 

Les Yaka et les Faut-qu'on de tout poil me semblent avoir oublié un petit détail. Il se pourrait bien que la France profite de cette brillante idée pour contester un principe certes reconnu au plan international mais que la Suisse n'applique pas. C'est-à-dire dénonce la prétention genevoise de taxer les travailleurs frontaliers à leur lieu de travail, alors que la pratique en vigueur ailleurs en Suisse est qu'ils sont taxés à leur lieu de domicile, ce qui est le cas des pendulaires genevois habitant dans le canton de Vaud. On se souvient que Madame Calmy-Rey avait suscité une beau tollé du côté de Lausanne, quand elle avait prétendu taxer les cadres domiciliés en Terre Sainte à Genève.

La taxation des travailleurs à leur de domicile est la règle. Nos autorités et les Constituants genevois en sont convaincus, qui veulent réformer la fiscalité des communes genevoises et taxer les gens à leur lieu de domicile.

si la France venait à exiger le même traitement pour ses ressortissants, Genève perdrait entre cinq et six cents millions de francs par ans. Bonne princesse, la France rétrocèdera sans doute quelque menue monnaie à Genève, comme elle le fait sur les impôts qu'elle tire des travailleurs frontaliers actifs dans d'autres cantons.

Sûr que Genève ne gagnera pas au change! Mais les Yaka et les Faut-qu'on s'en fichent. Plus leur projet fera du ramdam (en anglais buzz), plus ils seront contents.

 

Sur le sujet, cet article de la Tribune de 2012

Sur le sujet pas simple, le site travailler-en-Suisse.ch

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