Les dévots de l'argent ne sont pas des Charlie (10/01/2015)

Les assassins sont morts. Justice n'est pas faite, contrairement à ce qu''écrit l'éditorialiste du Figaro ce samedi 10 janvier. D'abord parce que la menace demeure. Que des Français et des Européens croient sérieusement que leur combat et leur mort leur ouvrent les portes du paradis - quand donc les imams dénonceront-ils cette supercherie? - et parce qu'un procès, aussi difficile soit-il, est porteur de vérités que l'émotion des derniers jours a occultées.

Une qui n'est pas tombée dans l'émotion, c'est la bourse de Paris, qui, relève Le Monde, n'a pas réagi à l'action terroriste. Les dévots de l'argent ne sont pas des Charlie.

""Nous sommes menacés parce que nous sommes un pays de la liberté ", dit le président Hollande. Cela n'est vrai qu'en partie, écrit dans Le Monde du 8 janvier Christopher Cadwell. Ce journaliste à l'hebdomadaire Weekly Standard, un magazine neoconservateur précise Le Monde, est l'auteur d'un livre paru en 2011 sous le titre: Une révolution sous nos yeux. Comment l'islam va transformer la France et l'Europe."

"Malgré tous les discours sur la liberté d'expression, écrit Cadwell, la France lui accorde probablement moins de valeur que d'autres grands pays européens. Comment la France pourrait-elle élaborer une politique intelligente à l'égard de ses banlieues musulmanes quand les intellectuels qui tentent d'aborder franchement la question dans certains moments critiques sont menacés de poursuites judiciaires, comme l'ont été Alain Finkielkraut et Hélène Carrère d'Encausse pendant les émeutes de 2005?"

Des poursuites judiciaires dont Charlie Hebdo étaient coutumiers.

Atteinte à l'honneur, à l'image, au crédit, diffamation ou calomnie, le choix des mots est large pour qui se sent maltraité, que ce soit une personne en vue, un simple quidam ou une entreprise. Que la poursuite soit justifiée ou non importe peu. Le coût d'une procédure suffit à tenir la plupart des rédactions à carreau. 

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