Si les Genevois avaient élu leur président, auraient-ils choisi Longchamp? (28/11/2013)

segond keystone.jpgOn est bien loin des rêves des radicaux et de l'un de leurs plus illustres représentants, Guy-Olivier Segond. L'ancien président du Conseil d'Etat, à l'époque où la fonction ne durait qu'un an, se tient dans la posture qui sied au sage une fois l’œuvre accomplie.

GOS et ses troupes ont un temps militer pour l'installation à Genève d'un gouverneur, d'un premier ministre, épaulé par une équipe soudée. D'autant plus soudée que les memebres de l'équipe gouvernementale devaient être élus en un seul bloc et non, comme c'est toujours le cas, chacun pour soi. Des rêves de bonne gouvernance qui n'ont pas séduit les constituants.

GOS aurait-il voté Longchamp pour présider le Conseil d'Etat jusqu'au printemps 2018, date de la prochaine échéance électorale? Connaît-il bien le magistrat, dont il contribua à l'ascension politique en le faisant son jeune secrétaire général? François Longchamp, doyen du gouvernement, est sans doute l'homme le plus discret, certains disent secret, du gouvernement. Le nouveau et premier président durable de Genève est très compétent. Mais a-t-il ce plus d'humanité, ce grain de folie qui font des excellents administrateurs de grands hommes d'Etat?

L'avenir nous le dira. Et puis, argumenteront d'autres, Genève n'a pas besoin d'un dictateur éclairé. L'art de gouverner en démocratie directe ne s’accommode pas des coups de gueule, des yaka et des faut qu'on, le citoyen a besoin d'être rassuré et convaincu que chaque pas en avant ou de côté qu'on lui propose vaut d'être fait. L'art de la bonne gouvernance, c'est l'art de négocier la longueur du pas. François Longchamp l'a parfaitement démontré quand, en janvier de cette année, confronté à la bronca des communes contre le plan directeur cantonal, il a retiré le projet, pris son bâton de pèlerin. Huit mois plus tard, le PDCn était adopté par le Grand Conseil.

Reste qu'on s'étonne que le deuxième mieux élu du 10 novembre se soit taillé un département présidentiel sans réelle envergure. Sans doute devait-il quitter l'Urbanisme. Le département réclame une présence de tous les instants et les décisions qu'il prend sont souvent des décisions de détail, qui peuvent paraître arbitraires et qui peuvent avoir un fort impact émotionnel local. Voyez l'affaire Challendin ou celle des Fraisiers. Pas très bon pour demeurer au-dessus de la mêlée.

Mais pourquoi diable François Longchamp n'a-t-il pas pris le Département des finances? C'est le seul qui offre la vue d'ensemble sur tous les autres départements. C'est celui aussi qui se trouve au coeur des plus gros enjeux de la prochaine législature. Il y en a quatre au moins:

Pour savoir comment Broulis s'y est pris on lira mon précédent billet. Serge Dal Busco sera le véritable patron du gouvernement s'il copie Pascal Broulis

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