Ne laissons pas les "faut qu'on" prendre le pouvoir (07/10/2013)

Élections paradoxales. Victoire et défaite!

L'Entente genevoise paraît bien placée pour installer ses cinq candidats au deuxième tour le 10 novembre et consolider sa majorité au Conseil d'Etat, tandis que ses députés ne seront plus que 35 au Grand Conseil: 11 PDC et 24 PLR (-7). Ses 35 députés devront donc chercher des alliés pour emporter des majorités. C'est le jeu de la démocratie. C'est possible avec les Verts, comme Merkel en Allemagne.

Étrillés, les Verts vont abandonner leur morgue de bobos qui savent tout et mieux que tout le monde. Il leur faudra accepter la traversée du lac et quelques autres routes encore dont l'absence asphyxie le canton et multiplie les "faut qu'on". Leur retour sur terre est brutal, mais ce parti fourmille de compétences nécessaires à une Geneve ouverte à un monde qui continuera de se construire en réseau et par l'échange (un principe à mettre d'urgence en œuvre au collège, notamment, bien trop cloisonné dans les frontières cantonales).

35 + 10, ça fait 45. Ça ne fait pas la majorité, mais c'est suffisant, car il est peu probable que les extrêmes, que des Genevois vieillissants, ronchons et apeurés ont porté aux urnes dimanche, parviennent à s'entendre dans des majorités de blocage. Et si les socialistes veulent éviter de se retrouver dans les griffes des antiques d'Ensemble à Gauche, ils auront tout intérêt à apporter un soutien critique à la coalition qui a permis depuis 50 ans à ce canton d'être parmi les coins de notre terre les plus prospères et les soucieux des pauvres.

On rappellera au passage que l'extrême gauche avait disparu des écrans radar que du seul fait de sa division. Dimanche ses composantes rassemblées n'ont pas réussi et de loin à retrouver les 12% de suffrages de 2009.

Seul le bloc national a donc gagné, mordant dans la chair des radicaux et des libéraux qu'un mariage pas encore consommé et des magistrats pas assez solides (Muller, Rochat, Zappelli) ont rendu fragiles. Les scènes de ménage ne vont pas manquer dans la maison PLR. Il est temps que Maudet et Lonchamp, confortés par le suffrage populaire, et le président Mauris fassent rentrer dans le rang les Weiss, Jeannerat et autres Aumeunier, lequel a été desélu dimanche, un signe.

Un signe, pour ne rebondir que sur une politique centrale, que l'immobilier ne doit pas être abandonné aux promoteurs et aux propriétaire. La propriété est garantie certes, mais seulement dans le cadre d'une constitution qui œuvre pour le bien commun et pas pour la fortune de quelques-uns.

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