Maudet n'échappera pas à son destin (27/02/2012)

maudet.jpg"No comment!" D'abord garder le silence. Marquer sa différence. Laisse du temps au temps...

Installer de la distance entre soi et celui qui est tombé un matin du Nouvel An. En aucune manière apparaître comme son héritier. Faire monter les enchères, être en posture non pas de dicter ses choix, mais d'accepter magnanimement l'allégeance du grand parti soudain sans tête.

Les libéraux n'ont personne pour succéder à Mark Muller, personne capable de battre la candidate ou le candidat du PS. Ils n'ont d'autre choix que de prier Pierre Maudet de relever le défi. Et Genève aura deux radicaux au gouvernement.

Pierre Maudet l'emportera-t-il? Il est sans conteste le seul à pouvoir espérer retourner une situation catastrophique. Mais le jeu est jouable. Et la victoire sera d'autant plus belle qu'elle paraît incertaine, presque impossible. Le PLR a 31 députés, c'est le plus grand parti du canton. Certes conserver trois conseillers d'Etat constitue une surreprésentation, mais l'Exécutif ne fonctionne pas selon la logique de la proportionnelle. Serait-ce plus juste que la gauche parlementaire et ses 32 députés détiennent quatre portefeuilles et la majorité au gouvernement?

L'aventure est jouable mais pas jouée. Il faudra pour espérer l'emporter gagner le vote UDC, sans perdre son âme, démonétiser le tribun d'Onex, séduire chez les Verts et jusque chez les socialistes et même l'extrême-gauche et enfin passer un contrat social avec les sans parti et les abstentionnistes largement majoritaire dans le canton. Délicat, périlleux, téméraire!

Mais imagine-t-on Pierre Maudet dire non au défi, dire non au canton, continuer d'être l'ultraminoritaire en Ville de Genève, à s'occuper de la propreté - tâche éminemment civile s'il en est - et de la sécurité avec des policiers désarmés?

Ce non serait une insulte à la République, à l'histoire radicale, aux ambitions qui bouillonnent chez le jeune politicien. Devenir ministre du Territoire ou de la Police ou de l'Instruction publique ne se refuse pas.

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