MCG au pouvoir: réponse à Philippe Souaille. Gouvernance communale, réponse à "Je dénonce" (17/03/2011)

démocratie participative ....jpg"Ma" réforme de la gouvernance des communes genevoise me vaut un très long commentaire intéressant d'un anonyme qui signe "Je dénonce". Et ma dernière note intitulée "Pierre Maudet, Sandrine Salerno, Rémy Pagani, Esther Alder et Carlo Medeiros" un autre très long commentaire signé Philippe Souaille. Mes remerciements à tous les deux, en particulier à Philippe Souaille qui a le courage de signer son message et édite un blog que je tiens en haute estime: La mondialisation humnaniste.

Je poursuis la réflexion aujourd'hui en rebondissant sur les propos de Philippe Souaille. Demain ou samedi, je reviendrai sur la gouvernance des communes et la réforme du mode d'élection des députés.

Oui le MCG est un parti protestataire composé pour l'essentiel de déçus, de rancuniers, d'exclus, de rebelles, mais aussi de toute une population qui se sent menacée dans ses acquis. Oui le gouvernement de la colère, du "yaka" et du  "fautqu'on", du coup de gueule se conçoit mal dans notre horlogerie à complications multiples qu'est devenue notre démocratie empêtrée dans des lois et des règlements touffus ressemblant à un magasin de porcelaine. Oui les solutions du programme MCG - car il en a  un - peuvent répugner les pseudo-démocrates, droitdel'hommisme rangés, défenseursdesacquissociauxetéconomiques corporatistes que sont devenus les partis de la nomenkatura.

 

Pseudo démocrates. Nous le sommes, le MCG aussi, qui refusons de voir qu'aujourd'hui à Genève, patrie des Rousseau, des Voltairen des de Rougemont, siège des organisations internationales, moins d'un adulte sur deux qui y habite ou y acquiert son revenu dans le canton a le droit de vote et moins encore le droit d'éligibilité. Nous sommes revenus à l'ancien régime qui ne réservait qu'aux bourgeois l'exercice des droits civiques.

gouvernance mondiale.jpgDroitdel'hommisme rangés. Nous sommes très fort pour donner des conseils au monde entier, organiser des colloques sur la gouvernance, émettre des réglementations à la chaîne - Genève est le siège de l'ISO - mais incapable de réformer notre propre gouvernance, soucieux principalement de préserver nos droits et nos avantages. En politique, nous contiuons à ignorer les technologies de l'information. Nous concevons la démocratie participative comme un combat contre la démocratie représentative. Nos communes et les associations de quartier exercent des quasi droit de veto. Nous fermons les yeux sur les piètres qualités de notre législation, de nos Conseils et parfois de nos autorités - la plupart des élus n'ont aucune formation en matière administative et législative, il leur faut quatre ans pour se former...

Défenseursdesacquissociauxetéconomiques. La police est le cas emblématique d'une dérive corporatiste, mais les banquiers qui s'accrochent au secret bancaire en matière de soustraction fiscale ou les propriétaires de villas qui se protègent à coups de servitudes croisées abusent du droit, les jardiniers urbains qui refusent l'extension de la ville participent également d'une société communautariste ou chacun défend jusuq'au bout exclussivement son bon droit et a perdu de vue le bien commun.

Le MCG n'offre pas de solution à ses maux de la démocratie helvétique qu'une étude récente n'a pas placée à la première place du palmarès. Il manifeste un symptôme. On peut refuser de le voir, casser le thermomètre, vouloir amputer la tumeur, penser que ses électeurs reviendront dans le droit chemin des partis tradtionnels. On se trompe. Notre société a profondément changé. Elle vit depuis une ou deux générations une mutation qui n'a rien à envier à une révolution. Une révoltion lente qui a pour nom: mondialisation, individualisation, consumérisme, démocratisation.

La vérité, c'est que nous sommes tous un peu dépassés. Soudain, le révolution semble s'emballer. Notre défaillance face à la Libye nous rappelle cruellement notre manque d'anticipation, de préparation et d'esprit de sacrifice - encore un mot banni du vocabulaire des précieux ridicules que sont nos experts. Qui est prêt à mourir pour les démocrates de Benghazi?

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