Les quatre meilleurs ne sont pas candidats (03/03/2011)

tg meilleurs élus une.jpgEtrange, les quatre meilleurs conseillers municipaux ne sont pas candidats à la mairie de la Ville de Genève*. Que faut-il en déduire? D'ordinaire - certes il y a des exceptions - les magistrats de poids, ceux qui comptent dans les exécutifs sont leaders dans leurs partis, ténors des parlements. Tels furent les Grobet, Fontanet, Segond, Maitre, Vodoz, Hiler, Cramer, Calmy-Rey, Brunschwig Graf

"Les qualités pour faire un bon candidat sont inversément proportionnelles à celles qui font un bon magistrat!" C'est Albert Rodrik qui a lâché cette vacherie hier soir à Onex.

Le constituant socialiste, qui s'y connaît en gouvernance genevois et en cabinets ministériels - il a servi quatre conseillers d'Etat de quatre couleurs différentes - présidait la table du café constitutionnel** consacrée aux pouvoirs exécutifs: "Tous les quatre ont servi Genève à leur manière, avec leur caractère et leurs manies, sans jamais m'imposer ce qu'ils savaient que je ne ferais pas, ajoute l'homme de cabinet soucieux qu'on sache qu'il fut plus qu'une mouche du coche. Et de laisser tomber ces mots: "Je ne désespère pas que Genève ne sécrète pas à nouveau des hommes de cette trempe! "

Comment favoriser cette éclosion de talents gouvernementaux? Le vieux militant Rodrik n'a pas vraiment de solution. Il ne croit pas du tout à la proposition du radical Pierre Kunz qui rêve d'un gouvernement élu sur une liste bloquée, dont tous les ministres seraient solidaires de l'action gouvernement.

Mais ce mode d'élection est-il bien raisonnable, alors que l'on risque une avalanche de référendums, si la Constituante persiste à proposer l'abaissement du nombre de signatures nécessaires et qu'on n'a trouvé aucun moyen de réduire le moulin à paroles qu'est devenu le Grand Conseil?

Le régime parlementaire, déjà surdéveloppé à Berne, où le Parlement tient les Conseillers fédéraux dans sa main - les récentes années ont montré qu'il pouvait démissionner les moutons noirs - ne préjuge pas d'une meilleure gouvernance.

Comment la haute surveillance que le Grand Conseil s'arroge sur l'Exécutif peut-elle être sérieusement exercée ai-je demandé? Louise Kasser qui n'a que l'expérience d'avoir présidé le parlement des jeunes imagine renforcer les services administratifs attachés au Grand Conseil. Des fonctionnaires donc pilotés par des députés de milice souvent sans grande compétence de gestion serait donc les super contrôleur des conseillers d'Etat et de l'administration publique. On croit rêver.

Le Grand Conseil devrait commencer par donner l'exemple et s'imposer à lui-même un contrôle qualité, une mesure de son efficacité et de son économicité. Les lois genevoises ressemblent de plus en plus à des règlements ou bien tombent du ciel sans aucun souci de cohérence avec l'arsenal législatif existant. Rares sont celles qui prévoient de vraies évaluations chiffrées des buts poursuivis. Sans parler des coûts générés par leur mise en oeuvre.

* Florence Kraft-Babel qui n'est même pas citée en nourri une amertume qui montre qu'elle n'a pas le cuir assez solide pour faire de la politique.

** La Constituante réussit sa soirée onésienne

 

 

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