Un budget genevois 2011 historique! (17/12/2010)

grand conseil streaming.jpgAvec un an de retard Genève va enfin disposer d'un budget par programmes. C'est une petite révolution qui passe assez inaperçue. Pourtant elle est cardinale, car elle participe de cette logique qui veut que les députes discutent et adoptent des politiques et arrêtent de se chamailler sur les francs et les centimes, le déficit ou le bénéfice qu'on peut manipuler assez facilement, ou de braquer leur regards sur les investissement - quand le bâtiment et les trams vont, tout va (un milliards de travaux, c'est de la folie!).

Le canton de Berne et quelques autres cantons ont introduit le budget par programmes et prestations. Genève n'est donc pas pionnier. Vaud rechigne à s'y mettre. Le ministre président durable Broulis craint qu'un budget par prestations ne transforment l'Etat en centre commercial où la connaissance des prix des prestations publiques ne conduisent à leur facturation et surtout à des comparaisons avec les prestations fournies par l'économie privée, lourde de chamaillerie sur l'efficacité de l'Etat.

Quand j'écoute le débat grâce au streamning offert par la Chancellerie, je tombe de ma chaise. Pas un intervenant qui ne soit rappelé à l'ordre du temps de parole par le président Gautier... Deux heures pour voter l'entrée en matière sans opposition... Stauffer fait son show

Les premières interventions sont juste incompréhensibles pour le citoyens lambda qui n'a pas suivi les travaux préparatoires en commission, en coulisse, au sein des caucus des partis et qui n'a évidemment pas eux le temps de lire les volumineux documents: le projet de budget 2011 du canton et les rapports de majorité et des trois minorités (MCG; UDC et Verts) Sans doute aurait-on droit à un rapport de minorité d'A Gauche toute si ce courant éclaté en plusieurs listes n'avait pas échoué lors des dernières élections au Grand Conseil.

Ce qui est frappant et Eric Bertinat la bien souligné c'est que la chamaillerie parlementaire ne porte que sur moins de 100 millions alors que le budget atteint 7500 millions de francs.

Mesdames et Messieurs les députés, à quoi sert donc vos gesticulations d'un jour? Pourquoi ne réformez-vous pas aussi vos modalités de débat? Prenez toute la mesure du budget par programmes et prestations!

Considérez enfin que le budget n'est que la liste des autorisations de dépenses et des recettes présumées et passez l'année à débattre des programmes, les un après les autres, et qu'une bonne gestion ne se mesure pas au déficit ou un bénéfice annuel - cet indicateur doit être équilibré sur le moyen terme - mais aux politiques que les impôts servent à financer.

Or ces politiques, ce sont des prestations livrées à la population, chacune doit être efficace et réalisée de manière économique. Votre tâche consiste à valider et à évaluer les indicateurs qualitatifs et quantitatifs qui manquent encore et donneront la transparence nécessaire à la mesure de cette efficacité et de cette économicité.

Sur le même sujet: je rappelle ce jeu simulation: Pourquoi paie-t-on des impôts. Le 28 novembre 2008 j'écrivais La réforme Hiler 2010 est en place à Berne depuis 2005.

08:27 | Tags : budget, grand conseil, députés | Lien permanent | Commentaires (0)