Genève dit oui de justesse à l'initiative socialiste et non à l'UDC (28/11/2010)

28 féd ge.jpgGenève dit oui de justesse à l'initiative socialiste pour des impôts équitables. La Ville l'accepte à 56 %. Le texte vise à fixer un taux d'impôt minimal pour les très hauts revenus, afin de lutter contre la sous-enchère fiscale et le tourisme fiscal.

Le canton rejette l'initiative UDC et plus encore le contre-projet sur l'expulsion automatique des étrangers. Les partisans de l'initiative représentent 45% du corps électoral. A noter qu'Onex, Vernier, Meyrin, Jussy et Aire-la-Ville disent oui à l'initaitve UDC.

La participation dépasse 53%. [cliquez sur l'image pour l'agrandir et sur ce lien pour suivre le dépouillement en direct]

Le rejet par les Genevois de l'initiative UDC et du contre-projet était attendu. Il est relativement faible. Il augure d'une adoption de l'initiative au niveau suisse. Ce que confirment les premiers résultats cantonaux sur le coup de 15 heures. A l'heure du bilan, les socialistes portent une lourde responsabilité dans l'échec du contre-projet, de même que les milieux économiques qui n'ont pas investi un franc pour lutter contre l'initiative UDC.

La Suisse aura quelques difficultés à mettre cette nouvelle législation constitutionnelle en harmonie avec les Accords de Schengen et la Convention européenne des droits humains. Nul doute que la blogosphère, plus proche de la sensibilité du peuple, manifestera son soutien à cette décision populaire, comme elle l'avait fait l'an dernier lors de l'interdiction des minanrest.

Le rejet de la violence, des voleurs et des gangs meurtriers est évidemment légitime. Reste que le vote d'une double peine automatique à l'égard des délinquants étrangers et donc de la création de deux catégories d'êtres humains sont intolérables. Une fois de plus la question de la démocratie est posée.

Il est sur en effet que l'initiative UDC ne supprimera ni les hold-up ni la contrainte et encore moins les germes de cette violence que nous portons tous peu ou prou en nous. Je renvoie à ce sujet à la prochaine réflexion que l'avocat genevois Raphaël Baeriswyl donnera jeudi prochain à 12h30 au temple de la Fusterie.

La volonté populaire a néanmoins ceci de bon qu'elle exercera une pression accrue sur le Département de Calmy-Rey et celui de Sommarruga pour qu'ils fassent preuve d'inventivité législative et diplomatique, notamment pour trouver une solution face aux délinquants "apatrides" au sens où leur pays d'origine refuse de les reconnaître.

Nous allons sans doute entendre à nouveau parler de camps d'internement des criminels étrangers désormais expulsables, mais qu'aucun pays ne veut accepter.

 

 

12:02 | Tags : 28 novembre | Lien permanent | Commentaires (3)