Manger genevois? Loger à Genève? (20/10/2010)

métabolisme agricole fvg.pngLa décision d'AgriGenève de soutenir le référendum contre l'urbanisation de la Plaine de l'Aire m'interpelle. Vais-je à mon tour le soutenir? J'ai donc été faire un tour sur le groupe facebook des référendaires (544 fans) et aussi sur la page Plaine de l'Aire (627 amis). Et j'ai lu les arguments de la feuille de récolte des signatures.

J'ai aussi consulté l'étude de l'OCSTAT sur l'agriculture genevoise de 1965 et 2005. Et feuilleté l'étude toute récente commandé par Michèle Künzler sur le Métabolisme agricole franco-valdo-genevois. J'ai encore consulté le blog Le devenir de l'alimentation genevoise.

Et the winner is...

... je ne vais pas soutenir le référendum.

Je ne parviens pas à me convertir à la souveraineté alimentaire, version contemporaine du plan Wahlen et de la fermeture des frontières (il y a d'étranges rapports entre les Verts et l'UDC).

Manger genevois n'est pas une politique alimentaire réaliste, même en subventionnant les épiceries publiques pour mettre le bio et le local à la portée de toutes les bourses. C'est tout au plus une manière pour les bobos de faire des paysans des jardiniers du paysage (c'était le titre de mon travail de diplôme de l'institut d'agronomie de l'EPFZ, en 1977), des urbagriculteurs.

La souveraineté alimentaire à l'échelle de la région franco-valdo-genevoise est une fiction en terme de calories, comme l'atteste d'ailleurs l'étude sur le Métabolisme susmentionnée.

Un argument aurait pu me faire adhérer au référendum: celui de l'étude GVA cube de l'EPFL de Lausanne qui estime qu'on peut encore construire 50'000 logements dans la couronne urbaine. Refuser les déclassements d'envergure, c'est faire pression sur les autorités pour qu'elles trouvent les solutions pour construire la ville en ville. Certes, mais le périmètre de la Plaine de l'Aire est dans l'aire des 3 kilomètres.

Soutenir le référendum c'est aggraver la crise du logement. C'est oublier que la pénurie est une des origines (avec l'attractivité économique de la région) de la hausse des loyers, qu'elle fait le jeu des propriétaires, qu'elle expulse les familles et les plus pauvres hors du canton, qu'elle génère un trafic important. Il faut donc rapidement desserrer l'étau.

 

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