58% pour un impôt communal unique (16/08/2010)

sondage fisc communes.pngCertes ce n'est pas un sondage représentatif. Mais depuis qu'il est en ligne sur www.tdg.ch, la proportion n'a pas bougé. C'est une indication intéressante. 59% des internautes ont répondu oui à la question Faut-il un taux d'impôt communal unique à Genève. Certes internautes n'égalent pas citoyens et encore moins citoyens actifs, tant il est vrai qu'à Genève, lorsque 40% des citoyens votent, c'est moins d'un habitant sur quatre qui s'exprime. Belle démocratie! La Constituante qui va reprendre ses débats jeudi 26 août y changera-t-elle quelque chose?

Le rapport 403 donne une réponse timide: les maires actuels et anciens surreprésentés parmi les 80 élus ont tiré le frein à main. Du coup, le meilleur constituant - le socialiste Thierry Tanquerel - a lancé la proposition de subdiviser le canton en quatre districts*:

La droite élargie imagine de scinder Rive droite en deux (si j'ai bien suivi les quelques confidentialités récoltées ici et là) ce qui porterait le nombre de district à cinq. Bref le débat sera intéressant cet automne.

En règle générale, il ne faut pas attendre des élus communaux d'ambitieuses réformes en la matière, même s'ils sont tous ou presque à se plaindre de la tutelle du canton. Or, sans regroupement des communes, il est illusoire d'imaginer un véritable  transfert de pouvoir. Le canton est trop petit et ses 45 communes aussi, à l'exception de la ville de Genève.

Il faut donc abolir les frontières, mais à moins d'imaginer une solution à la glaronaise dont la Landsgemeinde n'a pas demandé leur avis aux communes fusionnées, les mariages spontanés des communes relèvent du rêve éveillé. Dardagny et Russin qui flirtent depuis des lustres n'ont réussi qu'à regrouper leur compagnie de pompiers. Les Trois Chênes sont toujours trois communes. COHERAN, l'expérience la plus récente de coopération communale n'envisage pas sérieusement de pacser Corsier Hermance et Anières. A Bardonnex et à Plan-les-Ouates qui furent unies jusqu'en 1851, l'idée de la fusion ne tourne que dans une ou deux têtes... La seule fusion en un siècle et demi concerne les communes de la Ville contraintes de s'allier en raison de la crise des années 30 qui les laissait sans le sous.

Au fait, quelle est la longueur des frontières communales, sachant que la frontière genevoise qu'arpente mon confrère de la Tribune ces jours mesure107,5 kilomètres dont 4,5 qui nous sépare du Pays de Vaud? A vos calculettes, je serai curieux de le savoir.

* L'organisation en districts est l'un des quatre modèles d'organisation évoqués dans le rapport 403. Mais le nombre des districts serait 8 à 12. Le district ne serait pas, selon ses concepteurs, un nouveau niveau institutionnel. En fait, ce serait le niveau communal, dont les compétences seraient augmentées. Les communes actuelles se seraient cependant pas abolies. Le conseil municipal de district serait élu par circonscriptions électorales correspondant au territoire des communes actuelles. Les élus de chaque circonscription désignerait un maire chargé d'administrer les tâches déléguées par la nouvelle commune district (pp 18-20 du rapport 403). Ce modèle s'apparente à la réforme Balladur des collectvités territoriales françaises qui se heurtent à une vive résistance et qui pourrait bien échouer.

Sur le sujet de l'organisation communale...,

j'imagine, pour ma part, la création d'un seul discrit cantonal, la suppression des conseils municipaux ou plutôt leur fusion avec le Grand Conseil. Le Grand Conseil serait composé pour moitié de 60 à 70 députés, élus au suffrage majoritaire à deux tours dans des circonscriptions correspondant en grande partie aux communes (subdivisées ou regroupées selon leur population), lesquels députés exerceraient égalemen la fonction de maire et serait professionnalisés. Les 60 à 70 autres députés seraient élus au sufffrage proportionnel comme aujourd'hui, avec un quorum réduit cependant de 7% à 2 %, assurant ainsi la représentation des minorités.

Les députés maires assumeraient des tâches de proximité et notamment la tâche de présider les commissions de leur commune circonscription en matière d'aménagement du territoire et de police des construction, dont la législation serait entièrement cantonale, ce qui assurerait une relation directe entre l'administration de la loi et les citoyens. Le député maire pourrait dans ce cadre se voir conférer des pouvoirs d'appréciation, qui pourraient faire l'objet de recours politique auprès de la commission politique d'aménagement du Grand Conseil, ce qui éviterait la judiciarisation croissante actuelle de la gouvernance. Cas échéant et en fonction des compétences attribuées par le Grand Conseil aux députés maires, ceux-ci pourraient désigner des adjoints (dont leur suppléant),


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