Les Genevois votent pour le CEVA. Normal! (29/11/2009)

ceva accepté.jpgMoins de 60% de oui aurait été une vraie claque pour la classe politique qui, de l'extrême gauche à la droite, était favorable à la liaison Cornavin Eaux-Vives Annemasse. Avec 61,5%, la claque n'est pas passée loin. Genève aura donc un CEVA, dont le tracé, dessiné à la fin du XIXe siècle, ne dessert correctement ni l'hôpital, ni l'Université, ni les cités satellites, ni l'aéroport. Qu'importe, on construira un tunnel de trois cent mètres pour entrer à l'hôpital et on changera de train à Cornavin pour aller à Cointrin. Quant aux cités satellites, leurs habitants auront bientôt tous leur tram qui les convoiera au centre ville.

Le CEVA n'est pas cher, puisque, comme l'a affirmé Guy Mettan président du Grand Conseil lors du débat de la Tribune, les Genevois n'en supportent que 47% de la facture (sans compter les aménagements de surface à la charge des communes et du canton), le reste c'est Berne qui le finance. Pas sûr que l'augmentation de la facture de 50% entre 2002 et 2008, convaincra la Confédération de continuer à investir dans les trams. L'avenir le dira.

Le prix du CEVA ce n'est jamais que trois fois la baisse d'impôt que les Genevois ont voté en septembre a dit jeudi le député socialiste Roger Deneys dans un débat de la Société des arts, où il était opposé au libéral Michel Halpérin, un de ces libéraux qui n'a pas osé dire tout haut ce qu'il pense tout bas à propos du CEVA.

Beaucoup de non-dits durant cette campagne qui restera comme l'une des plus passionnées de ses dernières années. Et un arrière goût d'inachevé. Car à s'être laissé enfermé dans un plan B devant relier La Praille à Saint-Julien, les opposants au CEVA n'ont pas permis un véritable débat sur les options possibles. Celle d'une traversée du lac ferroviaire et autoroutière va vraisemblablement devenir le projet du XXIe siècle maintenant que le CEVA est acquis.

L'autre arrièrre-goût d'inachevé vient du fait que le vote sur le CEVA aurait dû intervenir en 2003. Sur le crédit principal. La balle est aussi dans le camp de la Constituante. Qui doit proposer la possibilité pour le Grand Conseil de soumettre au référendum obligatoire les grands projets d'infrastructure du canton.

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