La concurrence fiscale: un atouts pour la Suisse (12/08/2009)

economiesuisse lars p field concurrence fiscale.jpgC'est la rentrée à Berne. EconomieSuisse monte au créneau pour défendre - c'est son boulot - la diversité fiscale suisse, gage sans doute pour la voix des entrepreneurs propriétaires et des riches de ce pays d'un développement durable de leurs capitaux. En ligne de mire l'initiative pour des impôts équitables du Parti socialiste suisse qui vise à restreindre la concurrence fiscale cantonale.

Pour les patrons propriétaires et les rentiers capitalistes (dont nous sommes tous un peu via nos caisses de retraite), "l’initiative serait synonyme de hausse d’impôts pour toute une série de cantons (surtout alémanique), mais aussi pour des catégories de contribuables bien au-delà de ceux qu’elle prétend viser".le message subliminal étant d'expliquer aux classes moyennes qu'elles passeront à la caisse et seraient donc bien avisées de défendre le statu quo.

EconomieSuisse rend publique aujourd'hui une étude commandée au professeur Lars P. Feld montre clairement que cette harmonisation fiscale matérielle serait dommageable pour la Suisse." Le dit professeur est associé au Centre pour la concurrence fiscale lequel est une émanation du réservoir d'idées très libérale Constant de Rebecque.

Donc, selon les patrons, vivent les cantons coucous et les cantons pauvres, grâce à qui les taux d'imposition des gros contribuables demeurent concurrentiels.

Pour mémoire, on citera le projet d'un autre professeur - Carl August Zehnder - qui dans les année 90 avait imaginer une réforme fondamentale de l'impôt sur les personnes physiques. Une méthode radicale susceptible de supprimer le tourisme fiscale tout en préservant une suffisante souverainté des cantons et des communes. Je lui ai consacré un long billet le 1er décembre 2008 sous le titre "Panacée pour la péréquation et contre le tourisme fiscal".

Les constituants chargés des finances genevoises pourraient s'en inspirer pour réformer la fiscalité des communes genevoises.

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Les cantons coucous sont ceux qui baissent leurs impôts et réduisent leur offre de service public laissant les habitants tels des coucous profiter de l'offre en service public de cantons voisins. Tels le cas des cantons autour de Zurich ou des communes des riviera genevoise, vaudoise zurichoise schwyzoises etc. dont l'offre notamment en matière culturel est plutôt réduite voire inexistante tandis que celle des villes centres est évidemment bien meilleure.

Les cantons pauvres, ceux de l'arc alpin qui espèrent avec la sous-enchère fiscale sur les très gros revenus en appâter quelques uns de migrer dans les frimas et dans l'ambiance bunkerisé des Alpes.

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EconomieSuisse ne rate pas l'occasion dans sa présentation de reprendre le graphique "Qui paie quoi?", où l'on constate effectivement que la richesse de l'Etat suisse repose sur une poignée de riches contribuables. Ce qui devrait interpeller EconomieSuisse, c'est l'éthique ou la justice économique qui explique et justifie cette concentration en si peu de mains de la richesse nationale et l'obligation faite à tant de bouches de se tourner vers Mère Helvetia pour vivre dignement. Mais les mots éthique ou justice économique ne semblent pas faire partie du vocabulaire de notre lobby en chef national.

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L'autre critique récurrente que l'on est légitimer à faire à notre réservoir d'idées national, c'est son incapacité à proposer des instruments de gestion des finances publiques efficaces qui évitent de devoir passer par la réduction générales des ressources dans l'espoir qu'une pénurie contrainte rendra les magistrats plus économes et les administrations plus efficientes.

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