Genève a mal à ses musées (08/05/2009)

mah.jpgLe Musée d'art est d'histoire fait l'événement. Cette fois ce n'est pas Jean Nouvel et son chapeau de verre que l'architecte veut jucher sur le bâtiment Camoletti, mais le chapeau tout court qui saute et que l'on fait porter au directeur général. Jamais l'image du fusible n'aura mieux servi pour décrire l'éjection soudaine - pour le profane que je suis - du directeur du MAH.

Je ne suis pas un  fan des musées et ne mets les pieds au MAH qu'épisodiquement. Je suis pourtant assez certain que les expositions qui y sont montées sont de qualité, tout en concédant que pour le reste le MAH ne m'a jamais vraiment emballé. C'est qu'il doit leur manquer ce petit plus à nos conservateurs, ce coup de génie, les moyens financiers de leurs ambitions peut-être ou ce savoir-faire médiatique, qui fait que les partisan de la pensée bling bling s'échauffent que la presse leur emboîte le pas et qu'une exposition pharaonique, breughelienne, van goghienne ou de tout autre artiste un tant soit peu connu devienne le must surtout si elle est montée dans une autre ville que Genève....

Illusion d'optique ou réelle incapacité des gens en charge de nos musées de se faire entendre dans leur propre cité? Que leur manque-t-il donc pour ne pas être dégommés du jour au lendemain, sanctionnés comme des cancres par un audit parisien? C'est du moins l'impression que l'on ressent à la lecture des quotidiens.

Mais ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête? Qui est le mandant dans cette affaire? N'y a-t-il pas aussi carence au niveau politique. Fallait-il attendre si longtemps, au MAH comme au MEG, pour chasser l'"incompétent" et lui trouver un Neuchâtelois de service?

Dans la petite Romandie qu'on a fêté hier sous les auspices d'un hebdomadaire, n'est-il pas tant que les musées de ce coin de terre s'entendent pour briller dans le firmament des conservateurs et mettent leurs moyens en commun?

Il y a quelques jours, je demandais à mes confrères de la chronique politique ce que faisait Patrice Mugny qu'on n'entendait plus guère. S'était-il assagi après la tempête théâtrale qu'il avait déclenchée au début de son mandat en proposant de marier le Carouge et la Comédie? La réponse est non. Robespierre affutait la guillotine.

07:39 | Lien permanent | Commentaires (11)