Neirynck victime de racisme (20/04/2009)

durban II logo.jpgLa conférence d'examen Durban, plus connue comme conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée devrait réunir tous les démocrates, tous les humanistes. Elle les divise parce que la notion même de racisme a été volée par tous les exclues de la terre.

Et qui ne s'est pas senti exclu une fois dans sa vie? Qui n'a pas traité l'autre de raciste à son égard ou n'a pas été traité de raciste? Le dernier en date et non des moindres est le conseiller national PDC Jacques Neirynck. Dans son blog, l'illustre policitien se déclare victime de racisme. Un comble? Suivez sa logique avant de dénoncer l'usurpateur. Elle procède d'une pratique courante et récurrente, qui consiste à stigmatiser l'être humain, à l'exclure, à le cataloguer, dès lors que l'on est soi-même à court d'argument.

 

 

"J'ai inséré, écrit Jacques Neirynck, une note qui doutait de la capacité de Eugen Haltiner d'exercer sa fonction de président de la Finma avec impartialité, du fait de son appartenance antérieure à l'UBS. C'est une question permanente de savoir quelle peuvent être les relations entre les hauts fonctionnaires et les patrons du secteur privé. J'ai reçu d'excellents commentaires. J'ai aussi dû en éliminer certains qui profitaient de l'occasion pour parler de tout autre chose et même de rien du tout, à savoir de ma personne.

"Des Suisses d'origine certifiée me reprochent régulièrement d'être né Belge. Je confesseaussi que ce fut une lourde faute de mes parents...  Clou de mon cercueil, certains n'hésitent pas à me reprocher d'être catholique pratiquant, ce qui me rend définitivement suspect de stupidité et de méchanceté... Plaisanterie à part, les idées valent ce qu'elles valent. Elles ne sont pas dépréciées par celui qui les émet, poursuit le conseiller national. Surtout si celui-ci est jugé non pas en fonction de sa personne mais de son appartenance à un groupe. C'est un jugement des personnes par catégorie. C'est le véritable racisme."

"C'est du racisme!" L'injonction est ainsi devenue la bonne à tout faire des pauvres en mots, mais aussi des intellectuels choqués par l'imbécilité de certains commentaires et des dictateurs encore, qui ont bien compris que l'inconscient collectif des élites et d'une partie de l'opinion publique occidentales est rongé par une double culpabilité: celle qui remonte à la traite des noirs et celle de la ghettoïsation des juifs, dont la Shoah fut le paroxysme à jamais marqué dans notre culture comme un nouveau péché originel.

Les vraies victimes du racisme ont tout à perdre de cette Tour de Babel qui vide les mots de leur sens. On peut le déplorer et dénoncer les faux-culs de tout bord. On peut aussi voir quelques gouttes d'eau au fond du verre et se féliciter de l'organisation d'une telle conférence. Même dévoyée, elle a déjà le mérite d'exister.

 

10:46 | Lien permanent | Commentaires (2)