Cacatière (01/03/2009)

Excusez ce mot en ce dimanche matin, mais il me vient à la lecture du dernier billet publié par notre ministre fédéral de l'environnement. Dans son blog, l'excellent homme de mots qu'est Moritz Leuenberger revient sur Slumdog Millionaire qui a raflé huit oscars la semaine dernière. Le ministre comme beaucoup relaie la polémique qui court en Inde: le film ne serait qu'une caricature, une belle histoire certes, mais qui enfile les clichés comme des perles sur un collier. Caricature donc serait la séquence forte du gamin qui plonge dans le tas d'excréments pour sortir des toilettes dont la porte est bloquée et courir dans l'habit qu'on imagine quérir l'autographe d'une vedette de Bollywood qu'un hélicoptère dépose dans la poussière.

"C’est seulement, écrit le ministre, lorsqu’on nous informe que de tels tas d’excréments n’existent tout simplement pas que nous prenons conscience de l’affront que cette scène peut provoquer. « La situation s’est beaucoup améliorée chez nous », soulignent les assistants sociaux travaillant dans les bidonvilles indiens." Et Moritz de conclure:

"De toute évidence, beaucoup d’Indiens préfèrent régler eux-mêmes les graves problèmes du pays que de les voir tourner en dérision devant le monde entier. Et soyons francs: ils ne sont pas les seuls."

C'est vrai que nous sommes présentement dans la m.

Mais dire que les cacatières n'existent pas en Inde, c'est comme dire que les banques n'existent pas en Suisse. Cela dit, les latrines n'existent peut-être pas comme le film nous les montre. Tout comme les banques suisses ne sont pas la caricature qu'en font les médias actuellement. N'empêche que les latrines comme les banques sont nécessaires à la société. Il fut même un temps pas si ancien, où l'on s'émerveillait du recyclage par les Chinois mis aux champs des fosses d'aisance dans la culture des haricots. Et il n'est pas si vieux non plus le temps où, dans nos campagnes, les toilettes étaient au milieu du jardin, couvertes d'une baraque et d'un trou percé.

Autre temps autres moeurs. A Genève, le nec plus ultra est de réinventer la roue et de s'émerveiller des toilettes sèches sur le trône desquelles des Genevois hype assoieront leur séant *. Ce sera bientôt le cas à Cressy, et c'est même une première historique si l'on en croit la Tribune du 24 février. Et, dans nos civilisation occidentales avancées, on cherche encore la solution idoine pour que nos compagnons à quatre pattes ne se soulagent plus où bon leur semble.

Bonne journée

Et pour votre peine, je vous livre ce texte, découvert par les hasards googleliques, intitulé "Et si l'on parlait le français de Pers-Jussy" Où l'on retrouvera une cacatière en fâcheux état qui n'sentait pas la rose...

* Il n'y a pas si longtemps, certains particuliers ont bataillé ferme contre les services cantonaux qui refusaient le principe de la fosse sceptique et contraignaient à de coûteux travaux pour raccorder des maisons isolées aux égoûts.

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