Les médecins genevois en grève. Gage de meilleure santé! (17/02/2009)

labo médical.jpgLes médecins genevois préparent une grève et vont lancer une initiative, annonce Bertrand Buchs sur son blog. La décision formelle sera prise mercredi soir. La nouvelle n'est pas nouvelle, puisque le conseiller municipal démocrate-chrétien de Carouge l'a annoncée jeudi dernier sur Radio Cité.

Cette grève démontrera peut-être que moins de médecine, c'est plus de santé. Comme lorsque les feux rouges s'éteignent et qu'on découvre un peu surpris que la circulation s'écoule mieux, parce ce que les conducteurs sont plus attentifs. Combien de milliards la sécu économiserait-elle si les patients étaient moins inattentifs à leur santé? Et si, plutôt que d'emprunter l'ascenseur pour monter et même descendre quelques étages, ils empruntaient l'escalier?

Merci donc aux médecins de faire grève de temps en temps, tout le monde s'en portera mieux. Sauf bien sûr les pharmas qui finances les congrès des médecins, les laboratoires et centre de radiographies en tout genre qui doivent faire du chiffres pour satisfaire leurs actionnaires, dont des médecins mais aussi des caisses de retaite. Rein de nouveau sous le soleil, la vie et la mort ont toujours été des commerces lucratifs.

La grève des médecins n'a pas, on s'en doute, pour première motivation la santé des malades. Pas plus que la grèves des enseignants défend la qualité de l'enseignement, ni celle des policiers la sécurité des citoyens. En premier lieu, il s'agit de maintenir voire d'améliorer sa position dans le grand découpage du gâteau financier que représente le budget de la santé 52 milliards de francs par année dont 43% passent par l'assurance maladie de base selon la statistique de la santé édition 2009. Combien pour les toubibs?

That is the question. Et l'on ne contestera pas la légitimité des médecins de défendre leur tranche de Gruyère. Merci simplement de ne pas prendre les patients en otage.

Quant à la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, à savoir le projet de réduire le remboursement des factures de laboratoire, ce qui met en péril les laboratoires de cabinet, il faut que les médecins se rendent à l'évidence. Oui la médecine artisanale ne sera plus la pratique courante, ça ne ne l'est déjà plus d'ailleurs. Oui la technologie impose des regroupements à la fois pour financer les appareillages et les faire tourner 24h sur 24 et pour que les praticiens de ces outils acquièrent la compétence requise pour les faire fonctionner correctement, ce qui impose leur spécialisation.

Alors inutile de pleurer comme des paysans. En revanche, la politique de santé publique pourrait s'inspirer de la politique agricole en versant des indemnités aux médecins qui acceptent de se délocaliser dans les zones reculées de notre pays. En zone urbaine, il n'y a plus de raison que les médecins entretiennent un laboratoire ou disposent de leur propre appareillage de radiographie. Jusqu'à ce que la technique rende peut-être ces appareils et les réactifs si bon marché qu'un mouvement inverse pourra dans certains cas se révéler à nouveau économique.

Demain, le mobile sera peut-être un petit laboratoire ambulant, renseignant l'ordinateur du médecin traitant en permanence de l'état de son patient. Et il pourra envoyer des bib bip à ceux qui ne suivent pas le régime prescrit.

 

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