Troisième voie Genève Lausanne ou deuxième ligne? (23/12/2008)

pendulaires.jpgSur la même longueur d'onde et sur la défensive, le président du PDC genevois et député Fabiano Forte et la cheffe du groupe des verts au Grand Conseil Valérie Flamant. Franchement critiques à l'égard des Genevois et du ministre Cramer en particulier, le député vaudois PDC d'Eysin Mario-Charles Pertusio et le syndicaliste UNIA, chef du groupe socialiste au Grand Conseil vaudois Grégoire Junod. 17 minutes 37 secondes pour ne rien apprendre et écouter l'insistante question du journaliste: mais les cantons ne pourraient-il pas préfinancer la troisième voie Lausanne Genève, renvoyée aux Calendes grècques par un Conseil fédéral qui n'a décidément rien compris l'urgence du rail entre les deux métropoles lémaniques...

C'était hier soir sur Forum. Les parlementaires cantonaux invités deux PDC (?) deux rose-verts (?) ont manifesté leur impuissance sur l'air "C'est Berne qui décide, nous on peut rien faire", Cramer et Marthaler ne s'entendent pas, on ne peut rien faire" et "Faudrait pas que seul les cantons riches soient équipés, on ne peut rien faire". Pauvre de nous!

Sur le préfinancement, Zurich n'a pas les préventions des deux députés genevois. La seule métrople que la Suisse compte se paie son CEVA - le CZKS - sans attendre la manne fédérale. Ou plutôt en mettant Berne devant le fait accompli.

Sur la troisième voie, il serait peut-être temps d'arrêter le train et de réfléchir un peu.

En posant la question: qu'est-ce qui coûte plus cher et qu'est-ce qui offre les meilleurs services à long terme: une troisième voie coincée entre les villas de la Côte, où il faut exproprier chaque mètre carré au prix fort sachant que jamais on ne pourra en inscrire une quatrième ou bien construire une nouvelle ligne à deux voies à grande vitesse entre l'aéroport de Genève, réservée aux intercity et aux trains de marchandises, libérant la ligne du lac (Lausanne Annemasse Chamonix) pour la circulation de RER toutes les dix minutes?

La clé de l'équation est sans doute en main genevoise. Le canton en engloutissant plus d'un milliard de francs pour construire un RER entre Le Bachet de Pesay et les Eaux-Vives, dont l'utilité n'est pas démontrée - le tram 12 ira jusqu'au coeur d'Annemasse en 2014 - ferait bien de changer son fusil d'épaule et d'allonger sa perspective à l'an 2100 et de parier sur une traversée du lac autoroutière et ferroviaire.

Dans 10 ans, date approximative de la mise en oeuvre au plus tôt d'une grande infrastructure de communication à conditions d'entrer dans une logique de partenariat public privé (Implenia serait intéressé), la nouvelle ligne Lausanne Genève s'inscrira dans la perspective de la création en cours d'une unique métropole lémanique bipolaire pour le siècle à venir. C'est à une deuxième ligne de chemin de fer entre Lausanne et Genève qu'il faut réfléchir.

Bouygues et ses partenaires ont construit Liane l'autoroute A41 qui relie depuis hier Bardonnex à Allonziez la Caille en 29 mois (et ici). Le tracé Lausanne Genève qui passerait au nord de l'autoroute, sous Mont-sur-Rolle pour déboucher quelque-part entre Lausanne et Cossonay ne devrait pas comprendre plus d'ouvrages d'art pour une facture sans doute moins coûteuse que le prix d'une autoroute. La ligne pourrait de surcroît mettre Yverdon à moins 25 minutes et Neuchâtel à moins de 50 minutes de Cointrin.

08:05 | Lien permanent | Commentaires (6)