Quelle est l'audience de Décaillet? (09/12/2008)

décaillet le clip leman bleu.pngIl occupe l'espace médiatique le matin. Il occupe l'espace médiatique le soir. Pascal Décaillet fait marcher les politiques à la baguette. Rien à redire au talent de notre confrère qui ne ménage ni sa peine ni son temps pour faire mousser l'actualité politique jour et nuit à Genève. N'empêche qu'il est servi par des policiens bien serviles, qui accourent aussitôt que le téléphone les mande sur le plateau du 7-8 de Radio Cité ou de GAC de Léman bleu.

Bien vu, vite entendu, est-il seulement possible pour un politicien de résister au slogan des bateleurs électroniques?

Non évidemment. D'autant que le journaliste sait être vache lorsque l'un ou l'autre viendrait à manquer à l'appel. Car il ne suffit pas d'être présent. Il faut encore épouser le sillon que trace l'omniprésente voix. Gare à celle ou celui qui sortirait de l'ornière ou ne saurait la suivre promptement. Les candidats à la Constituante mal réveillé en fait la cuisante expérience. Telle une araignée, Décaillet n'a pas son pareil pour emballer ses victimes consentantes. Mais il n'est pas encore chat qui les abat d'un coup de patte. Le plaisir est dans la durée et puis le microcosme genevois n'est pas si grand - que serait Décaillet sans appâts -, même si le bougre peut convier toute la Suisse à petit-déjeuner ou à dîner.

Ce matin, à la rue Baylon, il avait un conseiller d'Etat, François Longchamp bien dans ses bottes, et une candidate au Conseil d'Etat, la libérale isabelle Rochat affolée par l'araignée, et, au téléphone, deux autres conseillers d'Etat , Mark Muller, partisan d'une plate-forme minimale et post-électorale avec l'UDC, et Pierre-François Unger, adoubé hier soir par un PDC soviétisé, qui ne dit pas tout à fait non à une telle perspective - il faut bien payer l'ambition de succéder à Robert Cramer à la tête du ministère du territoire. Ceux qui avaient fait l'effort de se déplacer à Carouge ont eu droit à un temps d'antenne majoré. Petit sucre à qui se bouge.

De quoi ont-ils parlé? Des élections de l'automne 2009 bien sûr dans l'ombre portée de l'élection de ce mercredi à Berne. Car l'issue de mercredi déterminera la géographie politique du bout du lac. Et pas seulement. Comme l'a parfaitement rappeler Pierre-François Unger, qui serait un excellent conseiller d'Etat s'il était moins urgentiste et plus présent,  l'UDC genevois n'a servi aux gens du bout du lac qu'un brouet politique préparé à Berne. Libéré de Blocher ou de son clone et peut-être du financement zurichois, l'UDC genevoise finira par devenir un partenaire qu'on invite pas à sa table mais avec qui on boit volontiers l'apéro ou le café.

Quant à Décaillet, a-t-il le matin l'audience qu'il s'est forgé le soir?

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