Péage urbain: Genève est trop petite (16/09/2008)

péage urbain stokholm.pngL'octroi, vous connaissez? C'était un impôt que naguère les villes percevaient sur les marchandises importées. Désormais les citadins, non contents de bénéficier de transports publics payés largement par tous les contribuables, y compris ceux des communes périphériques - plus de la moitié du budget des TPG est couverte par le canton - veulent pour leur quiétude et leur santé rétablir des péages sur les ponts et les routes. Autant de portes et de murailles électroniques! Que dirait le père de la République, James Fazy, qui fit abattre les remparts? Aujourd'hui, les commissions des monuments et des sites, du patrimoine et du moellon interdirait pareille atteinte à notre environnement culturel.

La Tribune du jour nous apprend qu'à Stockholm, "le péage urbain n'a pas nui aux commerçants". Ann Sjöberg, consultante suédoise, invitée par la Ville de Genève pour faire le bilan de cette expérience réalisée en 2006 le pense. De nouvelles études devront le confirmer. Et si la population de la ville a adopté le système, elle ne la fait que dans un vote consultatif. Et 14 des 25 municipalités du grand Stokholm se sont opposées à ce projet.

peage stokholm tcs.pngA noter qu'une étude citée par le TCS en avril de cette année donne un éclairage quelque peu différent sur les bénéfices du système de la grande ville suédoise.  [cliquez sur l'image pour l'agrandir]

Notons encore au passage que la ville considérée est une capitale de 800'000 habitants. Genève, avec ses 185'000 habitants, me fait toujours penser à la grenouille de la fable... A moins que le péages ne s'installent aux portes de Carouge, de Lancy, d'Onex, de Vernier de Meyrin, de Thônex? Auquel cas le débat devrait pour le moins être organisé au plan cantonal. On voit, à ce simple exemple, que la ville de Genève n'a pas la bonne dimension pour jouer dans la cour des grands. 

Sur le forum que la Tribune consacre au sujet, les trois premiers commentaires sont éloquents: 

Meli-melo écrit: "Le péage devra commencer à toutes les frontières, les camions circuleraient que de minuit à 5 heures du matin, prévoir des parkings extra-muros (surtout sur France et à leur frais)."

Constantin renchérit: "Le péage devrait avoir lieu aux douanes. Sinon cela sera le cafouillage complet en zones périphériques du centre-ville "payant"."

Et tintin74, très cramérien, ajoute son grain de sel: "Comme d'habitude seul les riches auront le droit de circuler."

Tout est dit n'est-ce pas?

Ce qui n'est pas dit, c'est que les pendulaires ne sont pas des accrocs de la bagnole. S'ils descendent en ville seul au volant de leur voiture, c'est souvent qu'ils n'ont pas le choix. Notamment parce que les bus n'ont pas de voie réservée sur toute la longueur de leur trajet. Pour emprunter de temps en temps le bus D depuis Perly, je puis en témoigner, il s'empile avec les voitures dans l'entonnoir de la queue d'Arve. Or pour cela, il faut souvent impérativement élargir les routes. Un sujet tabou à Genève.

PS: Merci à Sandro Minimo qui ce matin poursuit le débat sur son blog

 

 

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