La corruption selon le président russe (03/07/2008)

Medvedev Le Figaro.pngEclipsée par l'heureuse et sensationnelle libération d'Ingrid Betancourt, l'interview que le nouveau président russe a donné à huit journaux, dont Le Figaro, des pays du G8 qui se réunissent lundi au Japon vaut une lecture attentive. Pas seulement parce que la Russie forte de ses matière premières, pétrole et gaz en tête, est redevenue un acteur clé de la scène internationale et entend désormais y jouer à nouveau les premiers rôles. Deux propos de Dmitri Medvedev ont retenu mon attention. Notamment ceux sur la corruption et sur l'exercice du pouvoir.

Sur la corruption, cette phrase: "C'est impossible de s'attaquer à la corruption dans un pays pauvre."

"Nos priorités pour les quinze à vingt prochaines années ont été définies il y a huit ans. Nous voulons créer un pays développé, avec une économie saine et forte, nous voulons vaincre la pauvreté et la corruption pour le bien de la population, nous voulons établir des relations amicales avec nos partenaires étrangers. Ces buts ne seront pas changés, quelque soit le chef de l'Etat. C'est ma position. Et je pense que c'est ce que le peuple russe attend de nous.L'un des problèmes les plus aigus, dont je n'ai pas seulement parlé mais que j'ai commencé à combattre, c'est la corruption. Malheureusement, peu a été accompli ces dernières années sur cette question. A présent que nous avons remporté des succès financiers, il est grand temps de s'attaquer au problème. C'est impossible de s'attaquer à la corruption dans un pays pauvre. "

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Sur l'exercice du pouvoir: "Souvent, l'homme élu président a une grande expérience de parlementaire mais ignore comment l'exécutif fonctionne."

"Je compatis pour mes collègues américains car souvent, l'homme élu président a une grande expérience de parlementaire mais ignore comment l'exécutif fonctionne. Mon travail de l'année dernière (comme premier vice premier ministre, NDLR) m'a donné une expérience irremplaçable, qu'on n'acquiert pas en prenant conseil. C'est pourquoi je pense que j'étais bien préparé à gérer les affaires de l'Etat. Dans mes fonctions précédentes, j'aidais le président à trouver des solutions et je prenais mes propres décisions. Au fond je fais le même travail, mais le degré de responsabilité est différent. Quand une décision doit être prise, il n'y a personne pour la prendre ma place. Bien sûr, il y a des gens à qui demander conseil, comme Vladimir Poutine, une personne de grande expérience, un homme politique très populaire, mais la décision finale m'appartient. Et si je me trompe, je suis responsable. Cela change tout. "

 

 

 

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