Ban Ki-moon, pompier bouc-émissaire (30/04/2008)

343050968.jpg«Oui, les émeutes de la faim placent la communauté internationale devant ses responsabilités», a répondu hier le secrétaire général de l'ONU à quelque 1500 Genevois venus l'interpeller au Palais des Nations. Ban Ki-moon n'a pas la solution miracle, juste une méthode, ajoute le journaliste de la Tribune ce matin: «aborder tout cela de façon globale». De qui se moque-t-on?

Le pompier Ban Ki-moon que l'opinion somme de s'expliquer sur les raisons de l'incendie est un commode bouc-émissaire d'une ONU pas plus efficace sur le théâtre de la faim qu'un nain de jardin observant une salade face à une armée d'escargots un jour de pluie. L'ONU et ses divisions spécialisés n'ont que les pouvoirs et les moyens que veulent bien leur concéder les Etats-Nations. 

Alors certes on dégagera en urgence quelques centaines de millions de dollars en plus pour donner bonne conscience aux téléspectateurs à l'heure du 20 heures. Les 735 millions de dollars - on n'articule même pas un milliard qui est le bénéfice du canton de Genève en 2007 - impressionnera peut-être, encore que le dollar aujourd'hui n'impressionne plus grand monde. Surtout ces millions ne représenteront pas un gramme de plus de nourriture. Tout juste l'augmentation de la facture puisque le prix des denrées de base à lui doublé en quelques mois. 

Pas une critique bien sûr dans la bouche du secrétaire général sur les politiques agricoles calamiteuses poursuivies ces dernières années tant au sud qu'au nord. Les agrocarburants - évidemment voués au gémonies - ne sont de loin pas le principal facteur de la famine actuelle.

En cause, les prix à la production des denrées de base qui sont tombés si bas que les paysans en ont été dissuadés de produire, les investissements se sont détournés de l'agriculture.

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