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  • Le directeur veut dépoussiérer le Muséum

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    Cher Monsieur, 

    J’ai parcouru votre publication avec intérêt. Bien évidemment je regrette que le Muséum vous ait laissé cette impression « lugubre et poussiéreuse ». 

    Je souhaiterais vous proposer  – ainsi qu’à notre petit visiteur « 4 X4 »- une autre image de notre Muséum. 

    Je partage certains de vos constats et mon ambition – en tant que directeur du Museum - est bien de mettre en lumière nos collections avec la conscience que notre monde culturel et technologique est en constante mutation, et que nous devons nous interroger plus que jamais sur nos missions, l’évolution des attentes de nos publics, notre rôle dans la cité ou encore notre positionnement sur la scène locale, nationale ou internationale. 

    C’est le travail qui est engagé sans relâche depuis mon entrée en fonction en mars 2012. 

    A l’appui d’un diagnostic, nous avons entrepris une grande révision de l’ensemble des domaines d’activités du Muséum avec la publication d’un projet scientifique et culturel fin 2014 – une première en Suisse - qui définit une nouvelle vision globale de l’institution et de ses ambitions. Il se décline en sept axes stratégiques assortis d’un plan d’action. Je vous propose de parcourir ce rapport stratégique qui est en ligne à l’adresse : http://institutions.ville-geneve.ch/fileadmin/user_upload/mhn/documents/psc_museum_geneve_2020.pdf 

    La mise en œuvre d’une telle réorganisation prend du temps, surtout avec une institution de cette envergure. 

    La participation active de nos publics est au cœur de nos priorités et un vaste programme d’activités de médiation est proposé tout au long de l’année. 

    Côté muséographie, une salle principalement destinée aux adolescents propose de se mettre dans la peau d’un chercheur du Muséum et d’accéder, au moyen de dispositifs interactifs et ludiques, à la démarche de nos scientifiques pour comprendre ce qu’ils font, comment ils travaillent et pourquoi ces recherches sont fondamentales, notamment dans le contexte des défis environnementaux que nos sociétés doivent désormais relever. 
    Depuis 2013, nous avons mis en place une nouvelle politique d’expositions temporaires d’envergure, de plus de 1000 m2. Les oiseaux, les exoplanètes, les dinosaures ou encore les fourmis ont permis de proposer à nos publics une scénographie plus contemporaine et une mise en débat des thématiques développées. Votre visite s’est déroulée dans une période de transition entre deux expositions temporaires, Fourmis qui vient de s’achever et Prédations qui ouvrira ses portes le 13 avril prochain. C’est bien dommage car je suis persuadé que vous auriez eu une toute autre appréciation  de notre Muséum. 
    Pour preuve, les chiffres de fréquentation sont bons avec notamment une augmentation de 30% depuis 2016. Nous avons  dépassé le nombre de 300'000 visiteurs lors des trois dernières années, ce qui n’était arrivé qu’une seule fois dans l’histoire du Muséum à Malagnou, soit depuis 1966. 

    Avec le projet AMBRE, nous allons pouvoir d’une part mettre en sécurité nos collections, patrimoine genevois d’importance mondiale (7e plus grande collection d’Europe et de loin la plus importante de Suisse). Le projet AMBRE est aussi couplé à un projet de rénovation muséographique qui va conduire d’une part à la création d’une nouvelle galerie au 3e étage concernant l’histoire du monde mais aussi, d’autre part, au développement de nouveaux outils de visite qui permettront de redynamiser les galeries existantes consacrées à la faune régionale et mondiale. Le projet AMBRE constitue une véritable opportunité de rénover le bâtiment public avec notamment la création d’une zone d’accueil et de vestiaires totalement repensée et agrandie. Des nouvelles installations pour plus de confort, dignes d’un musée de cette envergure. Et soyez rassuré, le grand cèdre ne sera pas abattu ! 

    Certes, nos galeries souffrent d’un certain nombre de problèmes dont une détérioration de certaines taxidermies due à une hygrométrie trop basse, notamment en hiver. Les travaux de restauration sont en cours, la tâche est immense. 
    Effectivement, en raison de son obsolescence scientifique et muséographique, nous avons démonté en 2014 une partie de la galerie consacrée aux sciences de la Terre, au 3e étage. Une nouvelle galerie est en cours de préparation. 
    Quant au monde des végétaux, même si certains muséums abordent les deux règnes, je précise que cette thématique est traitée par les Conservatoire et Jardin Botaniques de la Ville avec qui nous travaillons en étroite collaboration. Toutefois, vous aurez peut-être remarqué que nous avons entièrement réaménagé en 2017, avec le Service des Espaces Verts, le Parc Malagnou devant le Muséum pour plus de nature et de biodiversité. Avec des résultats concrets dont la découverte d’espèces d’insectes encore jamais observés en Suisse. 

    La mise en œuvre d’une telle réorganisation prend du temps, surtout avec une institution de cette envergure. Le prochain rapport d’activité couvrant les années 2015-2018 sera publié en avril permettant de poser un premier bilan des actions engagées avec indicateurs à l’appui. 

    J’espère vivement que ces quelques remarques et précisions vous donneront envie d’en savoir plus sur le développement et l’avenir du plus grand Muséum de Suisse. J’aimerais vous inviter à le découvrir à l’occasion d’une nouvelle visite des lieux et notamment de nos coulisses. Je me tiens à votre disposition au 022 418 63 21 ou par courriel à l’adresse jacques.ayer@ville-ge.ch pour organiser ce moment à votre convenance. 

    Enfin, si vous souhaitez publier ma réponse dans votre blog, je n'y vois aucun inconvénient. 

    "Le PSC est un processus long et exigeant..." écrit Sami Kanaan en exergue du Projet scientifique et culturel 2020 du Muséum d'histoire naturel de Genève. Diable oui, voilà cinq ans que le PSC 2020 a été rédigé. C'était une première suisse. Et depuis? Rien de visible, pour le commun des mortels du moins, sinon l'étude en cours (depuis 2012) d'un projet sensé préserver les 120'000 bocaux conservant les trésors du musée dans l'alcool. C'est un risque majeur d'incendie que ces 48'000 litres d'alcool, a dit un office fédéral qui, aveugle au fait que ces bocaux n'ont jamais provoqué le moindre incendie, commande la construction d'un fortin à plus de 20 millions. Normal. Dans notre société qui ne tolère plus le risque, seul le principe de précaution fait loi. Ici comme ailleurs. 

    Que pourrait-on faire d'autres avec ces millions en réduisant le risque par une élimination critique de ces bocaux, tenant compte des outils contemporains de traitement des données? Créer avec d'autres muséums des applications permettant aux visiteurs de voir la vie des animaux empaillés en réalité augmentée via leur smartphone, des tablettes ou des casques louées? En fait cela existe déjà.

    Et puis, quelle est la valeur effective des spécimens conservés? Enfin, ce travail de conservation d'un patrimoine qu'on dit mondial est-il bien dans les attributions d'une commune? Je vais donc lire le PSC 2020 pour y chercher des réponses. En attendant, le directeur du Muséum, Jacques Ayer, a réagi à na note du 27 mars intitulée "Muséum: lugubre et poussiéreux". Voici sa réponse: 

  • Muséum, Arts et Histoire, Genève a mal à ses musées

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    Un chevalet à l'équilibre précaire vient d'être effleuré par un autre visiteur. Il s'est abîmé sur le parquet. La maman tente de redresser la chose tandis qu'un gardien déboule, furieux. Il gronde la maman sans ménagement et tente un réemboîtement de l'ensemble. Il doit s'y reprendre à trois reprises. Le panneau enfin debout signale que le plafond de la salle mérite un coup d’œil. Sans doute le responsable de la chute du tréteau avait-il les yeux en l'air.

    Pour le reste la signalétique est spartiate. Tant pis pour ceux qui ont oublié l'audioguide. Mais ce qui frappe, c'est l'absence de toute mise en scène des pièces présentées. A en croire une photo des années 1920, on savait mieux à l'époque épater la galerie. Des vitrines, que des vitrines, muettes, figées, dont le reflet gêne la vision des œuvres exposées Pas question de grimper à l'échelle de l'Escalade. Ou d'assister à quelques démonstrations hallebardes ou d'épée à deux mains. Pour cela il faut attendre les exercices de la 1602 en décembre ou les Médiévales d'Andilly fin mai.

    A quoi sert donc un musée et cette grande salle pleine de vide? Décidément Genève a mal à ses deux principales institutions. J'avais renoncé ce printemps à aller au Museum, rebuté par des animaux empaillés défraîchis.

    Contre une paroi, un écran de télévision - le seul écran de cette grande salle - Une lucarne vers la modernité, le ludisme, l'interactivité? Rien, une vidéo en boucle. Le son est au minimum. Un gardien hélé et de bonne composition s'en va quérir à la loge d'entrée la télécommande. Il revient les mains vides. On lui a expliqué que le son s'augmente depuis l'arrière de l'appareil. Des acteurs vêtus de noir sont assis, face caméra. Ils racontent l'histoire de l'Escalade. C'est statique, pédant, maladroitement distancié. Un petit panneau indique que la vidéo tourne ainsi depuis 2018. C'est donc une nouveauté dans ce grand musée qui prend l'eau. L'épique bataille, que Genève commémore tous les ans, est-elle mieux narrée à la Maison Tavel? Aucun panneau ne nous l'indique?

    Je n'ai rien trouvé à ce sujet sur le site internet du MAH - lui aussi spartiate et sans interactivité. Sur son site, le MAH est déjà à l'heure de la rentrée. Aucune activité n'est proposée durant l'été pour les familles. Je retiens que le 25 septembre prochain, à la Maison Tavel,  les "Mercredi Family" propose Une histoire de chevaliers, une visite interactive pour les enfants de 6 à 10 ans, accompagnés d'un adulte. Peut-être y reverrai-je mon jugement.

    Dans mon souvenir, le MAH renfermait aussi une momie. On dévale les grands escaliers jusqu'aux hommes des cavernes. La cavernes est sans attractivité. On remonte et on pénètre dans la salle de l’Égypte. Chiche collection. Au fond, deux sarcophages, un couché, fermé, un debout, ouvert. Où est la momie? Un garde explique qu'elle est bien là, dans le sarcophage fermé. Sa vue aurait suscité quelques critiques et hauts le coeur. Bref, mon souvenir d'enfant est à jamais voilé par le politiquement correct.

    On prend l'air dans la cour intérieur. On s'arrête devant la pierre aux dames, adossée à un socle de béton d'où émerge deux robinets de jardin. Je ne trouve sur place aucune explication sur ce bloc transporté en 1942 au musée et dont une copie en fibre de verre repose devant la mairie de Troinex par le fait de Béatrice Luscher, la maman, alors maire, du conseiller national. Et ce n'est que de retour que je découvre quelques explication sur ce blog Le p'tit coin de Kermailune.

    On peut monter dessus, dit mon bambin grimpeur. Sans doute pas. Il s'arrête soudain, interloqué par les quatre figures dont l'une sans tête, malhabilement taillées dans le boc erratique par quelques mains gallo-romaines: ça semble l'avoir impressionné.

    Tout comme la grande machine de Tinguely, Cercle et carrés éclatés, posée sans une explication dans une salle anonyme, qu'il est allé faire tourner une deuxième fois avant de quitter le pauvre MAH. L'après-midi n'aura pas été perdu.

     

    pierre au dames.jpgCe mercredi pluvieux, on pousse la porte du Musée d'art et d'histoire de Genève. Section histoire, car le petit bonhomme qui nous accompagne a des passions passagères bien précises. Pan, boum, craaa. Et que je tire avec mon pistolet en plastique, que j'ajuste un ballon de baudruche rempli d'eau avec mon arc fait main, et que je taille et pointe avec mon épée. Gare à toi, grand-papa!

    Au rez-de chaussée, la salle des armures est la plus accessible. On s'y engouffre. Le petit bonhomme fait le tour des vitrines. Les armures ne semblent pas avoir bougé depuis des siècles. Les épées, dagues, arquebuses, pistolets sont fixés à leur râtelier. On ne touche à rien.

    Pam! Un coup sec retentit. "C'est quoi ce bruit?"