Bonne année, Calmar ou Callamard? (08/01/2022)

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« Les voyants sont au rouge écarlate », dit la nouvelle secrétaire générale d’Amnesty International, la Grenebloise Agnès Callamard, considérant les tensions internationales et le recul de l’universalité des Droits de l’homme dans l’entretien qu’elle accorde à La Croix-Hebdo cette semaine. Son franc sourire tranche avec son propos et l’air du temps tout plein de bruits de botte du côté de l’Ukraine, du Kazakhstan (les premiers effrayent l’Europe, moins les seconds), d’enfermement en Chine mais aussi chez nous où les esprits sont encaserné dans des camps qui « s’emmerdent » l’un l’autre. Y a-t-il un vaccin contre la haine de l’autre?

Le chaleureux sourire de Mme Callamard, qui a signé le rapport de l’ONU sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tranche aussi avec les maître du jeu du calmar (Sqid game), diffusé sur Netflix, qui a enflammé cet automne les réseaux sociaux, la presse et les familles jusque dans les préaux de nos écoles. Qu’en reste-t-il? 

Le feu couve sous la braise. Netflix et les réseaux sociaux s’enflammeront cette année encore, captant l’attention des foules, nous distrayant par des jeux macabres des enjeux majeurs. A quel cataclysme nous préparent ces jeux du cirque où la valeur humaine est nulle comme les taux d’intérêt?

La série coréenne popularisée par le jukebox vidéo géant qu’est Netflix est, a-t-on dit, une caricature du monde réel, où la course au profit ne voit gagner que les plus rapides, les plus forts, les plus intelligents, mais qui fait courir tout le monde car tout le monde aspire au pouvoir, au confort, aux plaisirs. Ceux qui prônent la sobriété (heureuse forcément, les bienheureux savent se contenter de peu) ne sont-ils pas les riches de ce monde, bien nourris, bien formés, bien logés, bien assurés ou qui le seront?

Mais revenons à la politique et aux droits de l’homme qui sont au fondement de l’action de la nouvelle secrétaire d’Amnesty? Je vous invite à lire son interview. En voici la conclusion en guise de vœux pour une bonne année 2022:

Vous croyez vraiment possible, demande le journaliste Olivier Talles à Agnès Callamard, de créer une cour mondiale des droits de l’homme au regard des divisions au sein de la communauté internationale ?

Si on montre qu’on a des idées, que la gouvernance mondiale est réformable, qu’on peut lancer de nouvelles institutions, on véhicule au passage le message qu’on n’est pas seul, qu’on est solidaire. On renforce in fine nos propres positions. Il ne faut pas rester passif si l’on veut éviter de rentrer dans la dynamique qui a caractérisé les années 1930. Il est impossible d’amadouer les populistes de tous bords. Il faut pouvoir leur rentrer dedans, certes sans violence tant qu’on en a la possibilité, mais être bien présent sur tous les terrains. La seule façon de demeurer proche de nos valeurs, c’est d’aller à l’offensive tout en restant pragmatique. Ça veut dire être courageux, marcher à l’encontre du pessimisme et des idées qui prédominent à l’heure actuelle.

 

Agnès Callamard« L’universalité des droits est un principe fondamental »

(Photo: Olivier Tallès Photo : France Keyser pour La Croix L’Hebdo)

Particulièrement alarmiste sur l’état du monde, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International et ancienne rapporteuse spéciale de l’ONU, défend l’idée d’une cour mondiale des droits de l’homme.
Militante et experte des droits de l’homme depuis plus de vingt ans, vous avez récemment quitté votre poste de rapporteuse spéciale de l’ONU. À l’aune de votre expérience, quel bilan faites-vous de l’état du monde ?
Le contexte actuel est extrêmement inquiétant et je me demande souvent si nous parviendrons à préserver la paix mondiale. Les institutions nées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale fonctionnent très mal. Le Conseil de sécurité ne joue plus son rôle à cause du droit de veto et de la polarisation de la rivalité entre les superpuissances. Les signaux sont au rouge écarlate, que ce soit la crise climatique, la crise des démocraties, les inégalités croissantes, les mouvements de population. L’écosystème de la communication est chamboulé par l’Internet et l’intelligence artificielle, une révolution industrielle qu’on ne contrôle pas. Même les valeurs des droits humains sont rejetées par une grande partie de ceux qui ont le pouvoir et de ceux qui les suivent.

À quoi pensez-vous plus précisément ?
Nous sommes dans une situation de crise des normes, qui se traduit par des attaques contre la dignité humaine, et même contre l’idée d’égalité entre êtres humains. La mort de réfugiés et de migrants est devenue monnaie courante, presque quelque chose d’acceptable, comme si leur vie avait moins de valeur que la nôtre. La crise aiguë que nous traversons pourrait conduire nos sociétés à des situations de type 1939. Je m’interroge souvent : serons-nous la génération des années 1930 ou celle des années 1948, qui a rédigé la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Quelles sont les raisons de croire en la deuxième option ?
Je sais que nos sociétés ont des forces. On l’a vu avec le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, avec #MeToo, avec les manifestations en Biélorussie et au Soudan où les protestataires défendent les valeurs humanistes au péril de leur vie. Serons-nous capables de prendre exemple sur eux ? Pourrons-nous les aider ? Je ne sais pas. Mais cela me donne espoir, un espoir qui se nourrit aussi de ces gens qui vont chercher les migrants dans les montagnes pour les sauver, de ces jeunes qui se rebellent contre l’évolution extrêmement destructrice de la planète. Reste à catalyser toutes ces forces.

Crise environnementale, crise des valeurs, crise économique… Quels seront vos deux ou trois axes forts à la tête d’Amnesty ces prochaines années ?
Amnesty est un mouvement international dans lequel les prises de décision sont complexes, reflètent les valeurs des membres et ce qu’ils veulent faire. Nous venons d’adopter un plan stratégique qui essaie de mener de front le travail traditionnel sur la liberté d’expression ainsi que la lutte contre les emprisonnements abusifs avec un deuxième objectif qui consiste à travailler sur les droits économiques et sociaux, les inégalités et la justice climatique. L’idée, c’est de pouvoir faire avancer ces deux objectifs qui correspondent à un principe important : l’indivisibilité des droits. Les premières victimes des violations de la liberté d’expression sont aujourd’hui les défenseurs de l’environnement, preuve de l’interdépendance de ces questions. J’ajoute que les représentants de l’organisation dans les pays en développement portent une attention soutenue aux questions de redistribution économique et de lutte contre la corruption.

Vous ne craignez pas de vous disperser ? De très grosses ONG travaillent déjà sur les questions sociétales ou environnementales.
Il y a dix ans, l’ONU avait reconnu le droit à l’eau potable, ce qui veut dire que ce droit peut faire l’objet d’une réponse juridique ou politique bien plus forte que s’il était considéré simplement comme une chance ou une opportunité. Dans le même esprit, nous entendons remettre la question de l’environnement et du changement climatique sur la base des droits de l’homme.

Certaines estiment qu’il y a moins d’enquêtes chez Amnesty…
On continue de publier de gros rapports, à l’image de notre travail sur les répressions contre les Ouïghours en Chine, sur l’Afghanistan plus récemment et sur le conflit armé en Éthiopie. L’organisation dispose encore de grosses capacités de recherche sur les crises, beaucoup moins sur les pays qui ne sont pas sous les projecteurs. À l’ère de l’information, où les médias sociaux jouent un rôle important, où les journalistes citoyens sont partout et produisent presque en direct, force est de constater que nos rapports n’ont pas le même impact. Nous devons cependant continuer à rédiger des analyses approfondies qui atterriront sur le bureau des hommes politiques.

Vous-même, vous avez écrit des rapports marquants durant votre expérience de rapporteuse spéciale à l’ONU. Comment étaient-ils perçus ?
Celui sur le meurtre de Jamal Khashoggi (lire p. 17) a été lu, décortiqué et continue de faire référence. D’autres ont eu une audience plus limitée, comme celui sur le meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon (deux journalistes de RFI enlevés le 2 novembre 2013 puis tués près de Kidal au Mali, NDLR) ou sur la guerre contre la drogue menée aux Philippines. Certains de mes rapports ont également été très attaqués, notamment celui sur la tentative d’empoisonnement d’Alexeï Navalny et celui sur l’assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani par un drone américain. J’ai essayé de travailler sur des sujets qui me permettaient d’aborder plusieurs thématiques et de démontrer qu’ils avaient des répercussions.

Avez-vous reçu un soutien particulier des autorités françaises ?
Pendant les cinq années où j’ai été rapporteuse spéciale, je n’ai pas trouvé que la France jouait un rôle particulièrement important ou positif en matière de droits humains. Les autorités françaises se montrent timorées dès qu’il s’agit de l’Arabie saoudite et de la Chine, privilégiant les exportations, les intérêts économiques et géopolitiques, à la défense des droits. Ces dossiers-là sont portés surtout par des États plus petits : les Scandinaves, des nations d’Amérique latine. Le Liechtenstein joue un rôle moteur sur la Birmanie ou la Syrie. Mais il est certain que nous vivons une période où la communauté internationale ne se positionne pas de façon très importante sur ces questions.

D’une manière plus large, Amnesty prend position sur des problématiques sociales, comme le mariage pour tous ou la défense de l’IVG. Il y a vingt ans, vous ne portiez pas ces combats. Pourquoi les mener aujourd’hui ?
À partir du moment où on reconnaît le droit de la famille et celui de l’égalité entre individus comme des principes universels, le mariage pour tous ne fait pas l’objet de grandes discussions juridiques. Cela peut déclencher un rejet à l’échelle d’un État, pour des raisons culturelles, politiques ou religieuses, mais le droit international, lui, ne peut apporter qu’une réponse : tout être humain devrait être sur un pied d’égalité dans le fait de pouvoir fonder une famille. Pourquoi cela devrait être nié en vertu de ses pratiques sexuelles ? Le fait que cela n’ait pas été reconnu en 1948 dans la charte des Nations unies sur les droits humains n’est pas un argument. Il n’y a rien de spécifique non plus sur les femmes. Le cadre juridique se façonne et se renforce au gré des combats portés par les individus.

Concernant l’IVG (interruption volontaire de grossesse), l’accès à des services d’avortement sûrs est, à nos yeux, un droit fondamental. Chacune doit être libre d’exercer son autonomie corporelle et de prendre ses propres décisions en ce qui concerne la procréation.

Mais ne craignez-vous pas de nourrir la critique sur l’Occident qui cherche à imposer ses valeurs ?
Ce ne sont pas seulement des questions occidentales. L’Inde et le Pakistan ont reconnu l’existence d’un troisième sexe, contrairement à la France. Le mariage pour tous est présent dans de nombreuses constitutions sud-américaines mais aussi en Asie. On ne peut pas résumer ce qui se passe à l’heure actuelle en un conflit culturel entre le Nord et le Sud. Les États-Unis sont à la fois la source des mouvements pour l’égalité et la source des rejets extrêmement vifs et violents. Le droit à l’IVG y a été reconnu très tôt et il recule aujourd’hui, preuve qu’aucun droit n’est fixé dans le temps. C’est aussi en Pologne et en Hongrie que les groupes contre les théories de genre ont pris de l’ampleur.

Mais est-ce vraiment à une organisation telle que la vôtre de défendre le mariage pour tous ? Votre spécificité n’est-elle pas de lutter pour toutes les personnes persécutées au nom de leur opinion ?
Lorsque Amnesty ne prend pas position sur telle ou telle question de droit, elle crée une hiérarchie dans l’esprit des gens, voire donne l’impression que certains droits n’existent pas, ce qui lui a été reproché dans le passé. Mais on ne va pas faire campagne pour le mariage pour tous.

Finalement, qu’est-ce qu’un droit universel selon vous ?
Ce sont d’abord tous les droits qui figurent dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans les conventions internationales. Ils fixent le cadre général, qui fait l’objet de jurisprudence et d’interprétation par des comités internationaux. La question de l’universalité est un principe fondamental. Un droit universel est un droit qui nous revient par le fait même d’être humain, que l’on soit français ou togolais, homme ou femme. Ce principe est remis en cause à l’heure actuelle dans le traitement accordé aux réfugiés et aux migrants à travers le monde, considérés de plus en plus comme des sous-hommes.

En France, de plus en plus d’hommes politiques et de voix influentes disent qu’on est allé trop loin dans les droits des personnes individuelles au détriment du collectif…
Les États peuvent limiter les droits individuels de façon juridique pour des raisons de santé ou de sécurité, à condition que ces limitations soient proportionnelles. Sinon c’est la porte ouverte à tout. Je ne suis pas une experte de la pensée de l’extrême droite en France mais le rejet des libertés individuelles tel qu’il semble être formulé me semble très dangereux au regard de l’Histoire. Le discours prônant le primat de l’intérêt collectif sur l’intérêt individuel a débouché sur les plus grands débordements de violence que le monde a connus au XXe siècle. Je ne nie pas que nous rencontrons des problèmes économiques et sociaux complexes, mais penser qu’on va les résoudre en apportant des réponses aussi simplistes que dévoiler toutes les femmes musulmanes est ridicule. Ces déclarations de certains hommes politiques français s’inscrivent dans un contexte international de rétrécissement de l’espace civique, marqué par des violations sur le droit à la liberté d’expression. J’aimerais rappeler les propos du Français Pierre-Henri Teitgen, qui a participé aux réflexions sur la création de l’Union européenne. Cet ancien résistant disait que les démocraties ne deviennent pas nazies en un jour : le mal progresse sournoisement avec une minorité opérant pour supprimer les leviers de contrôle. Une par une, les libertés sont supprimées et l’opinion publique est asphyxiée. Autour de moi, les signaux d’alarmes clignotent très rapidement.

Certains hommes politiques déclarent qu’il faut s’affranchir de la Cour européenne qui impose son droit aux États sans qu’eux-mêmes en aient débattu…
Ils en ont débattu puisqu’ils ont accepté la primauté du droit européen sur le droit national. Devenir membre des 27 apporte des garanties et une protection. On ne peut pas s’affranchir de ses engagements comme tente de le faire la Pologne. Là encore, Pierre-Henri Teitgen avait appelé de ses vœux l’existence d’une conscience sous la forme d’une cour régionale qui pourrait sonner l’alarme lorsque les cours nationales sont menacées par une forme de corruption du régime en place.

Après la chute de l’URSS en 1991, le monde donnait l’impression d’entrer dans une ère de démocratie et de liberté. L’inverse semble finalement se produire. Comment analysez-vous la critique croissante des droits de l’homme ?
C’est lié au modèle économique. La mondialisation néolibérale s’est traduite par des délocalisations, des pertes de revenus, une plus grande difficulté à trouver des emplois, l’accroissement des disparités, autant de bouleversements qui génèrent énormément d’angoisse. Ce climat pousse les gens à chercher des solutions faciles dans l’ordre et la stabilité. Dans ce genre de situations, ce sont les hommes « forts », les dictateurs, qui sont favorisés. Ils apportent des solutions simplistes à des problèmes complexes, trouvent des boucs émissaires et rejettent tout ce qui est étranger ou est perçu étranger à la culture. Rien de nouveau là aussi. Notons par ailleurs que les populistes comme Donald Trump ne rejettent pas les droits individuels : ils se posent en victimes de ces violations, ce qui est beaucoup plus sophistiqué comme méthode.

Au nom de la lutte contre le terrorisme, on a beaucoup rogné les libertés…
Il s’agit d’une évolution sur vingt ans qui est extrêmement inquiétante. La lutte contre le terrorisme demande des mesures appropriées, car c’est une menace. Mais les mesures que l’on prend devraient être ponctuelles, proportionnelles, avec une fin progressive. Or on a fait le contraire : on a créé un cadre d’urgence qui a restreint les libertés (association, expression), puis on l’a institutionnalisé.

Au nom de la lutte contre les infox, les gouvernements sont poussés à davantage contrôler les réseaux sociaux. N’est-ce pas la preuve qu’il faut encadrer la liberté d’expression ?
Celle-ci n’est pas absolue, que ce soit au niveau de la Convention européenne ou des conventions internationales. Toute incitation à la haine, à la violence, est à prohiber. Dans la pratique, cela devient plus complexe. En France, on a tendance à penser que la criminalisation de certaines paroles suffit. Dans les faits, on se rend bien compte que depuis le temps qu’on traduit des gens en justice, cela aurait dû avoir l’effet inverse de ce que l’on constate aujourd’hui. Il est difficile de faire pire en matière de désinformation, de messages négationnistes, d’appels à la haine… Comment réglementer cela ? Qui doit le faire ? C’est au-delà des ressources des États à moins que l’on s’appelle la Chine et que des millions de censeurs ne fassent que ça chaque jour.

Quels sont les grands chantiers auxquels Amnesty va s’atteler dans les prochaines années ?
Nous devons commencer à réfléchir à ce que pourrait devenir une cour mondiale des droits de l’homme. Au moment où les valeurs universelles sont remises en cause, j’aimerais qu’Amnesty convainque les États d’organiser une conférence mondiale des droits humains en 2028. Par ailleurs, il nous faut garder à l’esprit les implications du changement climatique, de l’intelligence artificielle ou des neurosciences sur les questions de droit.

Vous croyez vraiment possible de créer une cour mondiale des droits de l’homme au regard des divisions au sein de la communauté internationale ?

Si on montre qu’on a des idées, que la gouvernance mondiale est réformable, qu’on peut lancer de nouvelles institutions, on véhicule au passage le message qu’on n’est pas seul, qu’on est solidaire. On renforce in fine nos propres positions. Il ne faut pas rester passif si l’on veut éviter de rentrer dans la dynamique qui a caractérisé les années 1930. Il est impossible d’amadouer les populistes de tous bords. Il faut pouvoir leur rentrer dedans, certes sans violence tant qu’on en a la possibilité, mais être bien présent sur tous les terrains. La seule façon de demeurer proche de nos valeurs, c’est d’aller à l’offensive tout en restant pragmatique. Ça veut dire être courageux, marcher à l’encontre du pessimisme et des idées qui prédominent à l’heure actuelle.

Pourquoi elle

Agnès Callamard est de la génération des spécialistes des droits de l’homme qui a émergé après la chute du bloc soviétique et l’avènement de la démocratie en Europe de l’Est. Cette Française au caractère bien trempé a connu la vague d’espoir des années 1990, lorsque les idées démocratiques semblaient irrésistiblement se diffuser à travers la planète. Puis sont arrivés le 11-Septembre, les guerres américaines au Moyen-Orient, Guantanamo, le durcissement de la Russie, la rivalité avec la Chine, la montée des démagogues en Occident. À l’heure où les valeurs universelles sont attaquées et contestées, de New York à Paris en passant par Varsovie, Ankara et Pékin, et où surgissent de nouveaux droits environnementaux et sociaux, il nous a semblé important d’écouter la secrétaire générale d’Amnesty International, une vénérable et puissante organisation qui demeure en prise avec ce nouveau monde rempli d’incertitudes.

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