De quoi meurt-on? (17/07/2021)

BD6E2527-2481-4AB1-8CA9-1F0C5A04CEE6.jpegEn cet été exceptionnellement mais pas extraordinairement pluvieux qui menace de pourrir les blés sur pied, alors que le coronavirus mutant se fait encore menaçant et nous rappelle que nous sommes de simples mortels, un philosophe parcourt la France en lutte pour la simplicité.

Il a un nom de roi mage, Gaspard Koenig, et vient de publier sa première lettre de la simplicité

Son idée, ce n’est pas le premier à l’avoir, est de réduire la complexité notamment administrative qui embrouille nos vies, lie nos pieds et nos mains, fait de nous des sujets et même des objets réduits à des séries de chiffres, de codes, d’instructions. L’enfer quoi. Alors que tout cela est voté par nos élus aidés de leurs administrations avec la meilleure intention du monde. 

L’enfer n’est-il pas pavé de bonnes intentions?

Un proche me racontait hier sa perplexité presque rebelle quand voulant replanter trois arbres âgés dont deux fruitiers dans son jardin, l’administration exigea un plan dressé par une architecte paysagiste en bonne et due forme. Mille francs pour dessiner trois ronds sur un papier qu’un agent visera aux frais du contribuables qui, face à la complexité des budgets publiques, est incapable de connaître le prix de cette prestation.

Mêmes nos élus miliciens ont abandonné le rôle premier qui est le leur le contrôle des lois votées et leur administration. Ils aggravent au contraire la complexité déposant projets de loi à tour de bras. Croyant bien faire il ne faut qu’ajouter à la complexité. 

Instiller donc un peu de simplicité est une action de sauvegarde de l’humanité ou du moins de sa part congrue, ici française, circonscrite dans des frontières que tant d’hommes ont déplacées ou défendues au prix de leur sang et sont aujourd’hui ancrées ou encrées dans une foultitude de normes, codes, prescriptions, droits, standards, barèmes, accises, péages…

De quoi meurt-on? De l’usure certes, mais aussi de la complexité. 

Il n’y a, à ma connaissance, qu’un seul empire à échapper à ce funeste avenir: celui qui ne prescrit qu’une loi, une seule, l’amour des autres. Et encore, à voir les églises avoir multiplié les règles en forêts touffes, on ne s’étonne pas que Dieu même s’y soit perdu.

Le roi Gaspard a des correspondants dans toute la France. Va-t-il créer un parti politique, se présenter à l’élection présidentielle? Deviendra-t-il l’idole des gilets jaunes? Eux aussi se sont mobilisés contre l’excès de la réglementation. 

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