Petits et grands influenceurs (13/05/2021)

71D899A3-1B0B-42F1-8BF9-4085B526C04C.jpegPour vivre heureux vivons cachés. Les influenceurs, les créateurs en ligne, les blogueurs et autres tweeteurs ne sont pas amis de cette maxime. Ils ont tous besoin d’être vus, lus, entendus, likés, de faire le buzz et le ramdam. Et assument cette autre maxime: qui expose s’expose. Certains en font un métier, une poignée en tire profit.  La dernière livraison de The Economist consacre un long article sur ces serfs de la création, dont les réseaux sociaux tirent leur fortune. Facebook le premier d’entre eux dans le monde non chinois, c’est 2,8 milliards de contributeurs gratuits et 92 milliards de chiffre d’affaires. 

Mais voilà que des serfs plus doués et alertes que les autres s’émancipent et se font payer et courtiser pour s’afficher. Rien de très nouveau au fond: les coachs et prometteurs de bien-être vivent du crédit de leur client  - les médecins patentés du corps et de l’âme sont même remboursés par la sécurité sociale - mais de nouveaux acteurs profitent des dernières apps mis en ligne par tout sauf des philanthropes qui cherchent fortune eux-aussi sur les réseaux. Je retiens l’histoire de ce journaliste sportif Craig Morgan.

Victime comme son  journal,  l'Athletic, et le sport, leur terrain jeu, de la Covid, Graig a relevé le défi d’un ami: Pourquoi ne lances-tu pas ta propre InfoLettre?

Aussitôt dit aussitôt fait. Az Coyotes Insider tourne depuis bientôt un an sur Substack, une app qui favorise la monétisation des newsletters. En dix mois, le journaliste compte plus de 1 000 personnes qui paient un minimum de 5 dollars par mois (environ 18 % paient volontairement plus, dit-il), ce qui est proche de son ancien salaire chez Athletic, note The Economist. Avec le regard de ses collègues et la protection de son réd en chef en moins mais une plus grande liberté éditoriale et  "plus personne ne peut plus me licencier".

Il n’est pas le seul à tenter sa chance en solitaire ou à quelques-uns, assurant toutes les fonctions de l’édition d’un journal, sauf la diffusion et la facturation. Même le financement est possible, constatent les auteurs toujours anonymes de The Economist, perpétuant une tradition où le journaliste s’efface derrière la communauté rédactionnelle. Un exemple à raviver?

Face à la tentation de quitter les navires des grands titres, il paraît même si j’en crois le même article que le New York Times a  même instauré le régime de l’autorisation préalable.

reste que l’aventure a ses limites. Quel lecteur peut cumuler le paiement de plusieurs abonnements?

Voici l'article  de The Economist dans une traduction réalisée par Deepl.

Ajout du 16 mai

La plupart des musiciens qui ont le sentiment d’être plumé par les plateformes de streaming qui ne leur verse que des miettes sont à la recherche de nouveaux modèles économiques qui leur permettraient de sécuriser la propriété de leurs œuvres et d’en tirer un meilleur profit. C’est ainsi que je suis tombé sur la technologie NTF qui permet de garantir la propriété d’une oeuvre ou d’un quelconque objet et de le mettre en vente. 

Le mois de mars 2021 restera dans les annales à ce propos. Une vidéo mise en ligne par FranceTVinfo, le 7 mai dernier, tente une explication simplifiée ces NTF, sans spécifier cependant que ce système est actuellement énergivore. 

« Jusqu'à l'année dernière, les NFT étaient principalement connus des spécialistes en cryptomonnaie, mais en mars, une vente record a secoué le marché de l'art contemporain : l'adjudication pour 69,3 millions de dollars d'une œuvre de l'artiste américain Beeple, un collage numérique baptisé Everydays : The First 5 000 Days. Quelques semaines plus tard, l'énigmatique artiste Pak a récolté plusieurs millions de dollars en vendant une série de NFT par l'intermédiaire de la célèbre maison de ventes aux enchères Sotheby's, dont une œuvre déroutante : un simple pixel, adjugé pour 1,36 million de dollars après 90 minutes d'enchères en ligne. » (…)

« Le contrat symbolisé par les NFT peut aller encore plus loin. Fin mars, le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a vendu son tout premier tweet pour 2,9 millions de dollars, un message pourtant visible par le monde entier. Mais qui possède désormais un propriétaire. Le 2 avril, un couple d'Américains a enregistré son mariage* dans la blockchain, en s'échangeant deux NFT liés à une même œuvre virtuelle baptisée "Tabaat", qui signifie "bague" en hébreu. »

Tout peut faire l’objet de NFT https://nonfungible.com/market/history

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