Maudet renviendra en 2023. Avec le PDC? (28/03/2021)
C’est bigrement court deux ans en politique. A Genève plus encore que dans les autres cantons, où fleurissent plus qu’ici le génie du consensus et le respect du principe de la subsidiarité et du fédéralisme, la moindre réforme réclame des trésors de patience et des montagnes de convictions pour espérer que s’alignent les planètes des partis au Grand Conseil puis que ces partis restent unis si d’aventure des minoritaires contestent la nouvelle politique via un référendum. Autant dire que la Verte Fabienne Fischer, élue ce 28 mars, ne fera pas le printemps telle l’hirondelle.
Pierre Maudet, qui, à peine réélu au premier tour en 2018, a jeté le discrédit sur les institutions par son comportement, ses mensonges et son entêtement, tout en parvenant aux yeux de certains à passer pour une victime, n’a sans doute pas dit son dernier mot. Une mienne voisine, PLR de coeur, m’a avoué ne pas avoir voté pour Maudet cette fois mais qu’elle l’aimait tout de même.
Au printemps 2023, il sera là, avec un parti, qui aura phagocyté un tiers peut-être du PLR et grignoter un peu de l’UDC, du MCG et du Centre, dont quelqu’uns des électeurs ont pour l’enfant terrible de la République les yeux de Chimène. Ce nouveau parti va-t-il précipité une ou deux des petites compositions sous la barre des 7% qui a Genève les priverait d’une représentation au Grand Conseil? Le MCG, l’UDC? Le PDC, rebaptisé Parti du Centre, pourrait échapper au couperet grâce à l’apport du PBD, grâce à qui il a pu présenter sa candidate au second tour, des Évangéliques et possiblement des Verts libéraux qui n’ont pas le poids à Genève qu’ils ont en Suisse. Quant au PLR, il pourrait sortir déplumé de l’aventure, perdre 10 sièges au Grand Conseil et faire jeu égal avec les Socialistes et les Verts.
Sombre perspective pour la droite qui, dit-on dans une vision binaire simpliste, reste majoritaire dans l’électorat mais minoritaire au gouvernement, faute de trouver des alliances durables entre ses morceaux. C’est oublier que les électeurs du centre existent et qu’ils ne veulent pas faire lit commun avec l’UDC, pas plus qu’avec la gauche de la gauche.
Une chance pour le Centre que cette configuration éclatée? Avec Delphine Bachmann, le coeur du Centre genevois tient une battante qui, en trois semaines à peine et en pleine pandémie, a démontré ses capacités de mobiliser son électorat.
Pas encore assez pour peser vraiment.
Tout dépendra des capacités du PDC à pardonner à Pierre Maudet et finalement à s’allier avec son nouveau parti et les Verts libéraux. Après deux ans de purgatoire, le tribun, dont l’action et les idées politiques ont toujours été de rassembler au centre - il fut avec Hodgers un temps partisan d’un rapprochement des Verts et des radicaux - aura mérité de revenir au pouvoir si le peuple le veut.
A moins bien sûr que le PLR ne réintègre Pierre parmi les siens avant le printemps 2023. Tout est possible.
Notre: Formidable le communiqué du PLR, après cette journée qui voit le premier parti du Grand Conseil ne disposer plus que d’un siège à Conseil d’Etat! Il mérite une lecture intégrale jusqu’aux signatures.
14:51 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Pourquoi donc devrions nous pardonner le PDC ?
Écrit par : CEDH | 28/03/2021