L'Allemagne reconfine, la Suisse tremble sur ses skis (13/12/2020)

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On a donc pu se dorer la pilule cet été sur les plages d'Europe et les Français peuvent s'envoler sous les tropiques pour passer les fêtes de fin d'année et commencer 2021 avec un moral d'acier. Mais voilà que l'Allemagne reconfine, que les soignants crient leur souffrance, que notre système de santé - un des meilleurs du monde, du moins par son prix - craque (enfin pourrait craquer si). Syndicats infirmiers, directeurs d'hôpitaux, tous à l'unisson font pression, montent au front. Et le 19:30 est aux ordres. Tout en émotions. Sans recul, sans analyse. 

Les médias en rajoutent, c'est leur rôle et leur malheur.

Par nature, la presse ne relate que les accidents de la vie, pas la vie en général - les gens heureux ne font pas d'histoires et n'en ont pas, c'est bien connu - Le regard de la presse est donc biaisé. Elle donne à voir surtout un monde qui va mal. Ce ne sont pas des fake news, mais ne raconter et n'analyser que les accidents, les dysfonctionnement, les malheurs ne finit-il pas par tordre le vrai visage du monde?

Je parie donc qu'à moins d'un nouveau recul net de la courbe des cas positifs, Noël et Nouvel An se passeront confinés. En Suisse aussi. "Pensez à l'image de la Suisse, si ça tourne mal", assènent en boucle les épidémiologistes et autres éthiciens dont les revenus et l'emploi ne sont ni menacés ni réduits. 

Personne ne conteste qu'ils travaillent dur, les soignants, traversent des heures sombres, déprimantes, douloureuses. Mais n'est-ce pas leur métier? Ne sommes-nous pas en guerre contre un virus? Et ils ne sont pas les seuls à travailler dur. Ceux qui nous gouvernent aussi. 

(Ci-dessous près de 3000 victimes du corona étaient hospitalisées ce dimanche en Suisse. 469 étaient aux soins intensifs)

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Le chemin de crête qu'ils nous obligent à suivre n'est pas de tout repos non plus pour tous et pleins d'embûches et d'angoisses, pour ceux dont la pandémie menace l'entreprise ou l'emploi. Il n'est pas parfait ce chemin. Il ne peut l'être. Il est le fruit d'équilibres délicats entre des points de vue et des intérêts très différents. La cacophonie dont les médias se font l'écho et amplifient n'est pas rassurant, mais il n'y a guère d'autres voies. S'il y en a, elles ne sont pas moins hasardeuses et périlleuses. 

Il faut tenir encore quatre ou cinq mois. Dès avril, les premières vagues de vaccins commenceront à augmenter le nombre de porteurs d'anticorps chez qui le corona ne pourra plus se reproduire. La pandémie commencera à s'éteindre.

L'été prochain, les plages seront à nouveau bondées. 

Maurice-Ruben Hayoun publie un long blog sur Paul Valéry. Mort en 1945, l'écrivain français a connu et parfois de très près trois guerres durant sa vie, celles de 1871, de 1914 et de 1939. Trois guerres,  plus de 120 mois de crises, de morts par millions, de destructions, de malheurs. La covid est peu de chose face à ces effondrements.

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