Serre moi fort, mon chou! (03/08/2020)
A Montréal, les serres maraîchères poussent sur les toits (Lire aussi: Mohamed va-t-il sauver la zone agricole genevoise?). La dernière en date couvre 1,5 ha et produira des tonnes de tomates et d'aubergines. A Genève, la production des serres, un des fleurons du savoir faire de nos maraîchers, ne compte pas au titre des surfaces d'assolement (SDA) et sont exclus du label bio, car les plantes y prospèrent hors sol. Nos Verts du cru et leurs affidés ont-ils la tête à l'envers?
C'est la lettre du jour d'Hedi.news envoyée de Hong Kong, qui me met le pied à l'étrillé. J'aime les serres urbaines et en ai parlé ici et là. Je me languis que nos architectes genevois, des promoteurs immobiliers, des financiers audacieux et surtout les normes politiques et administratives, qui encadrent leurs activités au point de tuer la créativité et l'ambition, ouvrent la porte ici à une agriculture urbaine d'envergure.
Puisqu'on a eu l'idée d'étendre la ville sur la SDA (au point d'en manquer désormais) en projetant de bétonner la plaine de l'Aire du côté des Cherpines et tantôt à Bernex est et nord (SDA: la cité satellite de Bernex est une erreur), maraîchons sur les toits.
Genève est sans doute une ville bien trop petite. Comparée au plus grandes capitales, Genève est une ville à la campagne, n'en déplaise à nos citadins qui regardent un peu trop souvent leur nombril. L'agriculture urbaine sans doute concerne davantage les mégalopoles où l'accès à la verdure est bien plus difficile. N'empêche que l’érection d'un immeuble vert au PAV, où naguère prospérait le cardon épineux argenté de Plainpalais AOP, pourrait réconcilier les bétonneurs et planteurs.
La serre de toit est donc tendance. A ce propos, Macron a raté l'occasion de laisser son nom à Paris comme Mitterrand qui a autorisé la pyramide de verre du Louvre. Le technoprésident actuel a hélas décrété que la toiture de Notre Dame serait en bois à l'identique, bref lourde, coûteuse et invisible sous ses tuiles de plomb. Pourtant un architecte avait osé proposer un toit de verre sur la cathédrale, une grande serre où aurait pu prospérer les jeunes pousses de la "forêt", sans doute une superbe attraction de plus pour la capitale lumière.
Hélas depuis que la France manque d'audace, le monde va moins bien.
20:44 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Les gens visitent les cathédrales pour leur beauté et son Histoire. Pour le fun, il y a eurodisney.
Quant à la modernité, il y a l'horreur de Bota, une cathédrale aussi. Et cette cathédrale peut être surmonter d'un potager sans qu'il soit vu comme de l'irrespect.
La modernité à tout prix n'a aucun sens, elle doit se construire en harmonie, non seulement architecturale, mais historique. Et notre époque n'a rien à apporter : l'architecte actuel se concentre sur l'intérieur d'un monument (lumière,...) et laisse l'extérieur dans une apparence laide à l'image de la cathédrale de Bota.
Les cathédrales du passé sont construite pour que la beauté soit à l'intérieur comme à l' extérieur. La médiocrité architecturale de notre époque ne doit pas s'immiscer dans un passé qui avait une autre philosophie.
Pour la Genève maraichère, il vaut mieux arrêter de bétonner et profiter de la verdure à hauteur de yeux. Contrairement aux mégalopoles qui peuvent se créer des forêts/parcs pour alléger la densité, Genève la petite, ne peut pas, et deviendra certainement pour la Suisse, la ville de la délinquance et du béton.
Écrit par : motus | 04/08/2020
J'étrille l'incohérence des Verts qui nous étrillent de manière fort opportune.
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/étriller/31570
Écrit par : Pierre Jenni | 04/08/2020
Eh Pierre, comment allez vous ?
Long time no see, hein ? Vous portez un masque dans votre beau taxi ?
Écrit par : Chuck Jones | 04/08/2020