«Quel type de développement voulons-nous pour Genève? (23/07/2020)

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C'est notre gouvernement, malmené à tort par des députés dispersés et opportunistes et qui n'assument pas le fait que le contrôle des comptes ne consiste pas à augmenter les dépenses là où ça fait vibrer la corde de leurs électeurs, mais, par exemple, à comparer avec d'autres semblables si nos rapport coûts bénéfices de nos politiques publiques pourraient être améliorés..., c'est notre gouvernement donc, me rappelle Heidi.news, qui invite depuis le 20 juillet les Genevois à répondre à la question: «Quel type de développement voulons-nous pour Genève?

Il y a un an, le même gouvernement demandait Quelle Genève en 2050? Pour quel résultat?

Notre démocratie populaire n'est plus comme jadis tempérée par des partis et des députés soucieux de garder l'Etat dans un rôle subsidiaire, laissant aux génies des humains, des familles, des entreprises, des associations, des syndicats, des fondations, des communes, des voisinages le soins de créer le bien commun. L'Etat est de retour au contraire, dit-on en ce temps peureux. Il faut s'en inquiéter.

Si les partis sont dispersés et souvent en grande peine de constituer des majorités stables, c'est que les citoyens de Genève n'ont plus de but commun. C'est assez normal, me direz-vous, l'entrepreneur fait rarement cause commune avec l'ouvrier. Sauf que longtemps le parti socialiste, soucieux des travailleurs, ne mettait pas en cause la croissance et la bonne santé des entreprises, d'où ruisselait l'essentiel de la richesse du pays. 

Mais le monde a changé. La Chine s'est éveillée. Quoi de commun entre une firme détenue par un grand groupe ou un fonds de placement multimilliardaires et la PME où le patron oeuvre en chair et en os de 7h à 19h et plus parfois?

Frileux et de plus en plus coupés du monde des affaires, les socialistes recrutent d'ailleurs dans la fonction publique, où l'horaire est fixe, le travail codifié et respectueux des usages et des bonnes pratiques professionnelles, sans concurrence, les avantages sociaux généreux, les droits syndicaux sacrés et la retraite dorée et garantie contre les humeurs de la conjoncture.

Quoi de commun entre les agents de la fonction publique et les employés des entreprises privées?

Au grand scandale d'un syndicat, Gate Gourmet et quelques autres entreprises privées, victimes d'un accident sanitaire international, annoncent des réajustement de leurs effectifs. Imagine-t-on pareil plan social frapper les agents de la fonction publique travaillant sur la plateforme aéroportuaire genevoise? 

Quant aux Verts, le parti de la trouille, ils surfent sur l'apocalypse climatique, se réfugient dans leurs jardins locaux, savent mieux que tout le monde comment faire. Pour la petite histoire, je suis en train de relire L'histoire suisse de François Walter. On y trouve quelques lignes sur le petit âge glaciaire qui, de 1550 à 1850, vit les glaciers envahir les vallées, jusqu'à Gletsch pour le glacier du Rhône. On n'a pas d'explications sérieuses de ces événements passés.

Bref, pourra-t-on en septembre dépasser les clivages qu'on entend à longueur de débat?

J'en doute sérieusement*. Et sans faire de procès d'intention, je prêterais volontiers au ministre Verts et ci-devant et malgré lui président durable du Conseil d'Etat genevois un dessein politique. La foultitude des associations ancrées plutôt à gauche nous abreuveront jusqu'à plus soif de propositions où le plus, de beurre et de confiture (bio et local pour faire bonne mesure), l'emportera sur le portant nécessaire redimensionnement de l'Etat. 

Au fait quelles gouvernes le gouvernement a-t-il tiré de son sondage participatif de l'été dernier Genève 2050?

Mais je suis une mauvaise langue. L'Etat de Genève attend donc nos contributions jusqu'au 31 août. Il a créé un site en français et in english, dédié à cet effet: https://participer.ge.ch. A suivre donc.

 

* Je me souviens d'avoir participé d'assez prêt au grand raout participatif que le désormais maître de développement du PAV alors grand cher du Territoire genevois et animateur hors pair du Grand Genève avait initié au milieu des années 2000 quand il s'agissait de capter les fonds fédéraux pour construire les infrastructures de transports des métropoles. Robert Cramer avait laissé libre court aux urbanistes qui ne prêchaient déjà que par la participation citoyenne pour faire avaler un projet d'agglomération en forme d'amibe qui lancerait ses tentacules urbaines le long des voies ferrées du XXIe siècle, celle du tram qui relie à nouveau Annemasse, avant de connecter Saint-Julien-en-Genevois, Ferney-Voltaire et peut-être et sans doute pas Saint-Genis. A l'époque les invités genevois tirés de la société civile - un président de club de foot ou des Dames paysannes - se sont retrouvés des samedis entiers à compulser des cartes colorées et des post-it tandis qu'en face côté français les élus s'étaient mobilisés. J'ai compris alors combien la démocratie directe était étrange et disparate dans le Grand Genève. Du côté français, il fallait faire connaître son avis dès le début de la procédure car une fois la consultation close, la République et ses institutions reprend ses droits et imposent le bien commun sans aucun recours possible pour les citoyens lambda. Tout le contraire en Suisse. A quoi bon perdre son temps dans des consultations initiales puisque le citoyens détient l'arme fatale du référendum qui lui permet à la fin de la procédure de projet de renvoyer les ingénieurs à leurs chères études. 

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